Don't touch me again !L'obscurité, le froid... Une douleur indescriptible dans sa chair qu'elle n'avait plus ressenti depuis si longtemps. Seule face à ce Détraqueur, Diki avait le dos collé à la carlingue du train lorsqu'il s'était rué vers elle comme un taureau à la charge. Mais en bien plus rapide, bien plus sournois et désireux de lui rappeler les pires instants de sa vie. Mais bordel de merde ! Pourquoi ? Ce père violent et alcoolique, cette mère victime et faible qu'elle n'a pas pu sauver à l'époque et qu'elle ne reverrait jamais non plus... Comment se fait-il que ça soit encore là dans sa caboche ? Alors qu'elle croyait avoir exorcisé ses démons depuis le temps ? Pire qu'un cauchemar. Une bombe.
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Non... Tu es mort ! Ne m'approche pas putain !Le Voile de la Mort se déposait peu à peu sur ses épaules alors qu'elle se revoyait enfant, aux mains de ce fou furieux qui se délectait en lui cassant la gueule par superposition de claques dans sa jolie frimousse d'antan. Et dire qu'il y a encore un quart d'heure, elle s'amusait à espionner deux garçons qui refusaient de parler aux filles ! Elle avait trouvé ça très marrant, de se planquer dans le couloir et d'écouter leur conversation dans le fond. Est-ce qu'ils l'avaient aperçue...? Elle n'en savait rien du tout. Mais elle donnerait n'importe quoi pour y retourner. Parce qu'à force de se faire gifler, son esprit se sentait rétrécir à vue d'oeil, se liquéfier et sortir par ses oreilles. Elle avait envie de vomir, ses sens la trompaient... la défaillance de son corps en cascade. Et puis tout à coup, ce fut la délivrance.
Sur l'instant, Diki ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Sur l'instant, elle croyait voir une tête animal surgir de nulle part et taper de plein fouet le démon qui lui ôtait toute vie pour des raisons obscures. Pourquoi attaquer un train gorgé d'élèves ? Il n'y avait aucune logique là-dedans, aucune excuse valable à ce que la demoiselle adhère et pourtant... C'était bien arrivé. Le pire voyage de sa vie ! Manquer de mourir de la sorte alors qu'elle avait affronté bien pire. Pour l'heure, malgré sa torture psychologique gratuite, elle se retrouvait avec un bout de chocolat et l'explication rapide d'un prof qu'elle n'espérait pas revoir de si tôt. Tu parles d'une affaire !