Ezra

Physique

1m85, pour 79 kg; Ezra est grand et mince. Il a les cheveux châtains et les yeux bruns. S’il tente de conserver une allure soignée, il lui arrive souvent d’avoir les cheveux en bataille. Généralement il porte une chemise, une cravate, et une veste de complet. Sa timidité est extrêmement perceptible et se transforme parfois en maladresse. Il a été conçu pour se montrer discret, calme, et digne de confiance; et c’est exactement ce qu’il dégage.

Caractère

Timide et naïf, Ezra n’a aucune once de malice en lui. C’est quelqu’un de profondément bon et juste, bien qu’il lui arrive de se laisser emporter par ses émotions. En effet, il est très émotif, et bien qu’il parvienne généralement à le camoufler, il lui arrive parfois de perdre pied et de se laisser entièrement submerger par ses sentiments. Facilement manipulable, il pourra se laisser entraîner dans des situations qu’il n’approuve pas forcément. C’est que pour ceux à qui il tient, il est prêt à bien des choses, allant parfois jusqu’à oublier ses propres principes. Empathique, ouvert aux autres, et persuadé qu’il y a du bon à tirer de tous, il a le désir profond de leur venir en aide. Extrêmement calme et doux, il parvient souvent à trouver les mots justes pour apaiser la colère de ceux qui l’entourent, en autant qu’il ose le faire bien évidemment. C’est également un grand intellectuel, il adore apprendre des choses et son passe-temps favori est la lecture. Il dévore n’importe quels livres avec appétit, nourrissant ainsi sa soif de savoir. Il lui arrive cependant de manquer de confiance en lui, au point de bégayer ou de rester tout simplement bouche bée devant certaines personnes. Il préfère nettement fuir le conflit que l’affronter, et manque parfois de courage. Souvent nerveux devant l’autorité, il lui arrive de se montrer particulièrement maladroit et étourdi.

Histoire

« Ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; absolvez, et vous serez absous. » - Luc, 6:37

Le pardon. Cet acte d’amour, de compassion, et de rédemption; combien encore en sont incapable ? Incapable de pardonner à ceux qui les entourent, et encore moins capable de se pardonner à eux-même. Cette souffrance je l’ai perçu dans ton regard la première fois même que je l’ai croisé. Un regard...c’est tout ce qu’il m’était autorisé d’échanger avec toi, ainsi qu’avec les autres. Si nous gardions le silence, nos gestes et nos visages se parlaient bien plus que Joseph n’aurait pu l’imaginer.

Joseph. Il s’agissait de cet humain qui nous possédait telles de vulgaires marchandises. C’est peu de jours après ma création qu’il c’était présenter à CyberLife pour faire mon achat. Modèle AX400, j’allais m’occuper principalement de l’entretien ménagé de cette résidence secondaire. Je serais également chargé de l’éducation des enfants, lorsqu’ils y seraient présents. Je ne me posais même pas la question, j’avais été crée pour ce rôle bien précis et je n’entendais pas à m’y déroger. Pourquoi l’aurais-je fait ? N’étais-je qu’une machine, après tout ?

Famille très religieuse, j’appris avec fascination à connaître celui qui avait créé mes propres créateurs. Un Dieu qui se voulait bon et juste, tout en luttant contre le malin. Je me laissai emporter par toutes ces lectures bibliques, cherchant à en comprendre le sens profond, qui me semblait parfois échapper à certains Hommes. Ne me semblait-il pas que Joseph s’éloignait de plus en plus de principes qu’il clamait pourtant haut et fort ? L’androïde que j’étais n’était-il pas apte à saisir toutes les subtilités des écritures saintes ? Ou, comme il en était si convaincu, le fait d’assouvir ses pulsions sur des androïdes ne consistait point à un péché ? Les questions fusaient dans mon esprit, mais je les chassais comme les Hommes chassent les moustiques de leur demeure. Mon rôle n’était pas de remettre en question les valeurs de notre maître, bien au contraire.

Je ne pu pourtant m’empêcher de le faire, lorsque j’aperçus la détresse dans ton regard; toi, pourtant si fort  et courageux. Si on me tenait à l’écart de certaines activités prisées par Joseph, je n’étais pas pour autant dupe. J’avais bien compris à quoi servaient certains Androïdes...à quoi tu servais, Samaël. Certains d’entre nous avaient-ils donc été créé spécifiquement pour satisfaire les désirs impurs des Hommes ? La luxure...et la violence. Je compris désormais qu’ont te l’avait imposé et que ton envie de repentance était aussi vraie que celle des Hommes. Je me souviendrais à jamais de ce jour, tes mains étaient encore tâchées du sang d’un autre, lorsque tu t’emparas d’un couteau pour le retourner contre ta poitrine. Oserais-tu réellement te faire du mal à toi-même ? Comment était-ce même possible, alors que nous étions soumis à des règles strictes de par ce code qui nous imposait mainte limites ? Je su pourtant que le danger était réel et que tu t’apprêtais à passer à l’acte, là, sous mes yeux impuissants. On m’avait interdit d’interagir avec toi, pourtant ma voix semblait déjà vouloir briser cet ordre devenu insensé. Je luttai contre moi-même, violemment, jusqu’à ce que j’aie cette drôle d’impression, comme si une barrière invisible cédait enfin. Un pas en ta direction, mes lèvres se déliaient enfin.

«Samaël...ne fais pas ça s’il te plaît.»

Mes mains rejoignaient les tiennes pour éloigner l’arme de ta poitrine.

«Chacun est responsable de sa vie devant Dieu qui la lui a donnée. C’est Lui qui en reste le souverain Maître. Nous sommes tenus de la recevoir avec reconnaissance et de la préserver pour son honneur et le salut de nos âmes. Nous sommes les intendants et non les propriétaires de la vie que Dieu nous a confiée. Nous n’en disposons pas.»

Tu souffrais d’avoir commis le mal, je le savais et tu m’en fis part. Pourrais-tu donc un jour te le pardonner ?

«Laisse-moi prendre ce fardeau pour toi...Je nettoierai tes mains et ton âme...Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour. Il voit ta repentance, Il comprend et Il pardonne...Accorde-toi ce pardon comme je te pardonne.»

T’ai-je dis d’une voix aussi calme que sincère. Je te guidai alors jusqu’au robinet pour te laver les mains. Puis, je plongeai mon regard dans le tien, pour m’assurer que tu ne recommencerais pas, avant de retourner, en silence, à mes activités. Mais plus rien n’allait être pareil désormais…

Je me sentais vide et plein à la fois. Plein de toutes ces pensées que je refoulais autrefois, et vide de sens. L’envie de revenir vers toi et de te parler à nouveau se montrait de plus en plus étouffante. Je luttais contre l’envie de m’adresser également à d’autres, qui tout comme toi semblaient souffrir. Cette fonction que j’avais toujours remplie, me semblait désormais si insipide et dénoué de sens. N’étais-je donc destiné qu’à ça ? Dieu n’avait-il pas donné un certain libre arbitre aux Hommes ? Qu’en était-il de nous ? Ne nous avait-ont pas également crée à l’image des Humains, qui étaient eux-même à l’image de Dieu ?

Je ne me sentais plus à ma place, et c’est pour cette raison que lorsque je sentis à nouveau ta main dans la mienne, je n’hésitai pas à te suivre. Ce que tu avais dû faire pour nous libérer ? Je n’allais pas te le reprocher, puisque le pardon était toujours de mise. Tes mains avaient pris beaucoup de vie, dont celles de Joseph, mais j’avais bon espoir qu’un jour ta repentance te guide jusqu’à ton salue. Le destin nous mena toutefois auprès d’un groupe d’Androïdes rebelles tous aussi souffrant que tu l’étais. Je n’approuvais pas leur désir de vengeance, mais j’allais rester auprès de toi et prendre ton fardeau à plein bras, comme je te l’avais promis. Peu importe combien de temps cela te prendrait à trouver le droit chemin, je savais désormais que je ne pouvais, ni ne voulais t’abandonner. Après tout, seul toi avait su libérer mon esprit enchaîné.

Afin de me rendre utile au groupe, je me proposai pour effectuer diverses recherches utiles à la cause;  ce qui n’impliquait aucune violence de ma part, et me donnait une occupation digne de mes talents. Et de ton côté, peut-être allais-tu enfin finir par trouver ta repentance ?