Je ne cherchais pas à en savoir plus, le peu d’information que je possédais me suffisait à comprendre que la situation était grave. Je pris ma veste, mon arme, les clés de ma voiture et composait le numéro de Laora. Je sais qu’elle décrocherait lorsqu’elle reconnaître l’appelant, c’était son rôle. A peine ais-je entendu sa voix que je résume rapidement :

"Prépare toi, je vais arriver avec une urgence médicale"

Je raccroche aussitôt, je n’ai pas de temps à perdre en explication superflux. Pénétrant dans ma voiture, une aston martin que j’affectionne tout particulièrement, je remonte l’allée de ma demeure pour retrouver les rues de Détroit. Les questions fusaient dans mon esprit et j’espérais surtout arriver à temps. Il était rare que je me déplace sur le terrain, j’avais rapidement compris que malgré mes facultés au combat, ma place était plutôt stratégique et délicate. Il était compliqué de devoir jongler entre cette activité secrète et celle, publique, de PDG.

C’était un risque que je prenais mais je ne le prenais pas pour n’importe qui. Jake était probablement ce qui se rapprochait le plus d’un meilleur ami pour moi, peut-être même d’un frère pour l’enfant unique que j’étais. Appuyant sur l’accélérateur dès que j’en eu l’occasion, je maniais habilement l’engin motorisée et me retrouvait rapidement sur le lieu que m’avait indiqué Jake.  

Je ne pris pas le risque de quitter le véhicule lorsque je me garais devant le banc, j’avais reconnu Jake au loin. Je me penche, ouvre la portière et lui aboie un ordre :

"Monte !"

Je le voyais qu’il était affaibli mais je le savais assez fier pour faire ce bout de chemin tout seul et se glisser dans la voiture. Il n’était pas question que je le paterne. Le gardant à l’oeil cependant, j’examinais malgré moi son état. Du sang à la commissure des lèvres, la teinte légèrement bleuté de celle-ci ne présageait rien de bon. Perforation d’un poumon, j’en étais sur, et à sa façon de se tenir, probablement une côte de cassée...Si ce n’est plusieurs…

"Qu’est-ce qui s’est passé ?"

La question n’est pas anodine, j’ai besoin de le garder conscient aussi longtemps que possible, pour me rassurer peut-être. Et oui, je connaissais assez bien Wolf pour savoir qu’il était assez bon pour éviter ce genre de situation habituellement, c’était mon meilleur homme putain ! Comment avait-il pu finir dans cette état ?

Je te vois lutter contre la fatigue et ça m’angoisse un peu bien que je n’en montre rien en cet instant. Je dois garder mon calme et surtout, il me faut rester concentrer sur la route. Je te pose une question, parce que j’ai besoin de te forcer à parler pour que tu reste conscient le plus longtemps possible. C’est dans ces moments là que je regrette de ne pas être plus souvent que ça sur le terrain, comme si ma présence allait pouvoir y changer quoi que ce soit et surtout, je sais que je ne peux pas me le permettre. Pour continuer à financer la coalition, préserver mon identité est essentiel.

Tu me réponds qu’il s’agissait d’un déviant. Ca, je pouvais le deviner, je supposais qu’il devait s’agir d’un modèle militaire. Ils étaient rare dans Detroit même mais avec la déviance qui se propageait comme une traînée de poudre, ce n’était pas impossible. Tu me parle de modification, je fronce les sourcils, toi et moi on sait que ça à toujours été illégale. Ton silence soudain me fait détourner les yeux de la route.

"Wolf !" T’appelais-je pour t’obliger à reprendre conscience, je m’apprêtais à freiner subitement lorsque que tu repris conscience. Aussitôt mon attention se reporta sur la route et j'accelerais autant que cela m’était possible en centre ville, zigzaguant entre les véhicules. Plus vites nous étions arriver, mieux ce serait.

Je peux l’entendre à ta voix que ces modifications n’étaient pas normal, venant alors mettre en doute ma théorie de l’androïde militaire. Non, ça te perturbe trop pour que ça soit ça.

"Quel modèle ?"

Plus j’allais te poser de question et plus j’allais te faire parler.

"Remonter vers le propriétaire ne devrait pas être difficile" remarquais-je, ignorant que le dit propriétaire n’était plus en état de répondre aux questions.

Un HR400 ? La surprise ne manque de m’étrangler sur le moment. Il devait être sacrément modifier pour avoir fait autant de dégât sur mon meilleur homme. C’était plus qu’une simple modification, j’en étais certain. Cet androïde avait littéralement dut être entraîné à ce genre de situation mais pourquoi ? Pour quel foutu raison quelqu’un irait modifié un androïde destiné au sexe à pouvoir se battre ?
Je gardais mes réflexions pour l’instant, bien trop concentré à te garder réveiller parce qu’il n’était pas question que je te laisse sombrer. Je savais que nos vies étaient dangereuses et je savais à quel point tu étais capable de prendre des risques pour nos idées mais je ne mesurais pas à quel point il m’était de plus en plus difficile de me faire à l’idée que tu pourrais crever sur le terrain. Pourtant c’était ton choix, autant que le mien et malgré l’inquiétude, je ne chercherai pas à t’en empêcher. Merde, mes mains tremblaient. Vraiment, j’aimais pas ça.

Mes yeux fixés sur la route, j’essayais plutôt de me raisonner, nous étions en guerre et comme dans toutes guerres, il y aurait des victimes. A défaut de pouvoir éviter que tu te mette en danger, je me promettais muettement que quoi qu’il puisse arriver, je mettrai tout en oeuvre pour te sortir de là comme je le faisais à l’instant présent. L’ombre d’un sourire fit une apparition fugace sur mes lèvres alors que je me moquais de moi-même et de l’attachement que je te portais mais il était trop tard n’est-ce pas ? Je m’étais juré que je ne te laisserai pas crever sans tout essayer pour te maintenir en vie...Et j’étais le genre d’homme à n’avoir qu’une seule parole, même avec moi-même.

"Tiens le coups...Tu vas pas laisser un Tracy être ton point final !" te répondis-je alors que tu admettait te sentir mal.

J’avais l’impression que ce véhicule n’allait pas assez vite à mon goût et pourtant je ne pouvais pas aller plus vite sans risquer de nous mettre tous les deux en danger. J’étais un bon conducteur et je roulais déjà bien trop rapidement pour le centre ville. A tout moment on pouvait se faire arrêter. Je commençais à m’éloigner du centre ville et me rapprocher de plus en plus de notre QG.

"Bien sur qu’on va l’avoir." lui répondis-je, jetant un nouveau regard en ta direction lorsque tu t’étouffa à nouveau dans une quinte de toux. Je balayais tes excuses, n’ayant pas besoin de celle-ci.

"De tel changement sur un modèle comme celui-ci, ça passe pas inaperçu...Son propriétaire à beau être mort, retracer son parcours pourrait nous donner des informations précieuse et nous permettre de le localiser à nouveau."

J’avais besoin que tu y crois autant que moi, que tu t’accroche à cette idée. J’arrivais dans le garage du QG, arrêtant mon véhicule à la première occasion, je quittais mon siège pour contourner le véhicule. Cette fois, je te laissais pas le choix de t’appuyer sur moi pour les mètres restant qui nous séparait de tes soins.

Ta première hypothèse est la plus logique, alors que je te soutiens pour faire la distance qui nous sépare de tes futurs soins, je ne peux m’empêcher de réfléchir à haute voix avec toi. Pour m’assurer de te garder éveillé mais également pour ne mettre aucune piste de côté.

"Ou il connaissait quelqu’un..."

Des gens avec un réseau, il y en a un paquet, et des gens peu scrupuleux, tout autant. Je suis bien placé pour savoir qu’il suffit de quelques liaces de billets pour obtenir quelque chose de quelqu’un parfois. Un raccourci facile certes mais ô combien efficace pour ceux et celles qui peuvent se le permettre. Alors oui, le propriétaire de cet androïde est soit un employé de Cyberlife, soit quelqu’un capable de s’en offrir les services privés.

Les mises à jour de modèles ne sont ni rares, ni interdites, mais les modifications aussi profondes...C'est une autre paire de manches.
Lorsqu’enfin nous trouver l’androïde chargé de tes soins, je te dépose sur la table d’auscultation, prenant les devants pour répondre à ta place.

"Attaque d’un androïde déviant. Modèle HR400 d’origine mais modifié pour le combat, pas d’arme à feu. Il n’a pas parlé d’arme blanche non plus." résumais-je assez simplement avant de laisser toute la place à l’androïde médicale pour administrer ses premiers soins sous mon regard scrutateur.

Sortant mon portable, je pianote quelques mots clés, il va falloir que je fasse jouer mon propre réseau pour pouvoir retrouver les traces du modèle derrière ces dégâts. Au-delà de la vengeance, nulle doute qu’il serait intéressant pour tout le monde ici de pouvoir étudier de plus près les modifications que cet androïde aurait subi. Nulle doute que ça obsédrait probablement l’ancien employé de Cyberlife qui se faisait soigner.
Les minutes défilent à grande vitesse alors que Laora obéit à son programme, soignant les blessures de Wolf.

Elle m’informe assez rapidement que l’homme est hors de danger et qu’il lui faudrait certainement plusieurs semaines pour s’en remettre. Ce n’est pas une surprise, si un poumon a été perforé comme je le soupçonne. Pour l’heure, il est sous morphine et ma présence n’a que peu d’intérêt mais je ne peux m’empêcher de rester. Je serai rassuré lorsque je le verrai éveillé et capable de me parler. En attendant, je reste sur mes recherches.

Pour le moment, je fais choux blanc avec mes recherches. Je n’ai pas de nom, je n’ai qu’un modèle et le nombre de HR400 commercialisé n’aide pas vraiment. J’ai besoin d’un détail pour écrémé ma liste bien trop longue de pistes.

Ma liste, j’avais fini par écrémé en trouvant ceux qui possédait un modèle Tracy à titre personnel, mais ça laissait encore un certain nombre de noms et il m'était compliqué de pleinement me concentrer en te sachant encore dans les vaps. Bon sang Eagle, depuis quand tu te montre aussi sentimental ? Je dois le voir comme un soldat, comme une perte possiblement acceptable parce qu’avec notre travail, des pertes, nous finiront tôt ou tard par en avoir et pourtant...Cette idée me retourne l’estomac. Je n’ai pas envie de perdre cet homme qui est devenu ce que j’ai de plus proche d’un ami.

Dans ma vie personnelle, il m’est difficile d’accorder ma confiance. Je suis vu comme un patron, comme un magnat de la finance et mes relations sont toujours teintées par ce spectre. J’inspire quelque chose et ce quelque chose rend chaque échange social un peu faux. Je ne peux pas faire confiance à n’importe qui, n’importe quand. Dans cette vie-là, je sais que ma confiance n’est pas plus facile à gagner mais Jake a risqué sa vie plus d’une fois pour notre cause, ma cause, notre combat. Comment pourrais-je ne pas voir cela comme de la véritable loyauté ?

Pourtant, il m’arrive encore de la questionner, cette loyauté. Déformation professionnelle ou simple difficulté à vraiment accorder pleinement ma confiance. Dans tous les cas, je suis forcé de reconnaître que tu n’es pas qu’un simple agent de la coalition Jake. Tu n’es pas que mon bras droit…

Ce fut le bip des machines qui attirèrent mon attention en premier lieu avant de te voir te réveiller, la respiration courte et rapide. De toute évidence, ton sommeil n’avait pas été réparateur. A cette réflexion, je me rappelais que pour ma part, cela faisait déjà plus de 24 heures que j’étais réveillé. Quand on mène une double vie, il n’est pas rare de devoir dire adieu à quelques heures de sommeil.

"Reste tranquille Wolf" l’invitais-je, laissant Laora faire son boulot. "T’es bon pour rester alitée quelque temps" annonçais-je sans prendre de gant. "Ce qui te permettrait peut-être de retrouver la trace du propriétaire de ce Tracy" remarquais-je enfin.

Parce que je savais qu’il serait compliqué de te garder calme, te trouver une occupation me semblait être la meilleure solution pour t’éviter d’être sur le terrain pendant quelque temps.

"Ou alors tu m'expliques ce qui ne va pas..." Parce que j’avais fini par deviner que quelque chose ne tournait pas rond dans ta vie.

Tu m’avais donné que trop peu de détails sur ton altercation et je commençais à me demander si tu avais pris des risques trop grands. Devenais-tu imprudent ? Si tel était le cas, j’avais besoin de le savoir et de savoir pourquoi.

"Depuis quand ne pas avoir de référence t’arrête dans ta chasse ?" remarquais-je en haussant un sourcil. J’avais presque l’impression, que dans le font, tu ne souhaitais pas tant que ça retrouver les traces de cet androïde.

"Ce genre de modification coûte de l’argent, ça laisse des traces et si son propriétaire est mort...Ca aussi ça laisse des traces" te fis-je remarquer dans un besoin d’appuyer le fait que tes arguments n’en étaient pas vraiment. Si toi tu ne souhaitais pas retrouver la trace de cet androïde, je le ferai sans toi et ça, tu pourrais le sentir.

Si une machine qui n’était pas censée savoir se battre était capable de le faire, c’était dangereux, beaucoup trop plus que le reste, beaucoup trop pour que je ne m’implique pas plus que cela. Plus encore en sachant que j’avais failli perdre mon meilleur élément à cause de cela. J’aime connaître mon ennemi et je ne suis pas du genre à laisser place à trop de hasard et d’inconnu.

Alors que je te tendais la main pour que tu me dises enfin ce qui te tourmente, tu ne la saisis pas. Cela ne concernait pas la coalition et quelque part, je crois que cela me vexe de t’entendre me dire ça. Nous étions devenus amis avec le temps, non ? Je ne répondis pas, t’observant dans le même silence et essayant peut-être de te sonder alors que tu t'adressais à notre chère infirmière mécanique.

"Oui Laora, laisse nous" demandais-je en retenant un s’il te plait. C’était des machines, la politesse n’était pas de rigueur avec elle. Demandais-je poliment à mon micro-onde de réchauffer mon plat ? Non, il en était donc de même pour ces machines. Mais il fallait bien admettre que leur ressemblance physique avec nous avait tendance à jouer sur les réflexes que nous avions à communiquer entre être humain.

J’attendis que nous nous retrouvions seul toi et moi avant de me lever et de m’éloigner. Passablement agacé par ton attitude.

"Si tu veux que nous restons sur le terrain de la coalition et une relation purement...Professionnelle...Je vais te faire part de mes inquiétudes avec d’autres mots alors."

Dis-je avec une froideur qui laissait peut-être entendre ma légère vexation. M’adossant au mur face à ton lit, je sortis mon paquet de cigarette et m’en alluma une. Inspirant la nicotine empoisonnée directement dans mes poumons.

"Si ce qui ne concerne pas la coalition vient empiéter sur ton travail ici...Alors si, cela concerne la coalition." rappelais-je sans détour. "Ce n’est pas uniquement de ta vie qu’il s’agit" continuais-je sur le même ton. "Alors si tu ne veux pas de l’ami, voilà ce que le patron va te dire...Tu resteras ici, jusqu’à ta convalescence complète. Et si je dois te menotter et te sédater, je le ferai. Me suis-je fait comprendre Wolf ?"

Le changement de mon attitude semblait avoir eu son effet sur toi parce qu’enfin tu daignais me faire assez confiance pour me dire ce qui n’allait vraiment pas. Je fronçais les sourcils lorsque tu m’avoua avoir merder, redoutant que tu m’annonce qu’il y ait encore un témoin de tes actes.  Il était difficile de concilier mon devoir de "patron" et celui d’ami. J’avais pleinement confiance en toi mais je commençais à sérieusement craindre l’effet de ton impulsivité pour le reste de la coalition. Je me devais d’assurer l’anonymat et la protection de celle-ci auprès de tous et tu ne rendais hélas pas la tâche facile.

Pourtant, cette fois, je gardais ma langue enfermée dans ma bouche et j'évitais la moindre remontrance. Quelqu’un qui avait effectivement une grande importance pour toi avait disparu, j’avais pour habitude de ne pas m’immiscer dans la vie privée de mes collaborateurs de la Coalition mais je commençais à me demander si c’était une bonne décision. Si cela pouvait empiéter sur le bon fonctionnement de mon projet, cela commençait à être problématique. Peut-être devrais-je me renseigner...Je n’avais pourtant pas le temps de prendre cette décision maintenant, pour le moment, Wolf avait besoin de l’ami.

"Je vois..." laissais-je échapper pour ne pas laisser un long silence s’éterniser. Je poussais un soupire avant de sortir mon paquet de cigarette et de te le tendre. Tirant sur la mienne, je te laissais te servir avant de ranger le paquet dans ma veste. "Et tu ne vas pas me laisser t’aider..." devinais-je.

Je laissais le silence reprendre ses droits, prenant le temps de réfléchir à la situation. S’il ne voulait pas de mon aide, je n’allais pas pouvoir la lui imposer, pas sans un mot. L’autre option serait de le noyer de boulot, assez pour qu’il oublie cette personne qui le détournait de sa véritable mission.

"Je vais te faire confiance Jake pour être capable de voir tes limites..." finissais-je par dire en soufflant la nicotine en dehors de mes poumons. "Mais ce genre d’histoire ne doit pas se répéter."

En d’autre terme, je n’allais pas le forcer à rester ici même si j’aurai préféré qu’il se montre raisonnable.

"Et la prochaine que tu es à bout...Appel moi, on se défoulera dans la salle" lui dis-je en esquissant un petit sourire."Le sang c’est chiant à retirer des sièges en cuir"

Lui comme moi, nous n’étions pas du genre sentimental. On évitait cela, mais il y avait des moments comme celui-ci où nous le devenions un peu plus. Quelques secondes où on s’autorisait à se faire comprendre la loyauté que nous nous portions avant de redevenir ce que nous étions à la base. Wolf et Eagle.
Tirant sur la cancéreuse que je tenais entre les doigts, je chassais ses remerciements d’un revers de la main. Je n’en avais nullement besoin.

"Ne me remercie pas Wolf" ma voix avait reprit le ton naturellement autoritaire que j’avais d’ordinaire. "La prochaine fois que tu te retrouves dans un état pareil, je ne te ferai pas de cadeaux, crois moi"

En d’autres termes, j’étais près à lui faire confiance pour ne pas répéter cette histoire, mais si celle-ci devait malgré tout se répéter, je n’aurai aucun scrupule à l’attacher à un putain de lit pour lui sauver la vie. Je te regardais, droit dans les yeux, m’assurant que tu comprenais bien que si l’ami n’était pas bien loin, Eagle était et serait toujours là. La coalition restait l’une de mes priorités dans ma vie et je savais déjà que je prenais un certain risque à t’accorder cette liberté aujourd’hui. Ce n’était pas le genre de risque que je reprendrais si la situation devait se répéter.

"Ceci étant, tu vas devoir t’accorder au moins 48 heures si tu ne veux pas crever d’une embolie pulmonaire" lui rappelais-je malgré tout. Parce que je le connaissais assez bien pour savoir qu’il serait prêt à se lever de suite. "Tu ne risques pas de la retrouver si tu crèves, n’oublies pas ça."

J’étais curieux de savoir à quoi pouvait bien ressembler cette personne qui était capable de rendre mon bras droit complètement imprudent. Fumant doucement, j'attrapais l’un de ses petits récipients métalliques qui avait la forme d’un haricot pour m’en servir de cendrier. M’approchant de Jake pour le poser non loin et qu’il en fasse de même. Nulle doute que l’androïde se sentirait obligé de nous rappeler que le tabac était dangereux pour la santé.

"Et si ce Tracy ne t’intéresse pas, ce n’est pas mon cas. Je vais poursuivre mes recherches de mon côté, ce genre de modification laisse des traces et je veux en savoir plus. Je veux savoir à quel point il est dangereux et m’assurer que ces machines ne soient pas capables de faire ce genre de modification par eux-mêmes."