Assise dans un bar ayant un verre à la main, j’attendais patiemment mon rendez-vous. Un homme au nom de Vincent Donovan. Il m’avait donné cette indication comme quoi nous pouvions nous rejoindre dans ce bar, il semblerait qu’il y aille beaucoup. Ça m’avait fait rire mine de rien. J’étais loin d’être ce genre de femme, d’avoir des rendez-vous ou même aller dans un bar, mais me voici. Je m’étais mise sur mon trente-un. J’avais quitté le QG des rebelles plus tôt que prévu afin d’aller me préparer chez moi. J'ai aplati mes cheveux, mis une touche de maquillage, quelques bijoux, un parfum que je mettais très rarement. Et cette robe moulante couleur noir, la texture était un semblant de satin avec mes fameux talons hauts.
J’ignorais à quoi m’attendre de cette soirée, mais une chose dont j’étais certaine était que je voulais penser à autre chose. En redressant le regard, j’ai pu apercevoir ma date. Il était là, il me souriait. Je le détaillais et je sentais qu’il faisait de même. Il portait un costard tout en noir avec ces cheveux frisés et tout aussi noir, ça lui donnait un look un peu bad boy. Il prenait place tandis que je buvais une autre gorgée de mon cocktail.
“Tu dois être Claire.” “Et toi Vincent, ravis de faire ta connaissance.”
Il souriait de plus belle. Je le laissais commander sa boisson, une bière, j’allais juste me contenter de mon cocktail pour le moment. Aussi banale que ça, nous commençons une conversation. Dont sur nos emplois respectifs, un peu sur notre background de notre vie, mais sans donner trop de détail. Plus la conversation allait, plus je me laissais aller, qui aurait cru qu'il savait me mettre à l’aise ou c’était à cause du verre ? Allez savoir.
“On se ressemble beaucoup, du moins surtout que nos parents veuillent nous voir mariés et établir une vie stable.” “Ouais, c’est presque désolant qu’ils ne voient de cette façon.” “J’ai une idée pour régler ce problème.” “Quoi donc ?” “Et si toi et moi on prétendait être ensemble ? Comme ça nos parents vont nous lâcher nos semelles et on pourra reprendre une vie plutôt normale ? Bien évidemment, on fera une fausse demande en mariage, mais il faudra jouer le jeu au grand public.”
Je le dévisageais un moment avant de pencher la tête sur le côté. Prétendre ? Ça allait être fastoche dans ce cas !
“Je veux bien. Je n’aurais jamais cru qu’un homme puisse avoir une telle idée.” “Surprenant n’est-ce pas ? J’y ai beaucoup songé.” “À une seule condition.” “Laquelle ?” “Aucun sentiment, pas d’attachement juste prétendre aux yeux des autres, comme ferait un couple normal.”
Il esquissait un bref sourire s’approchant doucement de moi, glissant un doigt au niveau de ma joue.
“Est-ce que ton coeur serait pris ?” “Probablement…” “Et ce n’est pas réciproque, sinon pourquoi accepterais-tu mon offre ?” “Et si c’était le cas, ça change quoi ?” “Pourquoi pas en profiter pour le rendre jaloux ?” “Tu délires ? Ce n’est pas mon intention, on est ami et ça me va convenablement.” “Si tu le dis... J’accepte cette condition, Claire.” “Parfait.”
Je le détaille longuement, je ne savais pas pourquoi, mais il me rendait nerveuse à présent. Je n’aimais pas ça, ce sentiment d’impuissance. Il semblait connaître un tas de choses que moi-même je ne saisissais pas. On passait la soirée à boire, à discuter jusqu’à ce que l’on arrive au moment fatidique. Il m'accompagnait jusqu’à chez moi, j’avais appelé un taxi. En arrivant à mon appartement et à l’intérieur, j’ignorais pourquoi cette pulsion me contrôlait, mais je capturai rapidement ces lèvres. Il avait glissé ses mains sur ma taille tandis que nous reculions jusqu’au mur derrière moi. Je prolongeais ce maudit baiser, je ne pensais pas à Vincent durant ce baiser, mais à Mist. C’était mal, terriblement mal. Je rompis le baiser soufflant près de ces lèvres :
“Ça ne veut rien dire…” “Je te crois, Claire.”
Me croyait-il vraiment ? Je ne pensais plus trop, car l’alcool contrôlait la plupart de mes gestes. Il était évident que Vincent et moi allions passer la nuit ensemble, comme si nous concluions un pacte. Pas d’attache, pas de sentiment, juste physique et prétendre devant les autres tout simplement. Est-ce que ça allait fonctionner toute cette mascarade ? Je l’ignorais, mais il fallait essayer. Les seules personnes que nous devons convaincre que c’est véridique sont nos parents.
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