You and I, always together

Un doux Soleil illuminait de ses rayons la ville de Détroit. Seule allongée dans l'herbe fraîche, et emmitouflée dans un manteau très long, Diki profitait un instant de calme et de sérénité. Elle ne s'attendait pas à cela la népalaise... Sortie tout droit d'un rêve, à quelques étages en dessous de son antre, il y avait une sublime créature qui attendait d'être apprivoisée. Olivia, cette jeune femme au charisme démesuré et à la silhouette idéale. Bon okay, les deux femmes avaient comme qui dirait onze ans d'écart sur le papier. Et alors ? S'il y avait bien une chose sur laquelle elle pouvait cracher, c'était bien ce genre de détail à la con qui n'intéressait que les jaloux.

Ce que la blondasse foutait là, à une heure avancée de l'après-midi ? Rien justement. Trois mois de grossesse, et la certitude d'attendre un garçon de Jake. Il fallait bien qu'elle évacue non ? Cet homme qu'elle n'avait plus revu depuis la fin mars, tandis qu'il la suivait dans la rue pour un motif totalement bidon... Elle aurait pu le tuer ce soir-là, tellement il était mal en point. Aedan n'en aurait jamais rien su, et lui seul pleurerait son absence en ce moment-même si elle avait dégainé son katana. Une chose demeurait exacte à son sujet : elle ne l'aimait plus... Malgré le fait qu'il avait disparu de la carte et qu'elle ne réalisait pas le désastre que cela représentait dans sa caboche. La blessure mettrait des mois, voire une année avant de se refermer. Et en la présence d'Olivia à ses côtés, elle avait peut-être une chance de s'en remettre un peu plus vite.

On ne va pas se le cacher. Elle était à deux doigts de lui rouler une pelle lors de leur toute première entrevue. Voir Olivia créer au Black Lotus, et même à l'essai, eut l'effet d'un méga boom dans sa tête. Pourquoi n'avait-elle jamais croisé ce pur génie de la couture avant ? Elle haussait les épaules Diki. Parce que ça n'avait plus aucune importance. La châtaine était sur le point de la rejoindre, dans ce parc encore intact du Nord de la ville. Et à force de penser à elle à toute heure de la journée comme de la nuit, elle finit par montrer son joli minois, avec classe.

▸Hey Bella ! Je suis contente de te voir.

Pourquoi lui avait-elle demandé de rappliquer ici alors qu'elle devait certainement avoir du travail dans sa boutique ? Pour lui avouer ce qu'elle ressentait, tout simplement. Elle n'avait pas le temps de jouer avec elle comme elle l'avait fait avec Wolf. Elle était enceinte bordel ! Il lui fallait une situation stable malgré son appartenance à la Coalition. Elle ne pouvait pas élever cet enfant toute seule. Encore fallait-il que son nouvel et pur amour naissant accepte la réalité...

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Diki se sentait si épanouie maintenant qu'Olivia l'avait rejointe dans ce parc. Elle lui fit signe de poser ses fesses proche d'elle, tandis qu'elle daigna se redresser sur l'herbe fraîche. Les deux femmes étaient ravies de se voir, à tel point que la népalaise eut un fou-rire lorsqu'une question rhétorique quitta les lèvres de sa sublime invitée.

▸Bien sûr que oui bécasse !

Elle se mit en tailleur et s'étendit le dos en levant les bras vers le Ciel. Dans son bas ventre, elle ne ressentait pas encore les premiers mouvements de son bébé en devenir, mais elle savait que ce n'était qu'une question de temps. Machinalement, elle mata la belle française dans son beau manteau. Est-ce qu'elle serait en mesure de lui dire la vérité sur ses sentiments et sur cette grossesse ?

▸Je voulais qu'on en profite loin de nos obligations et...

Et percer l'abcès. N'importe qui dirait que c'est trop tôt. Mais la blonde sentait qu'il y avait quelque chose de vrai, de pur qui émanait de son cœur et de sa tête. Rien qu'en la regardant, elle y voyait son âme-sœur, tout simplement. En à peine cinq jours ? Et alors... Qui n'a jamais eu de coup de foudre dans sa vie ? Même ici à Détroit, malgré la situation proche du chaos à cause de ces putains d'androïdes que Diki ne supportait plus.

▸Je voudrais te parler de quelque chose.

Que dire en premier ? Ses sentiments ou le fœtus ? Dur choix... Elle soupirait et tremblait en prenant la main de Olivia qu'elle plaça en dessous de son nombril. Les larmes lui montèrent aux yeux sans qu'elle ne puisse les réfréner. Une boule se formait dans son estomac, parce qu'elle craignait qu'elle ne se fasse rejeter après un pareil constat. Ce qu'Olivia allait en dire ? Elle ne tarderait pas à le savoir.

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Elle avait envie de se taillader les veines la népalaise, sentant ce silence émerger comme un coup de poignard dans son cœur si fragilisé. Oui, elle était enceinte. Une réalité qu'elle n'avait pas souhaité mais qu'elle allait parfaitement assumer. Ce petit garçon qui ne cessait de grandir et de subir les tourments de sa mère avait bel et bien besoin d'un second parent sur lequel se reposer. Ça ne pouvait plus être Wolf ! Tiger aurait accepté qu'il la trompe avec Fox, de par leur histoire passée qu'elle n'a eu aucun mal à deviner sans exiger les détails. Mais Aedan... Non, c'était la goutte d'eau. Ce qu'elle n'était décemment pas capable d'avaler et encore moins de supporter. Il l'avait perdue, définitivement. Et il allait s'en mordre les doigts.

Diki sentit Olivia se manifester, par cette main délicate qu'elle plaça sur sa joue et qu'elle caressa de son pouce. Elle retenait ses larmes de toutes ses forces la blonde, ne sachant que dire pour la retenir si elle venait à la rejeter comme elle le supposait malheureusement... Et puis, sa langue finit par se délier. Tu es enceinte et tu as peur que je te rejette à cause de cet être ? Et elle acquiesça Diki, certaine qu'elle était sur le point de repartir sans lui adresser le moindre regard compatissant. Mais elle se trompait, sur toute la ligne. Parce que Olivia n'était pas hostile aux faits. Elle la remerciait même de lui en avoir touché un mot au lieu de le garder pour elle seule... La belle ne lui en voulait absolument pas, et c'était tapé le loisir de lui coller un petit diminutif qui fit rater un battement à la blonde. Sa chérie ?

Elle pleurait à chaudes larmes désormais, car elle n'avait plus besoin de lui avouer quoi que ce soit de ses sentiments envers elle. Tout était dit, gravé dans le marbre. Front contre front, il y eu une avalanche de frissons dans le corps frêle de celle qui ne croyait plus en l'amour, jusqu'à entendre les derniers mots de celle qu'elle allait aimer jusqu'à la fin des temps. Que Diki lui plaisait, qu'elle n'avait jamais rien connu de pareil et qu'elle espérait que ça soit réciproque... Elle rata un battement. Mais la réaction fut toute autre. Plaçant en hâte ses doigts de part et d'autre de la nuque de Olivia, elle se jeta sur ses lèvres et lui donna le plus beau des baisers. Même Jake pouvait chialer en sachant qu'elle ne l'avait jamais embrassé de cette manière. Un baiser long, tendre et puissant à la fois, sensuel à souhait qui aurait pu durer une éternité si Diki n'y mit pas un terme.

▸Je pense que tu as ta réponse.

Elle eut un léger fou-rire la blonde, soulagée de ne pas s'être retrouvée seule. Soulagée de voir une nouvelle vie se dessiner sous ses yeux emplis de larmes encore, et que la malédiction jetée par son salaud de père venait probablement de s'envoler à tout jamais. certes, il n'avait plus d'emprise sur elle depuis plus d'une trentaine d'années, mais allez savoir pourquoi... Il continuait de lui susurrer des horreurs dans sa tête, comme pour la punir d'exister. Laisse tomber sale enfoiré ! C'en est fini de toi... pensa t'elle enfin avant de reprendre ses esprits.

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En couple. Mon Dieu... Si Diki s'amusait à se pavaner sur les réseaux sociaux comme bon nombre de gens ici, à Détroit, elle serait la première à immortaliser cet instant avec une photo et ces mots écrits en gros et gras : en couple avec Olivia Smith. Ce baiser échangé avec tellement de passion reflétait ce que les deux femmes éprouvaient l'une pour l'autre. Il n'y avait plus de doute possible désormais, de par les petites attentions de la châtaine qui essuyait les larmes de la blonde et qui la câlinait comme elle l'entendait. Et puis tout à coup, une sympathique proposition fut lancée, chose à laquelle Diki pensait justement. Avait-elle été entendue à ce point ?

▸Tu lis dans mes pensées !

Aller se balader par un temps pareil serait l'occasion rêvée pour parler de choses et d'autres avec la belle Olivia. Maintenant qu'elles devaient apprendre à se faire confiance. Les non-dits n'étaient pas une option... Par contre Diki n'allait sous aucun prétexte relater ses activités à la Coalition. Ça non ! Eagle ne lui pardonnerait jamais sa rupture de silence. Et dans le but de préserver la demoiselle du mal qu'elle pourrait lui causer par ricochet, ça valait mieux qu'elle n'en sache rien.

▸Boire un petit truc chaud chez toi hein ?

La blonde lui lança un clin d'œil complice. Exit la caféine pour une femme enceinte de douze semaines ! Mais une tisane ou un chocolat chaud ferait amplement l'affaire. Alors elle prit appui sur l'herbe fraîche et se releva rapidement, attachant son long manteau autour de la taille via une ceinture à boucle. Et elle tendit une main à Olivia pour l'aider à son tour. Ne serait-ce pas l'inverse normalement ?

▸Viens, allons gambader dans le parc.

Et c'est main dans la main que le couple ainsi formé s'en alla de ce coin reposant pour aller arpenter le sentier un peu plus loin. Une belle promenade sous ce Soleil un peu palot d'Avril n'allait certainement pas leur faire de mal.

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Le couple ainsi formé se baladait donc main dans la main sous ce merveilleux Soleil d'Avril. Une petite marche d'une heure où les deux femmes discutaient de tout et de rien en fait, sans empressement, sans trop faire de vague de peur que le bébé ne soit trop perturbé. Et puis, lorsqu'il fut temps de quitter le Nord de Détroit pour la maison de la belle sur Lafayette Street, elles prirent bien gentiment les transports en commun après avoir longé le parc sur plusieurs mètres. Diki avait l'impression d'être dans un rêve on ne peut plus plaisant, avec cette envie tenace de ne surtout pas en sortir.

Une chouette escapade de plus avant d'oser côtoyer le quartier chic de la ville, celui où elle ne mettait jamais les pieds à moins d'avoir une putain de bonne raison de le faire. Des superbes demeures de part et d'autre de la rue sur plusieurs kilomètres. Il y avait de quoi avoir le tournis ! Mais la blonde refusait de se laisser submerger par autant de luxe. Woodward Avenue restait sa place de prédilection, au plus proche du danger et de tout ce que représentaient les affrontements. Néanmoins, Diki ne comptait pas se la jouer "pétasse de la banlieue" et accepter d'entrer sans se poser de questions. Il y avait tout un monde entre elles, même si le bon goût les réunissait quand même.

Une fois entre ces quatre murs, elle ne leva même pas les yeux au plafond, se contentant de rester à l'essentiel. Donner son long manteau à son hôtesse pour qu'elle l'accroche dans le dressing, la suivre dans la cuisine, lui dire ce qu'elle acceptait de boire malgré sa grossesse. Le strict minimum certes, mais elle ne désirait pas abuser de la gentillesse de celle qui l'aimait bien plus qu'elle ne le saurait jamais.

▸Une tisane serait parfaite. Merci...

Exhortée à s'asseoir sur un banc face à un grand îlot central, la népalaise observait Olivia lui concocter sa tisane. Rien de bien compliqué en soi, si ce n'est faire chauffer de l'eau et la verser dans une tasse avec les précieuses feuilles. Elle n'attendit pas plus de cinq minutes avant de ressentir une délicate odeur de cerise émaner de la théière. Elle venait de capter davantage son attention tout à coup. Un choix on ne peut plus divin et un service impeccable avant que la demoiselle ne vienne poser son boule sur le tabouret d'à côté, elle aussi munie d'une tasse de cette tisane qu'elle ne tarderait pas à savourer.

▸Je suis bien ici.

Elle ne voulait pas paraître désobligeante, mais se rendre dans le salon ne l'intéressait pas pour l'instant. Elle préférait ne pas bouger de la cuisine et s'imprégner de la douce odeur de cerise qui planait désormais.

▸Alors ? C'est dans un palace que vit la belle Miss Smith ?

Il n'y avait pas à dire. D'un point de vue décoration, elle avait du goût. Elle pouvait s'y retrouver comme quand elle était venue au Luxury Sense la première fois. La french touch était partout ! La blonde prit sa tasse entre ses doigts et souffla sur le liquide bouillant. Curieuse façon de refroidir sa tisane surtout qu'elle ne sert à rien, mais elle préférait faire ainsi et attendre d'avoir quelques infos sur la belle Olivia.

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Olivia pensait que Diki exagérait un peu lorsqu'elle parlait de palace, mais la châtaine le devait de par sa claustrophobie... Ah ! Ce n'était donc pas anodin d'avoir choisi ce type de maison luxueuse avec de grands espaces prévus à cet effet ! Ce n'était donc pas une question d'argent après tout. La népalaise savait de quoi elle parlait. Elle pouvait se vanter d'avoir un joli pécule qui lui permettait sans problème d'aller se pavaner et vivre sur Lafayette Street dans la seconde ! Mais le charme certain de son studio en hauteur qui convenait bien mieux. Une sorte de cocon reposant dont elle ne se séparerait jamais.

▸Ce sera avec plaisir.

Ce qu'elle répondit à la question de visiter les lieux un peu plus tard, avec un sourire qui en disait long sur ses intentions. Au cas où elle tomberait malencontreusement sur sa chambre à coucher par hasard ? Elle voulait rire Diki mais elle se ravisa. Trop tôt pour penser salace... d'autant qu'Olivia se mettait à se confier tout à coup, sur les aléas de la vie et sur ce qu'elle aurait en partie subi à cause de cette dernière. Les nombreux voyages imposées, le travail des uns qui prônait sur la famille, la mort de ces gens-là aussi ? Elle arqua un sourcil à ces mots. Est-ce qu'elle plaisantait ? Apparemment pas, mais au final, la belle pouvait s'estimer heureuse d'avoir pu faire tout ce qu'elle désirait sans l'aide de sa famille.

▸Je vois...

La blonde réalisa qu'elle et sa nouvelle chérie n'étaient pas si différentes en fait. Elle aussi avait vécu de foyer en foyer, elle aussi souffrait de l'absence de son frère au détriment de son bonheur... Parce que cet imbécile avait été enrôlé de force chez les Yakuzas... Sans parler de ses parents adoptifs et de leur obsession pour les androïdes qui a poussé Diki à fuguer et à ne jamais plus les considérer. Elle aussi avait fini par décréter qu'elle était seule maître de son avenir. Le Black Lotus en était la preuve irrévocable. Et maintenant que la châtaine avait fini de parler d'elle et qu'elle voulait que la népalaise passe à table.. Ça n'allait pas être une mince affaire de relater tout ça.

▸Moi ? Oh, et bien...

Elle serra sa tasse de thé sans en boire une seule gorgée. Elle observait le liquide brulant de ses yeux vides. Parler de son passé ne l'emballait pas, mais Olivia avait fait l'effort de donner des informations sur ce qu'elle avait enduré, et sans sourciller. Et elle savait pour sa grossesse hein ! Elle n'avait pas hurlé sa frustration pour autant !

▸En parler ne serait pas bon pour le fœtus. Enfin je ne sais pas... C'est à toi de me dire si tu te sens capable de me porter assistance s'il devait se passer quelque chose.

Son expression faciale avait changé, comme si elle se sentait coupable de devoir faire subir ses anecdotes à son fils. Bah non. Mais avait-elle le choix ? Elle aimait Olivia, vraiment, à tel point qu'elle ne pouvait pas se permettre de cacher le moindre de ses antécédents. Et la Coalition ? Jamais elle ne le saurait. Mais pour le reste...

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Olivia avait apparemment compris que Diki devait la fermer à propos de son passé sordide. Par respect envers ce petit être qui grandissait en elle, et surtout pour ne pas qu'elle sombre dans ses mauvais souvenirs. Elle avait encore de la difficulté à occulter ce pan de sa vie, au détriment de la châtaine qui, elle, en parlait sans le moindre complexe. Ses parents étaient morts d'eux-mêmes, ils n'avaient pas été tués froidement, même si son paternel l'avait profondément cherché.

▸Je promets de t'en parler lorsque la situation sera plus calme. Inutile de me mettre dans tous mes états... Je te remercie pour ta sollicitude Olivia.

La népalaise voulait lui faire confiance, mais elle allait devoir attendre que sa condition lui permettre. Mais en attendant, elle acceptait cette caresse sur sa joue avec plaisir, tandis que ses doigts desserraient l'anse de sa tasse de tisane à la cerise. Elle finit par en boire une gorgée après qu'Olivia eut posé une drôle de question en rapport avec son gagne-pain quotidien.

▸Ça c'est dans mes cordes !

Elle déposa sa tasse sur l'îlot central, se redressa un peu et se concentra sur sa belle. Par où allait-elle commencer ? L'idée de cet établissement représentait tellement de pans de sa simili vie passée qu'elle ne pouvait pas s'attarder sur chacun d'entre eux. Ça non ! Alors que faire ?

▸J'ai inauguré le Black Lotus en octobre 2029... Oh mon Dieu, ça fait presque dix ans ! Je me sens vieillir tout à coup !

Elle était vieille Diki ! La quarantaine la guettait toujours un peu plus à chaque jour qui passaient sur Terre. Elle avait encore la pêche pour une femme de son âge, mais cela nécessitait des entraînements réguliers. Elle avait une croix sur son hygiène de vie la blonde. Car défoncer des déviants en cavale et pour faire enrager Markus et ses comiques n'avait rien de très sain pour sa santé mentale... Mais qu'importe ! Là n'était pas le sujet.

▸J'aimais diriger, très jeune déjà, et puis je n'en pouvais plus de mes parents adoptifs et de leur addiction pour les androïdes alors... J'ai fugué et conçu ce lieu dans un endroit tenu secret à l'époque, uniquement sur invitation et interdit aux machines.

Oups.

▸Tu as donc compris que mon avis sur les déviants est assez... tranché. J'ai été mise de côté pour ces choses de plastique. Je n'aurai de cesse de leur en vouloir crois-moi.

Ce n'était pas le plus dur à avouer, qu'elle méprisait ces trucs surfaits à cause de ses parents adoptifs et de leur manie à voir l'androïde comme une nouvelle ère. Mais elle se pinça la lèvre inférieure, comme pour lui notifier qu'elle n'aurait pas dû lui claquer de cette manière. Trop tard Diki ! Le mal est fait.

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Diki pensait vraiment avoir mal parlé, avoir dit le mot de trop en spécifiant qu'elle détestait les androïdes par dessus tout, et pire encore concernant leur mouvement anti-race humaine. Mais Olivia ne l'entendait pas comme ça. Elle comprenait que sa haine de ces machines avait un sens propre à son passé familial, et à ces parents adoptifs qui avaient tout simplement craqué psychologiquement face à la nouveauté technologique. Au point de délaisser leur seule enfant ? Ils ne se rendaient pas compte que leurs actes allaient pour ainsi dire faire disparaître leur fille d'un simple claquement de doigt.

La brune elle, était partagée. Elle n'avait rien contre eux, sauf ce qu'ils avaient accompli le onze novembre. Et tant qu'ils ne s'en prenaient pas à la blonde aussi... Ce qui fit sourire Diki à pleines dents. Elle avait du cran ! Mais comme elle venait de le spécifier, elle ne savait pas se défendre, à moins de la mettre en colère. Elle paierait cher pour voir ça de ses yeux ! Mais ce n'était pas le bon moment non. Car la népalaise avait d'autres projets en tête. Car à force de mater sa superbe conquête (elle pouvait remercier les hormones), boire sa tisane ne l'intéressait plus, pas plus que de faire la visite de la maison.

▸J'ai mieux à te proposer.

Elle s'avança un peu plus de sa belle et vint chercher ses lèvres pour un roulage de pelle digne de ce nom. Plutôt directe la blonde ! Mais c'était sa façon de faire, de démontrer par ses actes ce qu'elle avait dans le crâne à défaut de tergiverser une heure. Non... Ça l'ennuyait de discuter. Ça ne servait à rien de discuter, point final. Tout ce qu'elle voulait en cet instant, c'était de voir ce que la châtaine avait dans le soutif, en lui indiquant rapidement sa chambre à coucher pour l'heure à venir.