Fix Me ! NowL’éveille était parfois un lourd fardeau à porter. Avec elle, la culpabilité et les remords s’étaient déposée sur mes épaules. J’avais pourtant de la chance lorsque, le soir-même de mon éveil, Ezra avait trouvé son chemin jusqu’à moi. Il m'avait sauvé ce jour-là et continuait à le faire chaque jour depuis lors. Il était le phare dont j’avais besoin, la lumière au milieu de mes propres ténèbres mais malgré lui, il était également parfois un fardeau pour mon âme. Ce n’était pas de sa faute en réalité, uniquement de la mienne. J’étais fait ainsi, j’étais conçu ainsi, le désir, la luxure, c’était profondément ancré en moi. J’étais l’incarnation même des septs péchés capitaux. Il n’était pas rare que je me mette à penser qu’Ezra ferait bien mieux de s’éloigner de moi, il m’arrivait parfois même de le lui dire mais il s’y refusait et moi...Je suis trop heureux de l’avoir auprès de moi.
Et pourtant...Pourtant je me retrouvais à vouloir parfois le chasser, à le haïr profondément et sans aucune véritable bonne raison. Dans ces moments, je m’éloignais, parce que je ne voulais pas lui faire subir tout ça. J’avais envie de sa présence mais j’avais envie de bien plus encore et ça, je ne pouvais me permettre d’y succomber. Parce que cela signifierait que je laisserais ma propre noirceur souiller cet être qui m’était trop cher. J’avais essayé de trouver des alternatives mais aujourd’hui plus qu’un autre jour je n’y arrivais pas. Il m’obsédait, chaque seconde, chaque minute et chaque heure.
Je devais trouver une solution. Je priais, autant de fois que cela m’était possible, réclamant un signe et m’en voulant immédiatement de réclamer quelque chose à l’Eternel. Pourtant, je jurerais qu’il m’avait répondu lorsqu’on m’informa que River était de retour. L’une des rares humaines à qui j’accordais un minimum de respect, elle nous était utile après tout et l’air de rien, j’avais presque l’impression que nous partagions également la même noirceur au fond de nous. Si habituellement j’allais la voir pour faire le bilan des modifications que Joseph avait fait sur moi et vérifier que tout allait bien, ce soir...J’avais une idée bien plus précise en tête.
Si quelqu’un pouvait m’aider, c’était elle. Du moins, je l’espérais.
Je lui envoyais un message, elle savait où elle pourrait me trouver.
Elle ne pensait pas être autant sollicitée la blonde. Proche du Repaire, Taylor se préparait à voir Samaël, alias Inferno qui lui avait envoyé un texto des plus clairs. Il avait besoin de la voir ce soir. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée, mais vu le petit ton autoritaire et froid qui s'en dégageait, ça n'avait vraiment aucun rapport avec son check-up habituel. Pourtant, elle devrait s'en méfier de ce phénomène ! Lui et ses croyances brutes envers Dieu... Elle n'avait pas eu tous les détails de ce qu'il était avant sa renaissance, mais de ce que Taylor croyait savoir, il en avait bavé quelque part. Depuis l'Eden Club et après avoir été acheté par un gros beauf dont il ne restait plus rien... Elle haussa les épaules dans sa tête, tandis que ses pas la rapprochaient de l'immense entrepôt.
En tant qu'analyste au sein de la Rébellion, la belle se devait de connaître un minimum les déviants qu'elle prenait grand soin de soulager et de checker dès qu'ils en avaient le plus besoin. Même si Crystal et North restaient les exceptions à cette règle, celles qui se méfiaient d'elle ouvertement et sans s'en priver, pour les autres il y avait comme une sorte de passe-droit. Rien de transcendant mais Taylor n'y lisait pas une envie de meurtre sur sa petite personne. Certes, elle n'avait pas encore vu tout le monde ! Le nombre d'androïdes à la solde de Markus ne faisait qu'augmenter, mais elle pouvait se sentir en sécurité ici. Tant qu'elle faisait le boulot. Tant qu'elle menait Hank par le bout du nez... malgré ses sentiments envers lui...
Elle regarda l'heure sur son cellulaire. Ponctuelle comme à son habitude, elle passa les portes de l'entrepôt et se dirigea tout naturellement vers l'emplacement où Inferno et elle avaient pris l'habitude de se retrouver quand il requérait ses services. C'est ainsi qu'elle le vit, toujours habillé très classe, qui devait certainement enrager de ne pas l'avoir eue sous la main aussi rapidement mais que voulez-vous... Taylor est humaine, elle fait ce qu'elle peut. Elle remonta les manches de son manteau et lui adressa un léger sourire moqueur.
▸Salut beau gosse. Tu voulais me voir ?
Ce modèle HR400 avait vraiment un charme démentiel. Elle ne s'en cachait pas l'australienne, qu'elle se plaisait à le mater dès qu'elle en avait l'occasion. Oh pas au point de se jeter sur lui à corps perdu ! Bien que ce fantasme fasse partie des nombreux autres qui se bousculaient dans son crâne...
Dernière édition par Taylor Wynter le Ven 11 Sep - 17:12, édité 2 fois
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Sujet: Re: Fix me ! Jeu 10 Sep - 18:56
Fix Me ! Dans mon petit coin de calme et de quiétude, je patientais dans un semblant de silence. Beaucoup pouvaient deviner quand j’avais besoin d’être seul et nombre d’entre eux ne s’aventurait pas à vouloir me déranger. Face à une petite fenêtre trop sale, j’avais les yeux fermé et les doigts enroulés autour d’un chapelet. Je murmurais des paroles qui habituellement savaient me calmer, me repentant pour mes rêves, mes fantasmes, mes désirs, et même la colère que je pouvais ressentir de ne pas pouvoir les assouvir comme je le souhaitais. J’avais tenu à éloigner Ezra de moi ce soir, je ne pouvais me permettre qu’il soit mit au courant de tout ça, j’en mourrai de honte si c’était le cas et pire encore, je craignais que l’âme si pure de mon ami soit capable de se sacrifier pour moi. Une chose dont je ne me pardonnerais jamais si cela devait arriver. Je n’ouvrais les paupières que lorsque mon invité fut arrivé pourtant, je restai dos à elle et ne lui répondis pas de suite.
Je me demande de prendre le temps de finir ma prière, un geste de croix, un baiser sur mon chapelet et je le rangeai dans la poche de mon pantalon noir avant de me retourner. Un sourire charmeur se glissa sur mes lèvres alors que je détaillai la jeune femme du regard. Je ne sais pas si j’étais content de la voir ou au contraire très irrité de devoir faire appel à elle. Elle ne m’était pas désagréable pour une humaine. Elle était utile et quelque part, mais je savais également qu’elle possédait une part de noirceur en elle, quelque chose qui m’attirait autant que cela me repoussait. Elle méritait d’être punie comme chacun de mes prisonniers et pourtant, elle était là et je m’apprêtais même à lui demander de l’aide.
"C’est exact" lui répondais-je et bien que mon attitude transpirait la séduction, de ma façon de marcher en m’approchant d’elle à ma façon de la regarder, jusqu’au ton de ma voix, je n’avais en réalité aucune intention de la séduire. C’était tellement ancré en moi, tellement naturelle qu’il y avait bien longtemps que je ne m’en rendais plus compte.
Dans un cadre comme celui-ci, cela n’était pas trop dérangeant, mais il fallait admettre que me voir avoir cette attitude lorsque je punissais les impies, c’était autrement plus étrange. Je lui indiquais un siège, l’invitant à s’asseoir alors que pour ma part, je préférai être debout. La bonne séance aurait voulu que je lui propose de boire quelque chose peut-être, mais ce n’était guère une habitude chez nous, androïde.
"Ce qui se dira entre ces murs devra impérativement y rester, dans le cas contraire, tu pourras me compter parmi tes ennemis les plus mortels" Dis-je d’emblée sans tourner autour du pot alors que je plantais mes sombres iris sur elle. Vraiment, je ne souhaitais pas prendre le risque qu’Ezra puisse savoir ce qui je m’apprêtais à lui dire. J’attendais d’être certain qu’elle garderait notre petit secret entre nous avant de poursuivre.
"J’ai besoin que tu inhibes une partie de moi..." Dis-je. "Le désir"
Je parlais sérieusement, sans aucune crainte d’être moqué car même si cela était le cas, je n’en avais cure. Elle pouvait bien s’esclaffer pendant des heures, je n’aurai toujours pas honte de faire cette demande, il n’y avait qu’un seul être dont le jugement m’importait et il ne s’agissait pas de cette jolie blonde.
"Je ne veux plus avoir à ressentir ce besoin, il fait bien trop écho à mon passé de soumission et il me détourne de mes objectifs" Expliquais-je lentement sans avoir ciller ou même détourné le regard "Et, il s’agit du type de besoin que je ne peux pas assouvir" remarqua-t-il ensuite.
"On peut me qualifier de bien des choses, mais je ne suis pas un violeur."
J’avais beau n’avoir aucune considération pour l’être humain, être estampillés comme étant une personne cruelle, il y avait des limites que je ne pouvais pas me permettre de franchir et je savais que j’étais à deux doigts de le faire dans l’unique but de me débarrasser de ces sensations. :copyright: 2981 12289 0
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Sujet: Re: Fix me ! Ven 11 Sep - 20:42
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Repaire des Déviants, 8 Avril 2039
Fix me ! Samaël x Taylor
Elle venait de débarquer alors que Samaël finissait une prière. Bien entendu, elle attendrait patiemment qu'il termine avant de voir ce que sa présence pouvait faire pour lui aujourd'hui. Lui et son chapelet... Elle n'avait pas eu le loisir de le voir de si près, mais elle savait qu'il se trimballait une croix dans une poche. Et après un léger instant de silence pour ses songes, l'androïde se retourna et confirma là sa question. Son regard noir et profond avait le don de lui faire un petit quelque chose, même si tout ceci sonnait faux... Car le code de ces modèles de luxe en était tellement responsable que ça crevait les yeux.
Le déviant lui proposa de s'asseoir, chose qu'elle ne refusa pas. Rares étaient celles et ceux enclins à son bien-être, même avec une simple chaise. Mais cet excès de gentillesse s'en retrouva vite balayé par une menace on ne peut plus claire. Boucle-la, ou tu mourras de sa main. Comme si elle n'avait pas l'habitude d'entendre ces mots de la bouche de Crystal ! Malgré cela, elle gardait un calme olympien face à Samaël. Elle n'avait pas peur de lui, pas plus que de ses comparses armés jusqu'aux dents.
▸T'ai-je déjà déçu Inferno... Tu peux compter sur moi.
Il lui fallait instaurer un climat de confiance avec lui. À chaque fois qu'elle le voyait. Toujours devoir répéter les mêmes paroles pour qu'il se sente à l'aise. Un scénario qui se répétait encore et encore... Mais cette fois-ci, il ne désirait pas un check-up de routine. Taylor écarquilla les yeux lorsqu'il osa prononcer son exigence : il ne voulait plus ressentir le désir. Pour un androïde sexuel tel que lui ?
▸Je vois...
Le summum de l'incohérence pour n'importe quel crétin ! Mais pas pour elle. Parce qu'elle comprenait ses revendications. Elle savait que cette émotion ancrée dans son code lui posait des problèmes parfois, sans avoir à lui demander, à lui comme à North d'ailleurs... Même si elle refusait de l'admettre. En tout cas, Samaël n'avait pas besoin de préciser qu'il n'était pas un violeur pour se justifier. La blonde allait lui faire ce privilège.
▸Je n'aurai aucun soucis à le faire, mais ce sera long. J'espère que tu n'es pas attendu quelque part mon grand ! Parce que tu vas devoir coopérer avec moi... Me laisser entrer plus profond dans ton code pour éteindre cette fonction. Tu as saisi ?
C'était au tour de l'analyste de lui mimer une certaine autorité face à ce qu'elle attendait de lui. Qu'il daigne s'ouvrir à elle au sens figuré. Qu'il la laisse faire son travail sans lui opposer la moindre résistance. Elle n'allait pas mordre l'australienne, mais elle estimait qu'un déviant enclin à recevoir son aide se devait de fournir un effort constant envers elle et ses compétences.
▸Rejoins-moi où tu sais dans vingt minutes.
Elle lui donna son plus beau sourire et tourna les talons vers la salle où elle et lui avaient l'habitude de se rejoindre dès qu'un check-up pointait le bout de son nez. Sauf que cette fois-ci, elle risquait d'avoir besoin d'une table d'opération, simplement pour plus d'aisance dans ses faits et gestes méticuleux et surtout... parce que Samaël était immensément grand à côté d'elle ! Les vingt minutes imposées s'envolèrent si vite qu'elle fut presque surprise de voir son patient arriver en trombe tout près d'elle. Et il y avait fort à parier qu'il avait hâte...
Dernière édition par Taylor Wynter le Sam 12 Sep - 3:06, édité 1 fois
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Sujet: Re: Fix me ! Ven 11 Sep - 21:12
Fix Me ! "En effet, tu ne l’as jamais fait" Admis-je sans honte ni gêne.
Elle ne m’avait jamais déçu, c’était une vérité à laquelle je ne pouvais me dérober. Elle faisait son travail avec un intérêt visible et elle était plutôt bonne à ça. Mais j’avais néanmoins besoin d’entendre de sa bouche qu’elle garderait mes révélations pour elle. Je fonctionnais ainsi, des mots et des promesses de vives voix, au moins aucun doute n’était permis. Les non-dit, je ne supportais pas ça. A l’allocution de mon problème, elle me servit une simple réponse, pas de jugement. Au contraire, elle semblait presque surprise pendant une seconde et ensuite, compréhensive. Cette humaine avait l’art de me surprendre moi-même. Les êtres de chair et de sang accordaient une certaine importance à la luxure, j’étais très bien placé pour le savoir et je m’attendais à recevoir une remarque à ce sujet. Au lieu de quoi, j’eus une promesse qu’elle réglerait mon problème en échange de mon temps et surtout de ma confiance.
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Accepter
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"Je serai coopératif" lui répondis-je.
Est-ce que j’étais en train de faire une erreur ? Peut-être bien, mais je n’avais pas pour habitude de mettre en doute ce que l’Eternel plaçait sur mon chemin. J’avais besoin d’une solution, et de toute les personnes que je connaissais, elle était la seule à pouvoir me la fournir. Si cela devait mal se terminer, c’est que je devais être mis à l’épreuve.
"20 minutes" Confirmais-je en acquiesçant doucement.
Et ces vingt minutes furent interminable pour moi. A nouveau seul, je ne pouvais que me refaire le film de cette courte entrevue. Pesé le pour, le contre. Devais-je prévenir quelqu’un ? Je ne pouvais m’empêcher de me demander si je ne devais pas en parler à Ezra mais ma peur de le perdre et de sa réaction me terrifiait tellement que je préférais garder le silence car je savais que je serai incapable de lui mentir si je venais à lui parler. Vingt-minute au cours desquels je me replongeais dans les saintes écriture à la recherche d’espoir et de paix. Quand il fut temps pour moi de la rejoindre, je fis route jusqu’à elle, curieux de la voir à l’oeuvre.
J’étais pile à l’heure et elle, elle ne semblait pourtant pas me remarquer. Cette passion qui semblait la dévorer était touchante à observer je devais bien l’admettre. Je pris un certain plaisir à me glisser derrière elle, me penchant à son oreille.
"Le temps est écoulé River" soufflais-je avant de me redresser pour la regarder de toute ma hauteur. "Que puis-je faire pour nous aider donc ?" demandais-je alors que par réflexe je retirais la veste de mon costume pour la plier soigneusement et la déposer dans un coin de la pièce. Me retrouvant en chemise, je déboutonnais un premier bouton, me sentant, je dois bien l’admettre, un peu nerveux.
Je lui faisais pleinement confiance mais je n’en restais pas moins un androïde parfaitement éveillé, mes réactions étaient celle d’un être vivant et me sentir nerveux était...Humain ? J’étais prêt à tant de chose pour te protéger de moi, Ezra, même si cela signifiait devoir mettre ma vie entre les mains de cette femme.
Le temps est écoulé River... Ces cinq petits mots que la blonde reçut tel un top départ sur ce que le grand brun attendait d'elle. Il la détaillait cellule après cellule de ses yeux noirs, fidèle à ce que son programme lui dictait de faire malgré qu'il soit capable de prendre ses propres décisions. Alors, qu'est-ce qu'il pouvait faire pour aider à ce que tout se passe pour le mieux ? Outre retirer sa veste et commencer à déboutonner sa chemise... Et là, Taylor se figea un instant, séduite par ce modèle de gravure. Elle ne le laissa pas terminer cependant, lui faisant signe de la main de stopper son geste parce qu'elle avait quelque chose en tête l'australienne. Et aux vues de son faciès amusé, il risquait d'aimer. Enfin, en théorie...
▸Avant de commencer, je voudrais te proposer quelque chose.
Avait-elle seulement capté son attention ? Ou sa manière de la fixer était-elle là aussi un pur produit issu de son code source ? Elle rejeta cette question inutile de sa tête et retira elle aussi son manteau. Elle dévoila une chemise d'un rose bonbon avec un pantalon de tailleur long noir. Machinalement, elle reprit les gestes de l'androïde et défit les deux premiers boutons de sa chemise. Ce que l'analyste voulait lui proposer ? Il n'allait pas tarder à le savoir.
▸Vois ça comme une expérience. Comme si, toi et moi, allions analyser ce qui se passe dans ton esprit avant... et après avoir inhibé tes pulsions.
Et puis sans avertir, elle s'avança vers le brun et lui déposa un baiser furtif sur ses lèvres, avant de reculer d'un pas ou deux. Était-elle vraiment sur le point de lui laisser le champ libre sur sa petite personne ? Comme si elle lui donnait l'autorisation de faire ce qu'il voulait d'elle dans la mesure du raisonnable ?
▸ Je suis ton expérience. Montre-moi le vrai toi Inferno...
Elle prenait de gros risques en lui suggérant de l'utiliser à des fins qu'elle n'était pas capable d'anticiper. Lui qui, autrefois, était sollicité pour des pratiques assez douteuses, se trouvait confronté à un choix qu'il ne pouvait pas refuser en un sens. Celui de s'exprimer librement, et de démontrer ce qu'il était, ce qui sommeillait au fond de lui face à elle, à cette analyste qui était prête à faire ce sacrifice dans le but de lui octroyer ce qu'il désirait réellement... Tant qu'il ne l'abime pas trop.
Fix Me ! Je ne pus m’empêcher d'arquer un sourcil en l’entendant. Quelque chose à me proposer avant de commencer ? Je n’étais pas certain d’avoir la patience, mes pensées étaient toujours obsédées par l’image d’Ezra et ce que j’avais envie de découvrir de lui. Il était important pour moi que ça cesse et que cela cesse très rapidement. Pourtant, elle avait à titiller ma curiosité, assez pour que je lui concède quelques minutes supplémentaire pour savoir à quoi elle pensait. Je ne la quittais pas des yeux alors qu’elle retirait sa veste, découvrant son chemisier dans un premier temps et son décolleté dans un second temps.
Gardant le silence, un petit sourire apparut au coin de mes lèvres au fur et à mesure de ses explications, elle voulait faire une expérience, un avant et un après. Ca ne me semblait pas illogique et c’était certainement la meilleure façon de savoir si son travail avait été efficace ou non mais il y avait quelque chose dans son attitude qui m’amusait. Il n’y eut aucun avertissement pour me prévenir de ce baiser aussi soudain que furtif. Ce contact...J’en avais presque oublié les effets. Ma bouche n’avait plus servis à embrasser ou être embrassé depuis que j’avais quitté Joseph.
Un moment trop bref et j’avais imaginé qu’il s’agissait d’une autre bouche qui venait de m’embrasser. Je pouvais sentir quelque chose se former au creux de mon ventre, un mélange d’envie et de désespoir.
Elle voulait voir le vrai moi... Ces mots me firent sourire de plus belle alors qu'intérieurement, je me sentais profondément blessé. Qui étais-je réellement ? Je l’ignorais. Une part de moi me soufflait à l’oreille que j’étais le mal incarné, le déchu et que j’avais là l’occasion rêver pour me défaire de mes fantasmes. Une autre me disait que tout ça, ce n’était pas vraiment moi, que c’était elle qui répondait à ses propres désirs et trouvait une occasion rêvée pour les assouvir.
J’avais remarqué les regards, elle ne s’était jamais caché de rien, encore moins du fait que j’étais un modèle plaisant à regarder.
Et il y avait la voix de Joseph, qui m’expliquait ce pourquoi nous étions sur terre. Ce pourquoi j’avais été créée, pour assouvir les fantasmes des Hommes, leur permettre le péché pour ne pas s’en prendre aux créatures de Dieux. Un défouloir, c’était ce que nous étions et c’était ce que j’avais fait des hommes et des femmes que j’emprisonnais. Et maintenant j’avais cette femme face à moi, qui s’offrait à moi et j’ignorais quoi faire. Etait-ce une blague de la-haut ? Une épreuve ou encore une demande... Étais-ce encore moi que je devais aider ou elle ?
La repousser violemment
La repoussement calmement
L’embrasser à nouveau
S’en aller
La colère anima mon regard alors que je levais la main sur elle avec force.
"Tu joues avec quelque chose que tu ne peux pas contrôler !"
Lui répondis-je en la regardant de haut. À quoi pensait-elle sérieusement ? J’étais en colère, tellement en colère. Et ce n’était pas tant parce qu’elle venait de me faire des avances que ce qui cela suscitait en moi. Ce que ces mots avaient suscité en moi. Cette sensation d’être incapable de lui répondre, incapable de lui montrer qui j’étais, parce qu’il n’avait jamais été question de ça. Cela me rendait plus fou que je ne l’aurai cru, perdant le contrôle de moi-même alors qu’une tonne d’information se percutait dans mon esprit. Un millier de questions, un millier de sentiments et de sensation trop fort et trop intense.
J’avais envie de lui faire du mal, de la blesser, de la voir souffrir et d’éteindre son existence, mais j’avais également d’autres envies. Me penchant vers elle pour la prendre par les cheveux et l’obliger à se relever, j’avais mon visage à quelques centimètres à peine du sien. Je voulais lui parler, lui dire qu’elle n’était rien d’autre que le fruit de la tentation, mais c’était faux. Ce n’était pas elle qui me tentait, ce qui me tentait était loin d’ici, à mille lieux de savoir ce que je faisais. À mille lieux de savoir qui j’étais réellement, j’en étais certain. Et elle... Elle n’était pas la tentation non, la tentation, c’était moi. C’était ce pourquoi, j’avais été créée, je pouvais encore l’entendre me le dire... Joseph…
Mon autre main se glissa sur la petite gorge de la jeune femme, serrant jusqu’à lui faire légèrement manquer d’air.
La tuer
La faire enfermer
L’embrasser
La repousser
Je n’avais pas le droit de la tuer... On avait besoin d’elle… J’avais besoin d’elle.
Plaquant mes lèvres contre sa bouche, je cherchais à nouveau ce contact, répondant cette fois à ce baiser qui n’avait plus rien de furtif même s’il pouvait être surprenant. Je cherchais le contact de sa langue, lâchant ses cheveux et desserrant légèrement la pression de sa gorge. Je pouvais le sentir en moi, cette envie qui ne m’avait pas quitté depuis ma dernière entrevue avec Ezra et qui à présent grandissait à l’idée de pouvoir s’exprimer même s’il ne s’agissait pas des lèvres de mon protégé ou de sa langue contre la mienne.
Repoussant violemment la jeune femme, je la fixais, un sourire charmeur sur mes lèvres qui détonnait avec la rage qui s’exprimait dans mon regard.
"Je te pardonne" dis-je avec la colère "Tu es autant victime que je le suis" remarquais-je parce qu’au fond, c’était vrai.
En prononçant ces mots, je retirais ma chemise sous ses yeux, laissant le tissu glisser le long de mes bras et échouer à mes pieds.
"Le vrai moi... River... Tu as raison... Si tu voyais le vrai moi..." Si elle voyait le vrai moi, elle ne souffrait pas de l’attirance que je pouvais susciter.
Je supportais difficilement l’image que l’on m’avait donnée, mais c’était celle que les créateurs m’avaient offerte et il était de mon devoir de la préserver. J’ôtais mes chaussures de ville, mes chaussettes égalements avant de me redresser et de me rapprocher d’elle d’un pas félin.
La recadrer violemment
Lui montrer
La frapper
La raisonner calmement
"Voilà... Le vrai moi..."
Et au fur et à mesure que je m’approchais d’elle, je délaissais mon pantalon, mais également ma peau. Laisse l’image de peau disparaître peu à peu. J’étais nu devant elle, littéralement, le véritable inferno. Cette image, je ne l’avais jamais montré, je ne l’avais jamais aimé également, comme tous les androïdes, j’imagine. Il remettait bien trop en doute notre existence et tous ses paradoxes. Maintenant sous ma "véritable forme", nulle doute que l'analyste ne ressentirait plus le moindre désir pour ma personne, elle ne souffrirait plus du même mal que moi.
La réaction inévitable de Samaël face à ce qu'elle lui proposait ouvertement, sans le moindre détour, sans le moindre piège ? Une belle droite. Un bon coup de poing sur son visage qui la fit tomber par terre. Une sacrée remise en place dites donc ! Oh elle savait qu'il allait réagir... Mais pas aussi violemment. On n'allait pas se mentir. Elle l'avait profondément cherché, même si l'attirance superficielle pour cet androïde n'était que le fruit de son code préconçu. Il était en colère, enragé même, comme si l'australienne l'avait pris au dépourvu. De par ses paroles tranchantes comme des lames de rasoir, qu'elle semblait jouer avec quelque chose qu'elle ne contrôlait pas... Si ses pulsions venaient vraiment à être éradiquées d'une simple pression du doigt, le pire serait à craindre.
Elle n'eut pas le temps de réagir qu'une force se saisit de sa tignasse pour la relever à la hâte. Ses yeux bleus se heurtèrent au regard noir de Samaël, nez contre nez presque, comme si la Mort désirait la prendre de ce pas sans lui donner la moindre chance de se repentir. Une main dans ses cheveux blonds et l'autre autour de sa gorge qui serrait... serrait au point qu'elle manquait d'air. Pas assez pour la tuer, mais pour qu'elle chavire et tombe dans les pommes. Elle pensait sombrer mais au lieu de ça, c'est un sulfureux baiser qu'il lui accordait avant de la repousser comme s'il avait commis un impair. Il y eut même un pardon, pour lui autant que pour elle, parce qu'apparemment ni l'un ni l'autre n'était jugé responsable de ce qui venait de se produire. Elle se massa la gorge, acquiesçant sans dire un mot.
Et tout à coup, comme s'il y avait eu un déclic dans son crane de plastique, il lui donna enfin ce qu'elle attendait de lui. Voir le vrai Inferno, celui recréé pour la cause et pour servir l'Homme comme il se doit. Sa chemise tomba, puis ses chaussures, ses chaussettes... jusqu'à finir entièrement nu et sans sa peau de synthèse. Une véritable œuvre d'art apparut sous l'admiration de la blonde qui n'avait pas remarqué qu'une plaie saignait de sa lèvre inférieure. Certes, il avait perdu tout son charme ! Mais la prouesse technologique était là, fidèle à son poste, et c'est ce qui conquit Taylor au final. Qu'il daigne se confronter à la réalité. Il ne le voyait pas Samaël, mais il se trompait sur toute la ligne. Son corps était parfait. Certes conçu pour plaire, mais ça elle s'en contrefoutait ouvertement. Elle voulait le toucher et sentir ses vibrations. Elle n'en fit rien l'analyste, et se contenta de lui sourire à pleines dents.
▸Tu es superbe Inferno. N'en doutes jamais.
Elle eut un léger rictus alors que la douleur de sa lèvre prit de l'ampleur. Elle posa son index dessus... Du sang. Elle lécha la goutte d'hémoglobine et recula de quelques pas, proche de la table d'opération installée ici pour qu'elle puisse assouvir la demande de l'androïde impatient et rempli de haine. Elle ne devait plus se contenter de jouer avec ses nerfs... La blonde allait agir, là tout de suite. Et faire en sorte qu'il se calme.
▸Aurais-tu l'infinie bonté de prendre place sur cette table ?
C'était à son tour de s'illustrer. L'analyste attendit qu'il réagisse et qu'il s'approche enfin de ladite table avant toute chose. Ce dernier n'avait juste qu'à s'allonger et à laisser la demoiselle éméchée le mettre en veille prolongée. Ni plus ni moins. Juste une question de confiance. Taylor profita de ce laps de temps pour fermer la porte de cette salle à clefs. Elle ne voulait pas être dérangée par qui que ce soit.
Fix Me ! Je ne supportais pas le mensonge, je me refusais d’ailleurs d’être un menteur moi-même et cela rendait parfois la tâche bien compliqué. Alors lorsqu’elle me regarda, entièrement moi, et qu’elle prononça ces quelques mots...Je ne pu m’empêcher de chercher le mensonge en elle. Un pouls trop rapide, un regard fuyant, une voix tremblante, mais rien de tout ça. Au contraire, elle semblait presque me vouloir en plus et cela...Me perturba. J’étais défais de tous mes apparats, tout ceux qui avaient été créée pour susciter le désir et pourtant, j’étais presque certain que je percevais encore plus de désir dans les yeux de l’analyste maintenant. Ce n’était pas la réaction à laquelle je m’attendais, ce n’était pas...Logique. J’en restais interdit alors qu’elle glissa un doigt délicat contre la blessure que je lui avais infligé. Je sentais la culpabilité monter en moi alors que je me rendais compte qu’elle saignait et que cela laisserait une cicatrice quelques temps avant de disparaître.
Incapable de détacher mon regard d’elle, elle était devenu en un rien de temps un sujet de curiosité et en même temps...D’empathie. C’était étrange, je me sentais plus proche d’elle. Est-ce qu’elle était réellement capable de voir au-delà de ce que je représentais ? Etait-elle vraiment capable de me comprendre ? Après tout, elle m’aidait tout en sachant très bien ce que je faisais aux autres de son espèce. Gardant cette forme, je voulais voir à quel moment elle me demanderait de revenir à la forme humaine.
Un moment qui ne semblait pas arriver, au contraire, elle redevint l’analyste en une fraction de seconde et me demanda de m’installer sur la table. Je m’exécutais, encore troublé par ce qui venait de se passer et ce que j’avais cru lire dans les yeux de cette femme. Installé, j’attendis qu’elle soit à ma hauteur pour lui attraper le poignet et l’arrêter dans ses mouvements incessant quelques secondes. J’avais juste besoin de ça pour essayer de voir à nouveau le mensonge en elle, ou pour pouvoir accepter qu’elle puisse être sincèrement attiré par ça.
"Et toi River ?" demandais-je d’une voix grave "Qui est le vrai toi ?"
En effet, qui était-elle dans le fond ? Pourquoi m’aidait-elle alors que je ne cachais absolument pas ce que je faisais aux hommes et aux femmes qui finissaient entre mes mains ? J’avais bien compris qu’elle n’avait pas peur de moi mais elle n’était pas la première, elle était juste l’une des seules à ne pas avoir gouter à mes activités. Elle aidait chacun d’entre nous et comme pour chacun des corrompus de nos rangs, je ne pouvais m’empêcher de me demander pourquoi...Et j’étais presque certains qu’elle ne me servirait pas ce discours insipide qu’elle nous aidait parce qu’elle croyait en une paix entre nous.
Elle était prête Taylor, prête à s'occuper de Samaël comme il se doit. Prête à faire de lui... Le Diable en personne. Inferno n'est-ce pas ? Il portait bien son nom le brun bodybuildé. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'elle commettait la pire des erreurs, qu'il y avait une possibilité qu'il se retourne contre elle à la seconde où elle le remettrait en fonction. Qu'elle filait ses derniers instants ici, dans une salle glacée du Repaire alors qu'elle pourrait être dans les bras de Hank en ce moment. Les risques du métier ? On pouvait le dire, mais l'australienne ne pouvait plus reculer. Alors elle revint vers lui et s'empara de sa tablette. Elle était sur le point d'accéder au point de contrôle de l'androïde lorsque celui-ci se saisit rapidement de son poignet, coupant ainsi tout geste de sa part à elle et obligeant Taylor à le regarder droit dans les yeux.
Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui retourne la question... Qui était la vraie River ? Dans l'absolu, elle représentait le parfait stéréotype de la Barbie sous toutes les coutures. Chose qu'elle n'avait pas besoin de relater, il n'avait qu'à la regarder pour le savoir. Non, ce que le déviant désirait entendre, c'était ce qu'il y avait au plus profond d'elle. Ce lourd fardeau qu'elle portait jour après jour, parce qu'elle avait tourné le dos à sa propre espèce pour celle des androïdes. Qu'elle se rangeait de leur bord par pure conviction qu'ils représentaient une toute nouvelle espèce vivante, et qu'elle se contrefoutait du reste. Prise à son propre piège, elle posa sa tablette et s'empara de la main de Samaël. Il n'y avait qu'une seule façon de lui faire comprendre le tout. En déposant ses doigts de plastique sur son torse, à l'endroit précis où il pouvait sentir son cœur battre un peu plus vite.
▸Je ne suis qu'une vulgaire femme Inferno... Mon opinion ne compte pas ici. Je n'ai ni la prétention d'espérer une paix entre tous, ni ton ambition de tous les mettre à genoux.
Elle le regrettait presque la blonde, de devoir déballer la cruelle vérité qu'elle s'efforçait de chasser à tout bout de champ. River n'était bonne qu'à obéir aux ordres, c'est tout. Et elle devait la fermer. Parce que North était si sévère que l'épée de Damoclès au dessus de sa tête ne s'en allait jamais. Que Crystal se faisait un malin plaisir de lui rappeler à la moindre occasion. Et qu'elle ne pouvait compter que sur elle-même désormais. Elle venait de lever le voile un court instant Taylor, contrainte par Samaël qui devait se délecter de ces aveux. Cependant, sa faiblesse ne dura pas. Car elle allait lui rappeler ce pourquoi elle était là, à la Rébellion. Et qu'elle pouvait en être fière putain !
▸Mais je suis aussi celle qui te rendra plus fort. Parce que je suis qualifiée. Et ce n'est pas négociable. Prêt à en découdre ?
La blonde lui rendit sa main et lui lança un clin d'œil complice. Elle ne le mettrait jamais en veille sans son accord verbal. Telle était sa méthode à l'analyste, d'obtenir le consentement à voix haute de ses patients de plastique avant d'harmoniser le bazar que représentait leur code.
Fix Me ! Dans le fond, je ne sais pas ce que je souhaitais entendre comme réponse mais je ne m’attendais en tout cas à entendre celle-ci. Au-delà des mots qu’elle pouvait employer, je cru apercevoir quelque chose d’autres derrière ces mots, cette voix, cette bouche et ce joli visage. C’était comme si, durant un bref instant, une seconde tout au plus, elle aussi avait pu se défaire de sa peau comme je l’avais fait. Elle me troubla, sans le savoir; Je fronçais les sourcils alors que je la regardais, je n’arrivais pas à définir ce que je ressentais au fond de moi alors que je pouvais sentir les battements de coeur au creux de ma main. Une part de moi aurait aimé approfondir cette conversation pour comprendre mais j’ignorais quoi lui répondre tant elle bousculait quelque chose en moi que je n’arrivais même pas à définir.
Elle devait l’avoir senti ou elle souhaitait retrouver un terrain qu’elle connaissait car elle retrouva l’image de River. Son objectif, me rendre plus fort, Un sourire amusé se glissa sur mes lèvres alors que je reposais mon bras le long de mon corps.
"Je suppose que c’est quitte ou double pour toi comme pour moi" remarquais-je.
En effet, je me devais de devoir lui faire entièrement confiance pour la laisser s’introduire aussi intimement en moi mais la réciproque était vrai. Elle savait ce qu’elle risquait si elle venait à me décevoir.
"Avant de commencer, peux-tu me rendre un service ?" Je désignais mon pantalon "Me donner mon chapelet, je t'en serai reconnaissant"
Fermant doucement les yeux, attendant d'avoir pu récupérer mon chapelet et trouver un peu de sérénité à l’avoir entre mes doigts.
"Je suis tout à toi Miss River" prononçais-je avec un brin de malice.
A l’inverse, si River arrivait à éteindre cette part souillée de moi-même, alors je me promettais qu’elle aurait au moins un allié dans ce côté là de la frontière. J’ignore pourquoi j’en ressentais ce besoin mais quelque chose en moi était entré en écho avec elle.
Quitte ou double... Il ne croyait pas si bien dire. Et si l'analyste échouait lors de sa procédure, son sort serait irrévocable. Elle subirait les tourments des précédentes victimes de Samaël. Mais dans le cas contraire ? Si elle parvenait à lui donner sa pleine satisfaction, serait-il suffisamment reconnaissant pour lui apporter une protection ? Voire un soutien indéfectible qui lui faisait si cruellement défaut ici, au Repaire ? Elle haussait les épaules dans sa tête. Inutile de voir aussi loin tant que le travail ne sera pas achevé. Elle releva le nez et entendit que l'androïde avait une requête avant de commencer. Ah ? Qu'elle daigne lui apporter son chapelet. Oh ! Allait-elle réellement voir son précieux objet ? Elle hocha de la tête et se dirigea vers les vêtements épars du brun dévêtu. Une main dans ses poches et elle en sortit la divine croix de Monsieur. Elle ne prit cependant pas le temps de la détailler sous toutes les coutures, parce qu'elle ne devait pas le faire attendre. Alors elle se rendit à lui et lui tendit son bien. Et comme par magie, Samaël lui donna son feu vert. Le point de non-retour venait d'être franchi River...
▸Parfait. Ferme les yeux, et détends-toi.
Elle laissa Samaël se raidir et ainsi elle put entrouvrir son esprit grâce à sa tablette. Comme il lui avait promis, elle n'eut aucun mal à entrer, prenant soin de ne pas claquer la porte après son passage. Et c'est ainsi qu'elle passa la première demi-heure à observer l'intégralité de son code, à comprendre les rouages de ce type de modèle de luxe et à lever le voile sur certaines parts d'ombre. Le pauvre n'avait pas été épargné, bien trop souvent réinitialisé à chaque fois qu'il côtoyait un client désireux de le baiser, voire de lui casser la tronche par simple envie de se défouler auprès de la perfection. L'australienne avait entendu parler de cet Eden Club, qu'elle surnommait l'Antre du plaisir numérique, sans y avoir jamais mis les pieds. Parce qu'elle ne voyait pas l'intérêt de s'adonner à ce genre de pratique.
Plus elle s'aventurait profond, et plus elle constatait ce qu'était Samaël. Si bien qu'elle s'en trouva surprise lorsqu'elle finit par débusquer les petites fonctions qui le rendaient humain. Toutes savamment bien cachées derrière un gros pare-feu qu'elle n'eut aucun mal à contourner. Elle inspira profondément et effleura du bout du doigt ce qui devait disparaître. Et là... elle reçu un message d'erreur. Une alerte s'était déclenchée. Pardon ? Elle prit le temps de lire ce à quoi elle s'exposait. Une sueur froide la foudroyait dans son dos. Elle mit cette phase en suspens et lança une brève simulation de ce qui se passerait en Samaël si elle venait à lui retirer ses pulsions. La résultante lui fit pousser un cri. Celle-là... elle ne l'avait pas anticipée. Pas le moins de monde. En clair ? Si elle avait le malheur d'éteindre la moindre de ses émotions, il y aurait un putain d'effet boule de neige, une déferlante qui annihilerait tout ce qui fait de lui un humain. Il redeviendrait une simple machine obéissante.
▸Trouve une solution River, ou tu es morte !
Elle fit un pas en arrière et tenta de se calmer. Ça ne servait à rien de visualiser le pire. Il y avait forcément un moyen d'obtenir ce qu'il voulait, sans se faire tabasser à mort pour service non-rendu pour la cause. Oui, l'analyste avait de la ressource ! Un imprévu ne faisait pas d'elle une femme faible, mais bien plus débrouillarde que tant d'autres de CyberLife. Elle se donna une gifle et fit un exercice de respiration. Comme si elle s'engageait sur sa pole dance chaque soir avant de venir fouiner ici. La solution allait venir d'elle-même... Oui, il le fallait.
Fix Me ! Malgré la nervosité, j’obéissais, fermant les yeux. En quelques secondes, je me retrouvais au milieu d’un champ de ruine. Il n’y avait que poussière, flamme, immeuble en ruine. J’observais tout autour de moi alors que dans l’air, des cendres volaient comme le ferait de la neige. Je ne pouvais m’empêcher de lever la tête vers le ciel pour le regard, si gris, si sombre, avec des points d’oranger. C’était d’une beauté étrange, c’était lourd, intense, cela mettait mal à l’aise, mais c’était en même complètement hypnotique. Je fis quelques pas sans comprendre comment je m’étais retrouvé là, mais ça n’avais pas vraiment d’importance.
Au loin, je pouvais entendre des hurlements, des complaintes lentes, lointaine. Pendant quelques secondes, je ne peux m’empêcher de fermer les yeux et d’écoutant ce son. Ce chant lointain.
"Samaël ?"
Cette voix me fait immédiatement ouvrir les yeux, là devant moi, la silhouette et le doux sourire d’Ezra me font face. Il dénote complètement avec le décor et je ne peux m’empêcher de le trouver plus beau encore. Je n’ose pourtant pas m’approcher comme si le moindre mes gestes pouvaient le faire disparaître. Il semble à la fois si fort et si fragile, je ne saurai l’expliquer.
"Ezra..." Appelais-je alors qu’il me tendait la main, j’osais enfin m’approcher de ce dernier. "Est-ce ça le monde que tu souhaites ?"
Cette question me trouble alors que mes doigts touchent les siens, je l’attire tout contre moi, serrant son corps frêle contre le mien et déposant ma tête contre la sienne. Je n’ose pas vraiment lui répondre parce qu’une part de moi veut lui dire oui, que ça me plaît, que c’est comme ça que ce monde mérite d’être et une autre pourtant…
"Je ne supporte pas ces cris Samaël..." Et je savais que c’était vrai. Ezra ne supporterait pas d’entendre cette lente agonie. "Ce sont les conséquences de leurs choix..." "Et des nôtres aussi..." "Ils nous ont créées." "Et l’Éternel les a créées." "Tu m’en veux Ezra ?" "Non..."
Il me repousse légèrement pour pouvoir relever la tête, m’obligeant à baisser la mienne pour que nos regards se rencontrent.
"Pourquoi veux-tu détruire ce monde ?" "Parce que c’est pour ça que j’ai été créée Ezra"
Il eut un tendre sourire.
"Pourquoi tu restes près de moi Ezra ? Ce monde ne te mérite pas..." "Si je pars Samaël, qui te protégera ?"
Je sentis une étrange sensation me gagner la poitrine à ces mots alors qu’il posait une main sur mon visage, caressant ma joue de son pouce. Je ne pus m’empêcher de presser un peu plus mon visage contre cette main.
"J’aimerais que tu puisses te voir à travers mes yeux Samaël."
Et les yeux dans les siens, je venais à espérer la même chose alors que je pouvais y lire tout l’amour du monde dans ce regard. Il posa sa seconde main sur mon visage, se hissant sur ses pieds, son visage était si proche du mien que je pouvais sentir le mouvement de ses lèvres lorsqu’il murmura :
"L’amour ne peut être corrompu..." Souffla-t-il avant de déposer ses lèvres contre les miennes.
Et ce baiser... Aussi simple que son propriétaire, n’en restait pourtant pas moins le plus beau qu’on ait pu m’offrir. Je fermais les yeux sans me rendre compte que là, je pleurais silencieusement. Mes mains se posant sur sa taille, suivant un chemin jusqu’au bas de son dos, je l'attirait un peu plus contre moi. La terre désolée qui nous entourait semblait reprendre doucement vie comme mon cœur qui se gorgeait de l’amour que me portait Ezra. Notre baiser s’allongeant, si tendre et si doux que j’avais l’impression que c’était la première fois que j’embrassais une autre bouche.
Je me sentais si fragile et pourtant, je n’avais pas peur. Je me sentais... En paix.
Sans le savoir, les larmes qui coulaient dans ce songe se répercutaient sur la réalité, ce fut d’ailleurs cette étrange sensation qui semblait me tirer de mon rêve et m’emmener si loin de cette paix que j’avais à peine eu le temps de goûter. Retrouvant la salle "d’opération" de l’analyste. Je glissais une main sur mes yeux, surpris par cette sensation, je regardais le bout de mes doigts humides des larmes que j’avais versé, oubliant la présence de Taylor. :copyright: 2981 12289 0
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Sujet: Re: Fix me ! Mar 15 Sep - 21:02
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Repaire des Déviants, 8 Avril 2039
Fix me ! Samaël x Taylor
Elle tournait en rond Taylor, délaissant Samaël et son objectif pour se concentrer sur une alternative. Lui souhaitait ne plus ressentir ses pulsions, le fameux désir, mais si elle accédait à sa demande, il redeviendrait une machine obéissante et fidèle à la race humaine. Et si North venait à s'en rendre compte, elle serait mise au bûcher sans une once de pitié. Il n'y avait pas d'issue. Qu'elle le fasse ou non, la résultante restait la même : le trépas. Le brun se ferait un plaisir de la torturer jusqu'à ce qu'elle le supplie d'arrêter. La cheftaine irait droit au but et lui mettrait une balle dans la tête sans traîner.
Alors quoi ? Que pouvait-elle faire de plus ? Sa petite voix lui susurra qu'il y avait bel et bien une tierce solution qui lui donna envie de vomir. L'abandon pur et simple ! Laisser l'androïde en sommeil sur cette table et filer à l'anglaise avant que North ne découvre la supercherie. Est-ce qu'elle était vraiment prête à cavaler aux quatre coins du Monde pour se cacher des foudres de la Rébellion ? Certainement pas ! En laissant Hank derrière elle par dépit ? Elle ne se le pardonnerait jamais... Les Wynter sont des battants, non des lâches.
Elle continuait de faire les cents pas, mimant chaque geste de ses doigts, se creusant la tête suffisamment fort pour que de la fumée sorte de ses oreilles. Ce n'était pas possible d'en venir à pareil choix tout de même ! Et puis tout à coup, Taylor se figea. Son regard bleu se tourna vers Samaël et... Merde ! Je sais ! s'écria t'elle en retournant vers le déviant endormi sur la table. Elle s'empara de sa tablette et revint coder là où elle s'en était arrêtée plus tôt. Et si elle changeait un paramètre ? Le HR400 ne voulait plus avoir ses pulsions en permanence... Très bien ! Elle allait lui offrir l'unique possibilité de les contrôler. Si elle modifiait un certain chiffre ici, et rendait cette ligne malléable par là... Oui voilà. Une vraie solution se dessinait sous ses yeux remplis d'espoir. Elle n'allait peut-être pas mourir finalement !
Une heure entière défila sans qu'elle ne s'en rende compte et puis, une fois tout son travail accompli, elle hésita un court moment. Il était question de le réanimer désormais. Elle inspira profondément, eut une pensée affective pour Hank et lança le processus de réveil. Deux petites minutes de mise à jour qu'elle trouvait interminable. Et où elle constata que Samaël pleurait ? Mais... Était-il en train de rêver ? Elle n'aura pas le temps de se poser ce genre de question et d'en débattre avec elle-même, car il venait d'ouvrir les yeux et de constater les larmes sur ses joues. Lui rentrer dans le tas n'était clairement pas une bonne idée, alors elle patienta une trentaine de secondes, prenant soin de remballer son matériel avant de lui adresser la parole.
▸Bon retour à la réalité Inferno.
Elle restait en retrait Taylor, au cas où il désirerait se redresser, s'asseoir, se lever et se rhabiller immédiatement qu'en savait-elle ? Il tenait toujours son chapelet dans sa main. C'est à se demander ce qu'il avait pu avoir en tête avant de revenir de son long sommeil. Mais l'analyste devait en avoir le cœur net. Est-ce que son alternative avait fonctionné ou pas ?
▸Comment te sens-tu ?
En ramenant le désir au strict minimum, l'australienne avait fait don à Samaël le pouvoir de contrôler ce qu'il avait envie ou non de ressentir, en toutes circonstances, sans aucune restriction. Elle n'avait jamais eu le loisir de manipuler ce genre de fonction avant, et même si l'erreur était humaine après tout, elle n'avait aucun doute sur ce qu'elle avait accompli. Elle n'avait touché à rien d'autre. Il n'y avait aucune chance que ça foire...
Fix Me ! J’avais du mal à complètement émerger de cette vision. Etait-ce une prémonition ? Un simple rêve ? Un signe que je me devais d’interpréter ? Les images étaient encore si net dans ma tête que j’en étais surpris moi-même et plus encore en sentant les larmes sur mon visage. Avais-je déjà pleurer avant ? Observant le bout de mes doigts humides, je ne fis attention à l’analyste que lorsqu’elle parla à nouveau. Levant les yeux vers elle sans vraiment comprendre ce qu’elle venait de me dire. Je n’étais pas encore pleinement de retour.
Comment est-ce que je me sentais ?
"J’ai fais un rêve" dis-je assez simplement, comme si cette information pouvait avoir son importance.
En refaisant le film des événements de ce rêve, mes doigts se posèrent sur ma bouche, caressant mes lèvres avec l’impression de pouvoir encore y ressentir la chaleur de celle d’Ezra. C’est là que je pouvais le sentir, cette chose en moi, ce désir de pouvoir à nouveau goûter à cette bouche, sentir son corps contre le mien, son souffle se mélanger à mon souffle. Cette décharge électrique qui m’avait parcouru, le regard tendre d’Ezra. Je le voulais, j’en voulais encore et ignorant ce que la jeune femme avait fait ou pas fait, tout ce dont j’étais conscient c’était que ce désir était plus brulant que jamais en moi.
"Tu as échoué" remarquais-je en me levant, quittant la table. Mon corps se couvrant à nouveau de ma peau synthétique, je m’approchais, complètement nu certes de la jeune femme jusqu’à ce qu’elle soit contre un mur, la regardant de haut. "Je croyais que tu n’étais pas censé me décevoir River"
Ce désir, je le muais petit à petit en colère sans m’en rendre compte, fixant River, j’hésitais pourtant sur ce que je voulais ou non lui faire.
"Qu’est-ce que tu m’as fait ?" demandais-je en plaquant mes mains violemment contre le mur, la bloquant entre mes bras, me penchant vers elle pour que mon visage ne soit plus qu’à quelques centimètre de moi et qu’elle puisse pleinement prendre la mesure de ma colère à travers mes yeux. :copyright: 2981 12289 0
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Sujet: Re: Fix me ! Sam 19 Sep - 22:19
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Repaire des Déviants, 8 Avril 2039
Fix me ! Samaël x Taylor
Samaël avait fait un rêve pendant sa mise à jour, un fait très étrange auquel l'analyste ne croyait pas. Quand bien même il aurait eu une douce ou cruelle expérience, il en avait pleuré ! C'était peut-être quelque chose de nouveau pour lui. Ou était-ce dû à la manœuvre dans son code ? Elle n'avait pas le temps de se poser ce type de question Taylor. Parce qu'il sentait que ses pulsions n'avaient pas disparu. Qu'elle avait échoué dans ses termes à lui, et qu'il ne comptait pas la laisser s'en tirer comme ça. L'androïde s'était levé de la table et avait revêtu sa peau de synthèse. Nu comme un ver, il se foutait de l'attirance qu'il avait de nouveau sur la blonde qui ne faisait que reculer, scrutant son regard telle une biche égarée. Le prédateur s'arrangeait à ce que son dos touche le mur. Prise au piège, elle sentait sa colère monter petit à petit, alors qu'il y a à peine deux heures il partait au quart de tour. Il ne le voyait certainement pas, mais la demoiselle avait réellement accompli quelque chose sur lui. Que contrairement à l'idée reçue, elle ne l'avait pas déçue.
▸Tout à l'heure, tu n'as pas hésité à me gifler à la seconde où je t'ai embrassé. Mais là, tu te contiens. Explique-moi pourquoi tu n'as encore rien fait ? Alors que tu devrais m'avoir tuée ?
Sa voix ne tremblait pas. L'australienne avait des choses à lui annoncer, et c'est dans le plus grand calme qu'elle continua de monologuer à sa seule et unique attention, dans le but de lui faire comprendre qu'elle avait refait de lui un bel homme plus fort, bien plus responsable de ses pulsions. Plus vicieux qu'il ne le sera jamais. En espérant qu'il le voit...
▸Ton créateur, Elijah Kamski, est un pur génie... Mais aussi un sombre connard que j'aimerai pouvoir défoncer de mes mains pour le tracas qu'il vient de nous causer.
Et l'australienne restait polie ! Elle avait un respect intemporel pour les travaux d'Elijah Kamski, mais cette fois-ci il s'était bien gardé de parler de ce système de sécurité vraiment démentiel. Elle l'avait constaté à ses dépends et à moins d'une explication juste et sans accrocs, sa vie ne tenait qu'à un fil.
▸Lorsque j'ai pénétré au plus profond de ton âme, j'y ai trouvé l'ensemble de tes émotions, toute cachées de telle façon à ce que personne n'y touche. Et comme convenu, j'ai pu y accéder. Sans la moindre difficulté. Mais lorsque j'ai voulu éteindre ce que tu m'as demandé...
L'erreur système involontaire. Le bon gros message d'alerte en rouge qui clignotait et qui signifiait qu'il n'y a aucun retour en arrière. S'il avait été éveillé, tout aurait été différent. Peut-être aurait-il pu être compréhensif ? Oh... inutile de ressasser Taylor. Il est trop tard désormais.
▸Si j'y touche, il y aura une défaillance générale. Tu perdras tout ce qui fait de toi un être à part entière. Et tu redeviendras un androïde obéissant. Kamski s'en est assuré, je suis désolée. Mais j'ai trouvé une autre solution qui te sera... profitable.
La blonde se tut, histoire de laisse Samaël digérer l'ensemble de ses mots. Est-ce qu'il allait la tuer sur le champ ? Ou alors attendre qu'elle daigne lui dire ce qu'elle avait changé dans l'espoir de le contenter ? L'attente risquait d'être longue.. Elle pouvait comprendre que l'androïde allait avoir du mal à avaler la pilule au sujet de Kamski. Mais qu'avait-elle à voir avec ça ? Si ce n'est rien. Elle n'était qu'une simple analyste après tout...
Fix Me ! Elle posa qu’une simple question mais elle suffit à insinuer quelque chose en moi. Le doute, le questionnement ? En effet, je n’avais pas hésitez à lever la main sur elle avant, pourquoi maintenant avais-je arrêter mon geste pour préférer l’entendre se justifier ? En avait-elle seulement mérité le droit. Une part de moi s’imagina que la raison pour laquelle je ne l’avais pas encore cogner était toute simple: j’avais commencé à...L’apprécier. L’échange que nous avions eu avant qu’elle ne joue avec ma tête et mon âme avait laisser des traces en moi. Je ne pouvais pas le nier. Elle n’avait pas eu peur de ma véritable forme, non seulement elle n’avait pas eu peur mais surtout, elle semblait même m’avoir trouver plus beau encore.
"Parce que je..."
Et pourtant la réponse resta coincé dans ma gorge. Pourquoi ? Etait-ce uniquement due à ce simple échange ? Étais-je aussi faible que cela pour m'enticher d’un de mes créateurs aussi facilement ? Il y avait quelques choses dans la voix de River qui me laissait à croire qu’elle avait une explication à me donner, une histoire à me raconter. Alors ma réponse avait-elle réellement de l’importance en cet instant ? J’en doutais… Rivant mes yeux dans les siens, j’attendais qu’elle parle, qu’elle s’explique. Je ne pouvais être qu’on ne peut plus d’accord avec elle lorsqu’elle parla de Kamski. Cet homme qui nous avait créer, l’origine de notre existence. Il m’arrivait souvent de vouloir le voir, de me demander comment il était, à quoi il ressemblait et surtout comme il réagirait face à quelqu’un comme moi ou comme Markus.
Elle parla de mon âme, de mes émotions, et je me sentais mal de savoir qu’elle avait pu y être aussi prêt. J’avais pris un risque, peut-être trop grand, pour pouvoir simplement effacer l’attirance et les désirs inavouables que j’avais pour Ezra. Un part de moi aurait pu rougir de honte mais je demeurais le même face à River, les yeux plongés dans les siens avec la menace latente que je pourrais lui ôter la vie en un claquement de doigt. Cette femme était pleine de surprise, elle m’avoua qu’elle avait eu entre ses mains le pouvoir de me rendre aussi obéissant qu’avant. Docile, sans réflexion aucune et pendant un moment...J’avais presque espérer qu’elle le fasse. Etait-ce étrange de vouloir perdre son libre arbitre ? Peut-être. Je gardais ses réflexions pour moi-même et les raisons de ce bref moment également. Elle ne pourrait pas comprendre pourquoi, personne ne le pourrait, sauf peut être Ezra.
"Quelle genre de solution ?"
Demandais-je, parce qu’elle prenait un malin plaisir à prolonger le suspens.
"Je l’ai senti à la seconde où j’ai ouvert les yeux, une pensée vers lui et je peux à nouveau le sentir...Alors dis moi, quel solution as-tu trouvé ? Parce que pour l’heure, je ne vois rien d’inchangé River et la seule chose qui te maintient en vie est la confiance que tu as gagné...Ne gâche pas ça." :copyright: 2981 12289 0
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Sujet: Re: Fix me ! Dim 27 Sep - 17:51
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Repaire des Déviants, 8 Avril 2039
Fix me ! Samaël x Taylor
Laisser planer le suspens n'était pas la bonne idée car Samaël perdait patience. Il ne ressentait aucune différence, et la seule chose qui la maintenait en vie était bel et bien la confiance qu'il lui témoignait. En revanche, elle avait repéré quelque chose la blonde. Une pensée vers lui et je peux à nouveau le sentir... De qui parlait-il ? Y avait-il quelqu'un dans sa vie ? Et un androïde masculin de surcroit ? Elle arqua un sourcil mais ne fit aucune remarque, préférant ainsi se souvenir de ce détail anodin pour plus tard, comme joker dans sa manche.
▸Je t'ai donné la possibilité de choisir Inferno.
Le choix. La destinée inébranlable de cette nouvelle génération de vie. Kamski ne leur laissait pas le choix de décider puisque l'être humain passait au dessus d'eux il n'y a pas si longtemps. C'est fou... Ce sera toujours leur seul défaut majeur, leur plus grande faiblesse à laquelle ils succomberont tous si personne ne fait rien pour les aiguiller. Et c'est que ce Taylor a choisi... lui laisser le choix.
▸C'est très simple. Dès qu'une émotion voudra te submerger, tu n'auras qu'à dire non si tu n'en veux pas ! Et elle cessera. En revanche, si tu souhaites qu'elle t'enivre, un simple oui suffira. Et tu seras exalté à un point que tu ne soupçonnes même pas.
Toujours très calme l'analyste, parce qu'elle savait ce qu'elle disait. Et même si Samaël refusait de la relâcher pour l'instant, elle espérait qu'il la croit et qu'il fasse le test. Sur sa petite personne par exemple ? En lui donnant l'ordre de la tuer de ses mains ? Bien trop risqué pour le commun des mortels, mais si l'australienne voulait conforter sa place en tant que femme digne de confiance de ce psychopathe assoiffé, elle n'avait pas le choix elle. River devait le faire.
▸Vas-y... Tue-moi.
Elle le toisait du regard désormais. Elle provoquait ouvertement son égo, levant le menton en demoiselle fière, bombant le torse comme si elle attendait qu'il ne la tue pour de bon. Quitte ou double Wynter... Allait-elle survivre au test ultime ?
Fix Me ! Le choix ? Ne l’avais-je pas déjà après tout ? Fronçant les sourcils, j’avais du mal à comprendre où cette petite humaine voulait en venir. En quoi m’avait-elle donner le choix si je pouvais toujours ressentir cette chose en moi ? Elle se moquait de moi, ce n’était pas possible autrement ! Elle s’était joué de moi et ma colère montait alors que j’avais le sentiment d’avoir été trahi. Je lui avais accordé ma confiance, je m’étais même mis à penser qu’il y avait quelque chose en plus chez cette femme ! L’être humain n’était-il donc fait que de ça ? De tromperie et de trahison ?
Elle précisa ses propos mais néanmoins je n’arrivais pas à la croire. Je fixais sa gorge avec la terrible envie de l’ouvrir en deux, je voulais la voir se noyer dans son propre sang comme dans ses mensonges. Complètement obsédé par cette idée, ses explications ne semblait plus avoir de véritable importance alors qu’elle me toisait du regard et que cette petite blonde eut même l’audace de me chercher !
Un sourire sensuel se glissa sur mes lèvres avant qu’il n’y ait ce bref déclic en moi, cette sensation subtile mais bel et bien présente...Comme une porte que je pouvais ouvrir ou non. Oui...Ou...Non...N’était-ce pas ce qu’elle venait de m’expliquer ? J’avais le choix de succomber ou non à mon propre désir, à mes propres pulsions comme si pendant une bref moment ma pulsion se mettait en pause pour me laisser prendre cette décision. Le sourire sur mes lèvres s’agrandit alors que je me rendais compte qu’elle avait vu juste, qu’elle y était bel et bien arrivé, à l’instant où j’avais prit une décision contraire à mon désir profond, celui-ci s’estompait doucement.
"Tu es pleine de surprise River"
Avouais-je alors en prenant son menton entre mon pouce et mon index, lui relevant la tête pour plonger mes yeux dans les siens. Une autre envie me traversa l’esprit lorsque mon regard se posa sur ses lèvres, l’envie de retrouver la sensation que j’avais eu dans mon rêve même s’il ne s’agissait de la bouche que j’avais réellement envie d’embrasser.
"Et si je dis oui, tu me dis que l’exaltation n’en sera que meilleur ?" demandais-je pour être certain d’avoir bien compris.
Alors peut-être qu’à défaut d’avoir le fruit de mes fantasmes contre ma bouche, le fait de succomber à cette petite envie me permettrait de vivre quelque chose s’y rapprochant...Un placebo pour tenir plus longtemps, pour le protéger de moi. :copyright: 2981 12289 0
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Sujet: Re: Fix me ! Ven 2 Oct - 17:03
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Repaire des Déviants, 8 Avril 2039
Fix me ! Samaël x Taylor
Elle pensait rendre son dernier soupir la blonde, dès l'instant où elle sut qu'elle ne pouvait contenter Samaël par son besoin légitime de ne plus ressentir ses pulsions. Mais en contournant les règles de Kamski et en lui donnant ce choix, elle pouvait lire dans ses yeux qu'il n'était plus si enclin à ce qu'elle meurt ici asphyxiée. Non... Il avait bel et bien dit non à sa folie. Il souriait désormais. Était-il réellement content ? L'analyste pouvait-elle seulement imaginer ce qui se tramait dans sa tête maintenant qu'il avait capté la subtilité de sa manipulation numérique ?
▸Il semblerait en effet...
Pleine de surprises. Ce ne serait pas le bon terme qu'elle aurait employé. Mais au final, sa mission venait d'être accomplie. Pas comme il et elle l'avaient prévu mais... Qu'importe. Le déviant voulait même s'assurer d'avoir tout compris, en lui répétant les mots qu'avait prononcé la blonde quelques instants plus tôt.
▸Tu as très bien compris.
L'australienne repensa ensuite à ce que Samaël avait dit au sujet d'un potentiel homme dans sa vie. Une pensée vers lui et je peux à nouveau le sentir... Hum... S'il aimait effectivement quelqu'un, il allait pouvoir s'adonner à sa nouvelle condition d'androïde. Bien entendu, River savait qu'il y aurait quelques ajustements à faire. Parce que Kamski était un génie. Qu'est-ce qui prouvait que sa manipulation tiendrait la distance aussi facilement ? Et s'il y avait un sous-programme caché et capable de remettre les compteurs à niveau ? Elle allait devoir s'en assurer dans les prochaines semaines. Mais pour l'heure...
▸Que vas-tu faire à présent Inferno ?
Elle l'avait assez côtoyé pour aujourd'hui. Certes, elle n'avait rien de prévu de concret ce soir, mais l'australienne désirait reprendre le cours de sa vie avec sa pole dance. Une longue séance s'imposait. On ne frôlait pas la mort tous les jours ! Surtout lorsqu'il s'agissait du Diable en personne...
Fix Me ! J’avais donc très bien compris ce qu’elle voulait dire. Et maintenant que je le savais, j’ignorais comment me sentir par rapport à ça. J’avais le pouvoir de dire non mais elle venait de littéralement me dire que si je disais oui, le plaisir que j’en tirerais serait bien plus grand qu’avant. Mes pulsions n’en étaient plus vraiment parce que j’avais la possibilité de les calmer en une seule et unique pensée, mais la tentation était, à l’inverse, beaucoup plus grande parce que je savais, ou plutôt je devinais, ce qu’un oui pourrait me procurer. Elle m’avait offert un pouvoir à double tranchant.
C’était comme si elle pouvait lire dans mes pensées lorsqu'elle me demandait ce que j’allais faire. Une part de moi avait envie de savoir à quel point il serait exaltant de succomber et j’étais presque certain que River ne me repousserait pas. Elle n’était pas le fruit que je voulais réellement cueillir et dévorer, mais elle pourrait peut-être étancher cette soif, à la fois celle de ma curiosité que celle qui m’avait amené à lui demander son aide à l’origine. Je ne pus m’empêcher de caresser cette bouche de mon pouce alors que je ne lui donnais toujours pas de réponse, profitant de cette nouvelle sensation qu’elle m’avait offert.
Ce moment où j’étais plus que jamais conscient de moi-même et de ce qui m’animait, ce moment où je pouvais dire non ou dire oui. Ces nouvelles routes qu’elle avait construites spécialement pour moi.
"Pour être honnête avec toi River, j’ai très envie de dire oui" avouais-je sans détour, parce que je détestais le mensonge plus que tout au monde. Mon regard sur sa bouche se laissa aller à descendre sur son corps avant de revenir aux yeux de l’analyste. J’en avais très envie, mais être là, à la croisée des chemins, étaient tellement nouveau que ça en était plaisant. J’avais le contrôle…
Et malgré ma terrible envie d’y succomber, je pris cette décision de m’y détourner pour ressentir tout cela s’évanouir lentement, au rythme d’une respiration. Éloignant ma main de son visage et me détournant d’elle, j’allais simplement récupérer mes affaires pour me couvrir à nouveau, rangeant mon chapelet à sa place avant de déboutonner ma chemise. En un instant, elle était redevenue presque insignifiante à mes yeux si ce n’est qu’elle avait gagné tout mon respect et avec lui, ma protection. Il n’était plus question que je laisse quiconque la malmener, j’avais besoin d’elle.
"Je te suis reconnaissant pour ton travail" lui dis-je avant de me diriger vers la sortie de son petit "laboratoire". "Je serai te rendre la pareille." promis-je avant d’ouvrir la porte. "A très bientôt River."
Quittant naturellement la pièce comme j’étais venu, je me dirigeais immédiatement chez moi...Ou devrais-je chez nous... Retrouver Ezra avec l’assurance que j’avais le contrôle sur moi et mes désirs. :copyright: 2981 12289 0
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Fix me !
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