▬ J'ai peur de tout ce que je suis. Mon esprit se sent comme une terre étrangère. Le silence résonne dans ma tête. ▬
Toc, toc, toc.
Un bruit si distinctif vint me réveiller d’un long sommeil. Combien de temps étais-je ici ? Était-ce réel ? Était-ce mon imagination qui me jouait un vilain tour ? Je me levais prenant place sur le lit. Je n’étais pas enceinte. Étrange… Je me levais et ouvrais la fameuse porte. Elle menait directement dans la maison de mon enfance. Merde, pensais-je instinctivement. Je prenais l’escalier, lorsque j’entendais un cri plaintif à l’étage. Un pas à la fois, mon corps frissonnait de tout part, j’avais peur… Car derrière cette porte se cachait mon bourreau. Phoenicia aurait dû mourir ce soir-là. J’ouvrais la porte voyant mon père donner des coups sur le corps fragile d’une petite fille. Il l’a traitait de tous les noms. Elle le suppliait d’arrêter, mais il était trop bourré pour l’entendre.
“Lâche-là salopard !”
L’homme s'arrêta et se retourna lentement vers moi. Mes poings étaient serrés. Il croisait mon regard, il lâchait la bouteille puis d’un pas rapide, il sautait sur moi, les mains enroulés autour de mon cou. Il serrait son emprise.
“Tu n’aurais pas dû venir ! Tu n’aurais pas dû venir au monde ! Tout ça est de ta faute, Phoenicia!”
J’attrapais ma dague au niveau de ma cheville et plantais si aisément la lame au niveau de sa nuque. Ma vision se changeait, c’était Kiera que je venais de planter au niveau du cou. Je retirais la lame et du sang bleu coulait et pissait même. Son corps tombait lourdement sur moi. Je la poussais. Je reprends mon souffle. Je me relevais et m'éloignais de la ruelle. Je poussais une porte et me voilà chez Eagle. Il était assis dans son canapé en train de boire un verre de whisky. Il n’avait pas l’air heureux. Je fronçais les sourcils. Cette scène…
“Je sais ce que tu as fait… Tu as libéré Wolf et tu pensais vraiment ne pas en subir les conséquences ?” il ne me laissait pas répondre qu’il m'assomme.
Oui, il s’était servi de moi afin de récupérer Jake… Il avait cette micro-bombe dans le crâne ainsi qu’un stimulus.En me réveillant, Eagle n’y était encore moins Jake, c’était… Moi. Je me faisais face, mais la Phoenicia en face de moi avait l’air plus forte, plus en forme plus… Inatteignable.
“Oh Phoenicia… Tu es seule, tu as toujours été seule… Tu as beau te convaincre du contraire, mais… C’est un échec.”
“Tu n’es pas réel ! Tu n’es pas là, tu n’existes pas…”
Elle s’approchait de moi, se mettant à la même hauteur que moi.
“N’aie crainte Phoenicia, tout se finira bientôt…” elle saisissait mon menton pour me forcer à la regarder. “Tu n’as pas seulement peur de perdre ceux que tu aimes, mais tu as peur de décevoir… De montrer ton vrai visage…” elle esquissait un doux sourire lâchant sèchement mon menton. “Cet endroit sera ton nouveau chez toi, bienvenue à la maison…”
Elle lâchait un ricanement marchant vers la sortie, me laissant là. J’étais enchaîné, je la suppliais de me libérer, mais elle m'ignorait. Des larmes coulaient le long de mes joues. Je m’allongeais sur le sol, me recroquevillant sur moi-même. Des voix, en écho, me susurraient que c’était de ma faute par commencer mon frère qui était mort là-bas. J’avais failli à ma promesse… Je glissais mes mains sur mes oreilles afin de les bouchés. Ne plus rien entendre. Je lâcha un long hurlement à plein poumons. En ouvrant les yeux, je voyais du sang… Tiger… Elle était morte par ma faute, je n’avais pas été assez rapide… Son bébé est mort et elle perd la vie. Je pleurais à chaudes larmes.
“Faite que ça s’arrête…” soufflais-je doucement. “S’il vous plaît…”
Puis tout ce qui se retrouvait autour de moi prirent en flamme. Je n’avais plus mes chaînes. Par contre j’étais piégée. Je marchais vers la porte et poussais toutes mes forces. Je connaissais cet endroit, c’était l’armurerie de Jake. Il n’y était pas. Je fermais les yeux me laissant tomber sur mes genoux. Quelques secondes plus tard, je relevais la tête et je voyais l’établissement en tas de cendres ou presque. Je me tenais au milieu observant les environs. Il était là. Il m’observait. Je n’avais pas été gentille avec lui, car j’avais eu peur… Peur de le perdre… Mais ce n’était pas réellement lui qui se tenait face à moi. Je perdais tous mes moyens… Je me perdais, tout se mélangeait dans ma tête.
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