Good news or bad news ? It depends

☾☾Beaucoup de choses se sont produites dernièrement, je ne sais plus où me donner la tête. C’était un mois d’avril assez chargé. Est-ce que je pouvais m’en plaindre ? Oui et non. Nate n’était plus dans le décor grâce aux relations de Matt, mais ça ne saurait tarder qu’il revienne en charge. Malheureusement, je connaissais Nate et il n’était pas le genre à abandonner aussi rapidement. J’avais mis fin à la vie de mon ennemie de toujours soit Kiera. J’ai fini gravement blessée et je me suis retrouvée à l’hôpital ayant été sous la charge du docteur Bishop. Ce bon docteur. Ces multiples coups à la tête ne m'avaient guère aidé, car un vieux souvenir était revenu à la charge. Des souvenirs d’un père abusif à mon égard ainsi qu’envers ma mère. Elle avait tenté de me protéger en gardant le secret, maintenant je savais tout. À plusieurs reprises j’ai failli y passé, mais j’avais la nette impression que la mort ne voulait pas de moi tout de suite. Ce n’était pas mon heure comme dirait certaines personnes. Je n’étais pas le genre de personne à être croyante, ni à croire au miracle.

Une nouvelle heurtait mes oreilles, j’aurais voulu faire ma sourde, mais… Je n’ai pas pu. J’étais enceinte. Le père de cet enfant ? Ça pourrait être autant celui de Jake ou de Matt. Je souhaiterais que l’enfant soit de Matt, mais je suis loin d’être certaine à cent pour cent. Matt l’ignore encore et j’ignorais comment le lui annoncer et surtout comment il allait le prendre. En bien ? En mal ? Est-ce qu’il me rapprocherait encore plus de sa défunte femme qui était enceinte lorsque son androïde la tua ? J’ignorais, mais je redoutais fortement ce moment, mais il fallait que je lui dise avant qu’il remarque que quelque chose cloche, dont mon ventre qui allait grossir.

Pendant tout ce temps j’étais sous la douche réfléchissant à ce que j’allais faire. Je poussais un soupir tandis que je glissais une main sur mon ventre. Moi, enceinte, qui l’aurait crû ? Est-ce que le karma se foutait de ma gueule ? Car il fallait être réaliste, j’aurais pu devenir mère bien avant aujourd’hui. Le père aurait été un autre homme. J’aurais vécu différemment en agissant pour le bien de cet enfant, je n’aurais pas suivi mon rêve de devenir artiste indépendante. Ma mère m’aurait laissé à mon triste sort puisqu’elle avait mal pris le fait que je puisse aimée également les femmes. Beaucoup de choses auraient changé, mais ce ne fut pas le cas. Tout ce que j’espérais était de ne pas faire fuir Matt.

Bordel que ça allait être dur. Je fermais finalement l’eau de la douche pour prendre une serviette afin de me sécher. Ma tête me faisait encore un peu mal, mais je savais que c’était passagère. Je devais faire attention à présent. Ne plus prendre de risque inutile. J’allais aimer cet enfant coûte que coûte, quoiqu’il advienne. Je sortais de la salle de bain pour regagner ma chambre afin de me changer pour y mettre quelque chose d’un peu plus confortable.  Je ne comptais pas sortir, du moins pas aussitôt. Une fois vêtue je marchais jusqu’à la cuisine, j’avais une petite fringale. J’avais un goût de gaufre bizarrement. J’ouvrais la porte de mon congélateur pour y sortir deux gaufres congelées pour les mettre dans le grille-pain. Je me faisais du thé sans caféine de préférence. Qui aurait cru que j’allais boire du thé après tout ce temps ?

Je laissais le thé  infusé me laissant me perdre dans mes pensées.  Je repensais sans cesse à comment lui dire sans qu’il le prenne mal. Pourrait-il m’en vouloir ? Sans que je compte les minutes, les deux gaufres sortaient du grille-pain, je les attrapais pour les mettre dans une assiette puis j’y mettais du sirop d’érable, pas trop non plus. Je commençais à manger, une bouchée suivie d’une autre tout en buvant une gorgée de mon thé. Je tirais la langue, c’était encore chaud brûlant cette affaire. Mon téléphone sonnait, quelqu’un me téléphonait, était-ce Matt ? Je prenais mon téléphone pour voir qui était. C’était Paul. Je poussais un soupir puis répondis.

“Salut”
“Phoenicia nom de dieu ! Qu’est-ce qu’il se passe?”

Je fronçais les sourcils.

“Qu’est-ce que tu veux dire par-là ?”
“J’ai vu tu-sais-qui au bar, il avait l’air démoli moralement.”
“C’est mon problème depuis quand ?”
“Il a perdu son boulot Phoenicia, il était étrange, car il restait évasif dans son histoire, J’ai tout de suite pensé à toi, car il était sur le cas de ton père.”
“Mhm, en quoi c’est un scoop ?”
“Tu es au courant de quelque chose ?”
“Il l’a mérité, Paul, à combien de filles il a fait ça ? Ne me fait pas croire que j’étais la seule et l’unique. Je vais mal le prendre si c’était le cas.” Je me tus un instant. “Il est encore là?”
“Non, il vient de partir aux toilettes. Écoute Phoenicia, je vais essayer d’enquêter là-dessus.”
“Pourquoi faire ? C’est fini.”
“Qu’est-ce qui est fini ? L’enquête ?”
“J’aimerais pouvoir t’expliquer Paul, honnêtement, mais c’est compliqué du moins pas au téléphone. Tu es libre bientôt ?”
“Après mon heure de travail, Phoen’ qu’est-ce qui se passe?”

Je sentais l’émotion monter jusqu’à ce que ça embrouille mon regard.

“J’ai fait une connerie, je… je ne sais pas quoi faire, Paul, j’ai l’impression de tomber constamment  en chute libre.”
“C’est le type avec qui tu étais la dernière fois qui te traite mal ?”
“Non, il est super, c’est moi… Je suis le problème, je ne sais pas comment l’expliquer…”
“D’accord, ne bouge pas, j’arrive.”

Il raccroche et je raccroche à mon tour. Je mangeais une nouvelle bouchée, mais je n’y arrivais plus. Je le laissais sur le comptoir fondant en larme et impossible de m’arrêter pour le moment. Quelques instants, on toquait à ma porte. Je me levais pour aller ouvrir, c’était Paul. Je le serrais dans mes bras une fois qu’il serait entré dans  mon appartement. On passait la soirée à discuter, je tentais de lui expliquer sans trop lui en dire, je ne voulais qu’il ait des problèmes à cause de moi. Je lui annonçais que j’étais enceinte, mais que le père de cet enfant était encore inconnu. Il m'encourage en me disant qu’il sera toujours là pour moi en cas de soucis. Ça me faisait du bien d’entendre tout ça. Paul était un bon ami, comme un frère que je n’ai jamais eu.