Mauvais Endroit au Mauvais Moment {Gabriel-Jake]

13/07/2020

Mauvais Endroit au Mauvais Moment
[Gabriel-Jake]
I said I'd catch you if you fall
And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of me31 Mars 2039-

J’étais à bout. Je détestai être dans cet état… Tout mon être tremblait, j’étais clairement en manque. J’avais des palpitations, et les sueurs froides qui allaient avec. En clair, rien de bon, d’autant plus que je venais de quitter Diki, alias Tiger quelques instants plus tôt… Non, je vous mens… C’était elle qui m’avait quitté en me lançant un simple « au revoir… » alors que j’apprenais qu’elle n’allait pas avorter. Je devrai me sentir heureux, soulagé par une telle nouvelle : le fait que j’allais devenir père, mais… Mais voilà, elle m’avait quitté. Phoeni s’était envolée, Diki aussi… Pour un homme polyamoureux, je venais de subir deux ruptures et croyez-moi, la douleur n’en est que décuplée. J’avais encore Aedan, probablement la seule et unique personne sur cette putain de Terre qui m’aimait, et en qui je pouvais véritablement avoir confiance. Une seule personne. J’allais me marier avec lui avait fait ma demande et il l’avait accepté, parce que j’avais peur, si peur de le perdre à son tour.
La solitude, allez savoir, elle était peut-être mon unique faiblesse finalement…

Je m’égare…

Tout de noir vêtu, du t-shirt au jean, je m’avançai dans une ruelle en particulier, de Detroit que je commençai qu’à trop bien connaître… J’étais en train de rompre une promesse faite à Aedan, quelques jours plus tôt. Ne plus toucher à cette merde qui me ruinait, qui me tuait..
M’aidant d’une canne/épée au pommeau à tête-de-loup pour avancer en tâchant de boiter le moins possible suite à une balle reçue dans la cuisse droite, putain d’androïde, je me présentai enfin dans cette ruelle piétonne qui finissait en cul-de-sac. Face à moi, un homme, une trentaine d’années, vêtu d’une longue veste tout aussi sombre que ses yeux, sourire en coin, prit la parole :

« … Et bien… Je ne pensais pas te revoir aussi vite. On dirait bien que ma came de plaît… Tu as le fric ? »

Je plongeai ma main tremblante, dans la poche de mon jean.

« Oui… Toujours… Je… Je veux un sachet… »

Balbutiais-je en lui tendant déjà quelques billets. J’avais les yeux rougeâtre, et le bras gauche en sang. Que voulez-vous, je ne contrôlais plus vraiment mes gestes quand je me retrouvais dans un tel état de manque, tout était nerveux…
Le dealer prit mon argent, pour me tendre à la place, le précieux sésame que je saisis vivement…

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mauvais endroit au mauvais momentC’était aujourd’hui. Il fallait que ce soit aujourd’hui. Voilà des mois que Gabriel et son équipe traquaient un groupe de dealers de Red et ils avaient enfin retrouvé leur trace. Ils savaient qu’une transaction allait avoir lieu, ce soir. Ils avaient réussi à obtenir l’information grâce à une taupe, un membre du groupe qui n’avait pas hésité à dénoncer les autres contre un amoindrissement de peine et une protection. Il fallait les prendre en flagrant délit, sinon ça ne servirait à rien et ils auraient le temps de détruire ou de cacher les preuves. Ils se mirent donc en place avant l’heure indiquée, se planquant tout autour du lieu où se ferait la transaction. Gabriel était étrangement excité et pouvait déjà sentir l’adrénaline s’emparer de lui. Voilà un moment qu’il n’avait pas exécuté de mission de ce genre et, honnêtement, ça lui manquait. Il avait l’impression que ces jours-ci, il passait plus de temps à travailler pour la Coalition et la Rébellion que pour son véritable employeur. Exercer son métier lui manquait, aller sur le terrain lui manquait car ces temps-ci, il était surtout occupé avec de la paperasse. Franchement, qui aimait passer des heures derrière un bureau ? Pas lui, en tout cas. Mais ça faisait aussi partie du boulot. Quoiqu’il en soit, il attendait donc le début des réjouissances avec une dizaine de policiers, prêts à intervenir et à suivre ses ordres. Cela pouvait sembler beaucoup, mais ils ne savaient pas vraiment ce qui les attendait ni combien ces types seraient. Mieux valait jouer la carte de la prudence.

Finalement, une silhouette fit son apparition, puis une deuxième. Tiens ? Le dealer était venu seul ? Ou bien ses acolytes étaient-ils planqués quelque part, comme les flics ? C’était assez étrange. A moins que cette chère petite taupe ait raconté des bobards. En partie. Puisqu’il allait bel et bien se passer quelque chose ici, ce soir. Gabriel attendit que l’échange eut lieu avant de faire signe à deux de ses hommes d’intervenir. Pas besoin de plus si le type était seul avec son client. Et si jamais c’était un piège, les autres ne seraient pas loin. Alors que ses hommes dévoilèrent enfin leur présence et mirent le dealer en joue, ce dernier se mit à fuir. Il y avait toujours le client, cependant. Gabriel décida de s’en charger et apparut derrière lui, braquant son arme sur lui. « Pas un geste ! Mettez vos mains derrière la tête et retournez-vous lentement. » C’est là qu’il vit que le type avait un bras en sang. Etrange. Il n’y avait pas eu d’altercation ici. Bah, ce n’étaient pas ses affaires. Qu’il croyait. Car quand le type se retourna, Gabriel resta figé un instant. Il ne connaissait que trop bien ce visage pour le voir quasiment tous les jours. Qu’est-ce que… ? « Wolf.. ? » Il avait murmuré ce mot, ne souhaitant évidemment pas que ses collègues l’entendent et découvrent qu’ils se connaissaient. Eh merde. Merde, merde ! Il fallait bien que ça arrive un jour. Il garda son arme pointée sur lui, mais il était en proie à un réel conflit intérieur, actuellement. Pouvait-il vraiment l’arrêter ? Lui confisquer la drogue suffirait, non ? Mais on les regardait. S’il restait planté là trop longtemps, ça allait paraître suspect.

Il s’avança donc vers Wolf et lui glissa quelques mots à l’oreille. « Barre-toi. Frappe-moi et barre-toi. » Génial. Vraiment. Il n’avait pas prévu de se faire frapper, aujourd’hui. Mais il fallait bien faire semblant. Bien entendu, il ne comptait pas le laisser filer si facilement, il le rattraperait, feindrait une course-poursuite avant d’annoncer à ses collègues que le client avait réussi à s’enfuir. Même s’il savait que ce n’était sans doute pas très crédible vu ses capacités physiques. Fait chier !
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13/07/2020

Mauvais Endroit au Mauvais Moment
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Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of meJe regardais le précieux sachet avec envie, comme un môme qui regarde la vitrine d’un magasin de jouets, la veille de Noël. Mes mains tremblaient un peu. Je pris une petite inspiration, puis glissai le sachet dans la poche de mon jean. J’allais tourner les talons quand, mon dealer se mit à courir. Les flics ?! Merde ! Je voulus imiter mon fournisseur, mais, en m’appuyant trop rapidement sur ma jambe, je me mis à tituber, me retenant grâce à ma canne. J’étais pris au piège ! Deux agents étaient en train de me viser. Je fermai les yeux quelques secondes alors qu’une voix, dans mon dos se fasse entendre. C’était étrange, j’avais l’impression de la connaitre.. Mon esprit devait certainement me jouer un tour…
La voix me dit de mettre mes mains sur la tête et de me retourner. Sérieusement ? Moi ? Obéir à un flic… C’était la meilleure ! Surtout dans mon état ! Je préférais mille fois crever d’une balle, plutôt que de terminer au poste. J’étais Wolf après tout, bras droit d’Eagle.
Je laissais émaner un petit rire à peine audible, tandis que je me retournai d’un quart de tour. Ce fut la stupeur ! Lui ? C’était impossible ! Il, il faisait partie de la Coalition ! Un traite… Un putain de traître dans les rangs qui était en réalité flic ! Mon rire cessa net. Ma mâchoire se serra et mon regard rougeâtre, devint noir.
Ma main se ferma un peu plus sur le pommeau de ma canne-épée.
Panther me reconnu à son tour, oui, il venait de murmurer mon propre pseudonyme. Il semblait aussi surprit que moi. En même temps, qui ne le serait pas à la Coalition, si l’un d’eux venait à découvrir que je me droguais…

Tandis que j’avais les mains toujours baissées, contrairement à ce qu’il m’avait ordonné, ce dernier, se rapprocha de moi. Qu’est-ce qu’il comptait faire, hein ? Me frapper ? Le plaquer au sol ? S’il tentait quoi que ce soit contre moi, je récupèrerais mon arme accrochée à ma ceinture, pour me défendre, peu importe si les deux autres essayaient quoi que ce soit pour m’en empêcher !
Mais au lieu de ça… Il me demanda de le frapper… Quoi ? J’avais soit mal entendu, soit il venait de me proposer une échappatoire…
J’optai pour la seconde option.
De ma main qui tenait ma canne, je frappai celle dans laquelle l’homme face à moi, tenait son flingue, tentant ainsi de le désarmer. Puis de mon autre main, celle qui était libre, je lui donnai un coup à la tempe, sans le moindre ménagement.
Ensuite, je m’enfuis ! Tout simplement. La puissance de douleur de ma cuisse, me ramenait à la réalité, mais je devais en faire abstraction, si non, j’étais un homme mort ! Les coups de feu des deux acolytes fusèrent dans mon dos. Par chance, je gagnai l’angle de la ruelle à temps, sentant une dernière balle effleurer mes côtes m’égratignant seulement.

Droite, gauche, je courus dans les rues, boitant de plus en plus dangereusement, jusqu’à tomber inévitablement à genoux, dans une nouvelle ruelle déserte. J’avais le souffle rapide et je finis par avoir une quinte de toux, cette fois dû au fait que j’étais un grand fumeur. Je posais ma main contre le mur pour me donner une chose à laquelle me raccrocher.
Une fois que la crise fut passée, je m’aidai de ma canne pour me relever difficilement, alors que des bruits de pas se rapprochèrent de moi. Merde ! Ils avaient réussi à me suivre ! Sans attendre mon reste, je finis par dégainer mon arme, visant Panther.

« Traitre ! »

Crachais-je encore à bout de souffle.

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mauvais endroit au mauvais momentIl avait bien fallu que ça arrive. Il avait fallu qu’il tombe sur un membre de la Coalition pendant qu’il exerçait son métier. Et il savait très bien comment on voyait les flics là-bas. Et puis, là, il se retrouvait face à un dilemme, même s’il n’hésita finalement pas longtemps avant de demander à Wolf de le frapper. Après tout, il ne pouvait pas le laisser filer comme ça, ce serait trop suspect. Bon sang. La tête de Wolf faisait peur à voir. Il était sous influence, c’était évident. Bordel, Wolf. Qu’est-ce que tu as foutu ? Il se garda évidemment de le dire à haute voix, il n’en avait pas le temps, de toute façon. L’autre homme devait s’enfuir avant l’arrivée des renforts. Gabriel se laissa donc désarmer tout en feignant une riposte jusqu’à sentir le coup au niveau de sa tempe. Il tituba et fut sonné pendant un instant. Bordel, il n’y était pas allé de main morte. C’était limite s’il ne voyait pas de jolies petites étoiles devant les yeux. Il jura et porta sa main à sa tête tandis que ses collègues commençaient à tirer sur Wolf. Eh merde ! Il n’avait pas intérêt à se faire tuer comme ça ! En plus, il était blessé et se déplaçait donc moins vite, le rattraper ne serait pas bien difficile. Gabriel se détestait déjà pour ce qu’il s’apprêtait à faire, mais à cet instant précis, il se disait qu’il n’avait pas le choix. Il annonça à ses collègues qu’il allait prendre le suspect en chasse et indiqua la fuite d’un autre suspect dans la direction opposée. Un suspect imaginaire. Était-ce crédible ? Mouais, pas vraiment. Pourtant, les autres obéirent et foncèrent dans l’autre direction. Il allait probablement en payer les frais plus tard.

Il poussa un juron et se lança donc à la poursuite de Wolf qu’il n’eut aucun mal à rattraper. Wolf semblait désorienté et sur le point de s’effondrer. Pourtant, il pointa son arme sur Gabriel et l’insulta de traitre. Le jeune homme ne broncha pas et ne chercha pas à désarmer l’autre ni à pointer à nouveau son arme sur lui. « J’aurais pu t’arrêter, mais je ne l’ai pas fait. Je t’ai laissé filer et j’ai menti aux autres. Tout ça pour que tu puisses t’enfuir. Est-ce qu’un traitre aurait fait ça ? » Evidemment, il comprenait parfaitement le point de vue de Wolf et il avait peur des conséquences de tout ça, mais il espérait vraiment que l’autre comprendrait aussi. Qu’il comprendrait qu’il n’allait pas l’arrêter. Même s’il devrait. Même si c’était son boulot. « Bon sang, Wolf ! Qu’est-ce que t’as foutu ? De la Red ? Vraiment ? Je suis mal placé pour te donner des leçons, mais…tu ne devrais pas toucher à cette merde. » Sans doute allait-il se faire envoyer chier. Mais au moins, il aurait dit ce qu’il avait à dire. « Je vais t’aider. Fais-moi confiance. Même si ça te semble peut-être difficile. » Et puis, Wolf était-il seulement en état ? De plus, brandir une arme en étant défoncé n’était clairement pas une bonne idée. « Baisse ton arme avant de blesser quelqu’un. » Il entendit les autres flics se rapprocher, écoutant en même temps ce qui se disait à travers la radio. « Suis-moi ! » Ne lui demandant pas son avis, il lui saisit le bras et l’entraîna dans un bâtiment vide, un peu plus loin. Ils seraient moins aptes à être vus que dans une ruelle. « Je prends d’énormes risques en ce moment. J’espère que tu le réalises. » Il esquissa un petit sourire, mais au fond, il n’avait pas envie de sourire. Cette situation lui déplaisait fortement.
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Just so you could take advantage of mePanther apparut au coin de la rue, il avança jusqu’à moi… Seul. Une chance… Je ne réfléchis pas plus longtemps avant de pointer mon arme sur lui. Mes mains tremblaient à cause de mon état. Non, je n’étais pas au top de ma forme, c’était certain… Mes pupilles noirs me trahissaient elles aussi, puisqu’elles étaient teintées d’une touche de rouge dans ce qu’était à l’origine le blanc de mes yeux. Non, je n’étais pas au top de ma forme, c’était certain…
Je pouvais presser la détente à tout moment tant j’étais plongé dans un état second…

« Ne t’approche pas ! »

Lâchais-je en fronçant les sourcils, tandis que mon regard était fuyant. Je réfléchissais à cent à l’heure, tout en essayant d’écouter les paroles de celui que je considérais comme étant un traître.

« Un flic putain…. Quand Eagle saura ça !.. »

Je ris sans véritable joie, tandis que je passais nerveusement ma main libre dans mes cheveux. Mon regard se reporta sur ma cible. Il me dit qu’il aurait pu m’arrêter. Oui, c’est vrai…

« A moins que tu préfères m’abattre seul, pour avoir tous les mérites ! »

J’étais recherché par la police depuis un bon moment maintenant… Depuis tout gamin en fait, mais ça personne le savait… Seuls les crimes de Wolf étaient connus. Et puis j’avais déjà échappé à deux reprises aux flics, une durant une course-poursuite contre une jeune femme… L’autre contre Anderson, je croyais l’avoir tué, mais j’avais tort… Cet enfoiré s’en était tiré avec un traumatisme crânien et une amnésie… Et même avec la red, je ne comptais pas me faire arrêter aujourd’hui !
D’ailleurs, mon adversaire me parla de cette drogue rouge, se lamentant sur le fait que j’en avais consommé… Était-il vraiment en train de s’inquiéter à mon sujet ? Il rajoutait qu’il pouvait m’aider à condition de lui faire confiance…
Facile à dire !
Mais… Je réussis à me répéter les mots de Panther. Oui, il aurait pu m’arrêter… M’abattre. Et même ici, alors que j’étais seul avec lui dans cette foutue ruelle, il n’avait pas dégainé.
Je rie sans joie… Mon regard avait changé, il était empli de tristesse… Ma voix, quant à elle, était cassée, depuis que « j’étais revenu d’entre les morts », qui ne l’aurait ainsi avec la gorge tranchée et remplacée mécaniquement ?.. Quelque chose de funeste rajoutai une touche de désespoir dans mon état global :

« Ouai… Tu es mal placé pour me donner des leçons… »

Répondis-je en utilisant ses mots, avant de rajouter :

« … Ce sont… Ce sont mes problèmes, d’accord… Je n'ai pas besoin de ton aide… Tous ceux qui essaient tombent avec moi…»

Ma main se resserra sur le pommeau de ma canne.
Je faisais du mal à mon entourage, tous sans exception… Et merde pourquoi étais-je en train de me livrer à lui, soudainement ?!
Je secouai la tête, comme pour me réveiller.
Je finis par baisser mon arme, comme si ma main était devenue soudainement trop lourde pour la garder levé.

Des bruits de pas, plus loin dans la rue se firent entendre ! J’allais relever ma main armée, mais Panther fut plus rapide que moi. Il m’attrapa par le bras et m’entraîna jusqu’à un vieux bâtiment. Je grimaçai de douleur à chacune de mes foulées. Ma cuisse était si douloureuse…
Il referma la porte dernière nous. Je soupirai, soulagé de ne plus avoir à courir.

La le flic ne se priva pas de me dire qu’il prenait des risques pour moi.

« Je ne t’ai rien demandé, Panther ! »

Je plongeai ma main dans ma poche et en sortis, non pas mon sachet de red, mais un paquet de cigarettes. J’en sorti une que j’allumai avec mon légendaire zippo rouge et noir.
Je pris une première bouffée de nuage toxique, que je recrachai quelques instants plus tard tout en tendant mon paquet à mon partenaire, lui proposant ainsi, une clope, tout en reprenant la parole :

« Maintenant, dis-moi à quoi tu joues, Panther… »

Mes mains tremblaient toujours, et je dus m’adosser au mur pour pouvoir me maintenir debout. Wolf avait changé, je n’étais plus le type qui craignait rien non, j’étais devenu ma propre ombre…

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mauvais endroit au mauvais momentIl fallait bien que ça arrive un jour. Il fallait bien que le petit jeu auquel jouait Gabriel finisse par se retourner contre lui. Mais merde. Pourquoi Wolf ? Dans quoi s’était-il encore fourré ? Il n’était pas dans son état normal, c’était certain. Il devait déjà avoir pris de la red ice avant de rencontrer le dealer. Génial. Comment pourrait-il raisonner avec lui s’il était dans un état second et manifestement très sur les nerfs ? Il n’avait pas le choix. Il devait essayer. Il devait le convaincre de ses bonnes intentions. Bien sûr, il était biaisé. Si ça avait été quelqu’un d’autre, il l’aurait arrêté sur-le-champ. Mais là, c’était Wolf. Son allié à la Coalition. Gabriel priait seulement pour qu’il ne lui tire pas dessus. Il grimaça en entendant l’autre prononcer le nom d’Eagle. Oui, si Wolf parlait, Gabriel passerait un sale quart d’heure. « Faut bien gagner sa vie. » Il haussa les épaules, tentant de se la jouer nonchalant, alors qu’intérieurement, il flippait. Il flippait vraiment beaucoup. Wolf pouvait le tuer ici et maintenant. Ou le dénoncer et la Coalition se chargerait de le faire. « Je ne vois pas pourquoi je ferais ça. » Il ignorait tout du passé de Wolf, du fait qu’il était recherché, coupable de bien trop de crimes. « Je sais que tu n’as aucune raison de me croire, mais…je suis sincère. » Il devait le lui prouver. N’avait-il pas déjà commencé en sauvant la mise à l’autre homme ? « Dis ce que tu veux, là, tout de suite, tu as besoin de mon aide. Les autres ne vont pas tarder à arriver et je ne pourrai plus rien pour toi. » Il avait détecté une certaine amertume dans la voix de Wolf, une certaine résignation aussi. Ce n’était pas le Wolf qu’il connaissait. Mais en soi, que savait-il réellement de lui ? Rien du tout.

Finalement, Wolf baissa son arme, juste à temps pour permettre à Gabriel de l’entraîner avec lui, afin de se planquer. Les autres flics arrivaient. Il savait que cette course devait être douloureuse pour l’autre, mais il allait devoir serrer les dents. Finalement, il se retrouvèrent dans un bâtiment, à l’abri. Pourvu que ça dure. Evidemment, Gabriel ne put s’empêcher de souligner qu’il prenait de gros risques. Et évidemment, Wolf râla. « Alors quoi ? Tu aurais préféré que je laisse mes collègues t’arrêter ? Pire, que je t’arrête moi-même ? » Il soupira. Qu’allait-il faire, maintenant ? Il était exposé. Wolf savait ce qu’il faisait dans la vraie vie, Wolf pouvait le dénoncer et mettre un terme à sa vengeance avant même qu’elle n’ait réellement commencé. Tous ses efforts auraient été vains. Non, il refusait que ça arrive. Il refusa poliment la clope proposée par Wolf avant de pousser un nouveau soupir à la question de son interlocuteur. « Qu’est-ce que tu veux que je te dise ? » C’était embêtant, très embêtent. Il s’adossa au mur et croisa les bras. « Comment crois-tu que la Coalition a eu accès à certaines informations ? Je ne te dirai pas pourquoi je vous ai rejoints. J’ai mes raisons. Mais sache que je n’ai aucune mauvaise intention. Je sais très bien de quoi tout ça doit avoir l’air. Mais je ne vous ai pas trahis. Et je ne prévois pas de le faire. » C’était plutôt Markus et ses sbires qu’il avait trahi. Et sans regrets. « Ce n’est pas parce que je bosse à la DPD que je suis à la solde du gouvernement. » Il chercha les yeux de Wolf pour plonger son regard dans le sien. « Je suis l’inspecteur Gabriel Park. » Les membres de la Coalition n’étaient pas censés dévoiler leur vrai nom aux autres, mais Gabriel venait de le faire. Il l’avait fait pour prouver à Wolf qu’il n’avait rien à craindre. Il venait même de lui donner tout ce dont il avait besoin pour le faire tomber. « La balle est dans ton camp, Wolf. Evidemment, je préférerais que tu gardes cette petite… rencontre entre nous. Disons que tu me dois bien ça pour t’avoir sauvé la mise. » Il lui adressa un petit sourire, même s’il restait très anxieux au fond.
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And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of meIl fallait bien gagner sa vie… C’était ce qu’il venait de me dire… S’il comptait se défendre avec ses simples mots, c’était perdu d’avance ! Il était flic putain ! À ses yeux, j’étais simplement un hors-la-loi, tout comme Eagle et la Coalition au grand complet. Il pouvait nous faire tomber. Alors pourquoi est ce que je ne lui tirai pas dessus ? Il venait de me sauver des griffes de ses collègues, il m’avait permis de fuir en lui flanquant une droite. Il s’était laissé faire… J’avais beau être un junky en manque, je n’étais pas con. Il m’avait aidé.
Il me confirma de vive voix qu’il ne comptait pas me tuer et me demanda de lui faire confiance.
Confiance ? À quelqu’un qui venait de taire le fait qu’il bossait à la Departement Police of Detroit ?!
Il appuya ses mots, me rappelant qu’il venait de me sauver la peau. Voilà pourquoi j’avais baissé mon arme… S’il avait voulu me tuer, il l’aurait fait…

Une fois dans le bâtiment et donc, moi contre le mur en taule, je sentis le regard de mon interlocuteur de poser sur ma cuisse. Il m’avait bien vu boiter et devait se douter que j’étais blessé…
Je fronçai les sourcils en détournant le regard. Je détestai être faible, et voir les autres le remarquer me mettait hors de moi…

Il ne voulait pas de ca cigarette, bien, ça m’en laisserai une de plus pour moi…
J’allumai la mienne avant d’en inspirer une bouffée de fumée épaisse. Je la gardais dans mes poumons quelque longues secondes, puis j’expirai ce nuage de poison loin de Panther.
Est-ce que j’aurais voulu me faire arrêter ?

« Non… Descendre, et bien, pendant un instant, j’aurais voulu… »

Merde, je venais de le dire de vive voix… Qu’importe, ce qui avait été dit ne pouvait être changé.

« Écoute… Je veux bien garder notre petite entrevue secrète… En contrepartie, j’ai besoin de parler… »

Je secouai la tête avant de fixer le sol.

« … Tu en sauras plus sur moi, comme ça… »

Fis-je comme si je venais de lire dans ses pensées.
En temps normal, je n’étais pas du genre à me livrer, je gardai tout pour moi, mais j’avais emmagasiné bien trop de choses…
Parler à quelqu’un autre que mon fiancer. Aedan n’avait pas à connaître mes ennuis dans les détails. Il en savait déjà trop… Et le voir s’inquiéter pour moi m’était insupportable.

Je rangeai mon arme, avant de continuer.

« … J’vais crever… »

Je passais ma main désormais libre, sur la cicatrice qui prenait toute la largeur de mon cou.

« … Je suis poursuivi par les emmerdes depuis quelques mois… J’ai gagné un mois de comas, et un autre de rééducation… Tout ça pour quoi ?! Devenir une putain machine ! »

J’envoyai mon mégot au loin, avec rage, retirant ma main de ma gorge comme si cette dernière me dégoûtait...

« Tu voulais savoir pourquoi je prends de la red, hein ?.. Hein Panther ! Je ne suis plus entièrement humain… »

Rien que de le dire de vive voix, me donnait un haut-le-cœur, à moins que ce soit l’effet de manque, qu’importe…

« Je me détruis avec ce que j’ai… »

Aedan traversa mon esprit.

« Et il fallait que j’ai des sentiments pour quelqu’un, pour que je ne puisse pas me faire sauter le caisson… C’est ironique, tu ne trouves pas ? À croire que la vie se fou de moi de manière magistrale… »

Je posai l’arrière de ma tête contre le mur derrière moi.

« Je ne te trahirai pas, à une seule condition… Garde en retour ce que je viens de te dire… »

Je ris sans joie.

« Je dois me marier bientôt… J’ai même avancé la date pour qu’il puisse porter mon nom avant qu’il se passe quoi que ce soit… »

« Il », oui, je venais de dévoiler plus ou moins mon bord, mais c’était le cadet de mes soucis…

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mauvais endroit au mauvais momentCette descente avait pris une tournure pour le moins inattendue. Jamais Gabriel aurait cru tomber sur Wolf ici. Wolf à qui il avait sauvé la mise, risquant beaucoup pour ça. Genre…son boulot. Nul doute que si quelqu’un découvrait ce qu’il avait fait, il se ferait soit suspendre après s’être pris un énorme blâme, soit il serait mis à la circulation ou une connerie du genre. Pitié, non ! Quoiqu’il en soit, Wolf semblait tout de même assez lucide pour pouvoir discuter un peu et pour comprendre que Gabriel ne comptait pas le dénoncer ni l’arrêter. Inutile de dire que les propos de l’autre homme prirent l’inspecteur de court. Il haussa un sourcil. « Te faire descendre ? Qu’est-ce que tu racontes ? Arrête tes conneries. » Parce qu’en plus, Wolf était suicidaire ? Ou était-ce la Red qui parlait ? Gabriel se rendait compte qu’il ne savait rien de lui. Et le fait était qu’il semblait souffrir. Et pas seulement physiquement. En même temps, généralement, on ne posait pas de questions au sein de la Coalition. Gabriel s’était toujours montré discret et n’avait jamais essayé d’en savoir plus sur la vie privée des autres membres. Mais là, il était clair que sa curiosité avait été attisée. Finalement, Wolf accepta de ne pas parler de leur entrevue, à condition de pouvoir parler. Le brun ne comprenait pas vraiment. Parler ? De quoi ? Il n’était pas psy…et Wolf et lui n’étaient pas vraiment amis. Pas encore. Pourtant, il voyait bien qu’il avait besoin de se confier et parfois, se confier à un inconnu était plus facile. Bon, Gabriel n’était pas totalement un inconnu, mais voilà.

« Très bien. Je veux bien t’écouter. » De toute façon, il n’avait pas trop le choix. Et puis, au fond, l’histoire de Wolf l’intéressait. Il était curieux. Il s’adossa au mur le plus proche et croisa les bras, prêt à entendre ce que son camarade voulait lui dire. Il ne l’interrompit pas, même si mille questions lui traversaient l’esprit dès ses premières paroles affirmant qu’il allait crever. Bordel. Jamais Gabriel ne se serait douté que Wolf souffrait à ce point. Il se sentait mal pour lui. Il en avait même mal au cœur. Il ignorait ce qu’avait fait l’autre pour mériter tout ça ou ce qui s’était passé dans sa vie pour qu’il en arrive là, mais ce n’était pas important. Il avait un homme brisé en face de lui, un homme manifestement las de vivre, qui avait pourtant trouvé l’amour au milieu de tout ça. Il en vint même à parler de mariage. Gabriel ne masqua pas sa surprise avant de finalement esquisser un fin sourire. « Tu vas te marier ? N’est-ce pas une lueur d’espoir ? » Il s’avança vers Wolf et posa une main sur son épaule. « Je ne sais pas ce que tu as vécu, je ne connais pas ton passé. Mais je suis sûr d’une chose. Tu mérites un peu de bonheur, un peu de répit, une épaule sur laquelle te reposer. Je suis sincèrement heureux pour toi. » Il lui adressa un sourire sincère, puis retira sa main. « Je ne répéterai pas ce que tu viens de me dire. Tu as ma parole. » Il ne savait même pas vraiment quoi dire. Alors, il laissa planer un petit silence l’espace de quelques instants avant de finalement reprendre la parole. « Tu n’es plus entièrement humain ? Et alors ? Tu es toujours en vie. Et puis, qu’est-ce qu’être humain, au final ? A mes yeux, ça ne s’arrête pas à la constitution biologique d’une personne. Ce sont nos émotions, nos sentiments, notre libre arbitre, notre capacité à aimer qui font de nous des humains. Tu ne crois pas ? » Wow. Il devenait sentimental, là. Un peu niais aussi, sans doute. Peu importe. Il le pensait réellement. « Parle-moi donc de l’heureux élu. » Autant continuer sur une note plus positive.
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Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of me Voilà qu’il me faisait la morale à cause des quelques mots qui m’avaient échappé. Je secouais la tête en souriant. On aurait vraiment dit que je venais de le choquer en sous-entendant que j’étais près à mourir des balles de ses collègues, sous ses yeux.

« Que tu le veuilles ou non, c’est vrai. Je préfère crever sur le terrain que moisir en cellule pour le reste de ma vie. »

Car au vu du nombre de conneries que j’avais fait jusqu’à aujourd’hui,, je savais déjà que jamais on le passerait sous conditionnel..
Une chose était sur, la red était en rien responsable de mes paroles, j’étais pleinement moi, malgré mes mains tremblantes de dépendance.

Enfin quand je lui demandais de m’écouter car, entre nous j’en avais véritablement besoin pour me libérer d’un poids, il accepta à mon grand soulagement.
Je me mit alors à lui parler de fait me concernant. Que j’allais très certainement bientôt y passer parce qu’un nombre fou d’ennemis avaient décidé de me prendre en chasse ses derniers temps.

« Depuis que j’ai touché North en abattant son bras droit, je reste sur mes gardes. Je pensai qu’ils allaient m’oublier… Les rebelles m’ont cru mort un temps, ça m’a permit de me reposer, mais… Une des leurs à découvert que je respirai encore. Elle s’est tiré dès le moment où j’ai repris le dessus sur elle, mais elle a quand même failli m’avoir, cette garce. »

Je donnai un bref coup d’œil à ma cuisse indiquant silencieusement à Panther que je parlais de la responsable de cette blessure.

Mon collègue de coalition paraissait s’intéresser à mon histoire, si bien qu’il s’adossa contre le mur face à moi.
Je croisai les bras, gardant la tête baissée.
Puis vint la révélation du mariage. Panther semblait être heureux que dans toutes mes mystères subsiste un peu de joie.

« De l’espoir… oui si on veut. »

Je fermai les yeux en inspirant grandement.
Puis je soupirai en relevant la tête pour croiser le regard de mon partenaire.

« J’ai avancé la date… pour avoir plus de chance de survivre jusque-là. On se soutient depuis tellement d’années… Merde… ce qui est ironique c’est que… J’ai personne. Pas d’ami à qui je peux demander d’être mon témoin… »

Je marquai un temps d’arrêt.

« Maintenant que tu en sait beaucoup sur moi… Et que tu as donné ta parole de ne rien dire… est ce que… Tu veux être cette personne ? Mon témoin. C’est con, mais… Tu es probablement celui qui se rapproche le plus d’un ami à mes yeux. »

J’avais bien Eagle, mais… Pour plusieurs raisons, je ne pouvais plus compter sur lui de manière personnelle. D’abord, parce qu’il devait penser Aedan mort. Il fallait que ça le reste ! Ensuite parce que depuis qu’Eagles m’avait ramené à la vie en me transformant en parti en androïde, je l’avais pris comme une trahison. Il savait pour ma révulsion en ce qui concernait les machines… et il m’avait transformé en l’une d’elles ! De plus, Eagle avait placé son stimuli électrique dans le crâne pour pouvoir mieux me contrôler…
Panther par-là du fait que j’étais encore en vie. Mes poings se serrèrent et le ton de ma voix devint un peu plus fort.

« Qui te dit que je veux vivre comme ca ?.. Si j’ai plongé dans la red, c’est à cause de ça… »

Je secouais la tête avec le sentiment d’avoir déjà trop parlé.

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mauvais endroit au mauvais momentGabriel ne s’était clairement pas attendu à ce que les choses prennent une telle tournure. Lui qui était venu pour arrêter des dealers se retrouvait en pleine séance de confidences avec Wolf. C’était totalement improbable et pourtant…Si son acolyte de la Coalition l’avait traité de traitre à peine plus tôt, à présent, il se livrait à lui comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde. C’était surprenant. Mais au fond, ça faisait étrangement plaisir au jeune homme qui y voyait là une certaine marque de confiance et une certaine certitude que Wolf n’allait pas s’empresser de raconter à Eagle ou à un autre membre de la Coalition que Gabriel était flic. Néanmoins, il savait aussi qu’il ne devait pas trop s’attarder, sinon on allait se poser des questions et partir à sa recherche.
Quoiqu’il en soit, le récit de Wolf lui fit mal au cœur. Certes, il ne connaissait sûrement pas toute l’histoire, mais le fait d’apprendre qu’il avait tant souffert lui faisait vraiment mal. C’était chiant parfois d’être empathique et sensible. Très chiant. Et ça compliquait parfois sa mission, mais il était capable de passer outre quand la situation l’exigeait. « J’ignorais que tu en avais autant bavé…je suis désolé. » Désolé ? Pourquoi ? Ce n’était certainement pas à lui de s’excuser, il n’avait rien à voir là-dedans. « N’en fais pas trop… Prends le temps de te reposer, si possible. » Si possible. C’était bien le mot. Il se doutait que Wolf ne le ferait pas, qu’il ne le pouvait probablement pas. Mais il n’était pas seul. Il avait quelqu’un qui l’aimait et qu’il allait bientôt épouser. C’était positif, non ?

« Hé, j’essaie de te remonter le moral ! Positive un peu ! C’est pas donné à tout le monde de trouver la bonne personne, celle qu’on a envie d’épouser ! » Il en savait quelque chose. Cette personne, il l’avait perdue, lui. Mais il n’était pas question de lui, là, tout de suite. Nouveau pincement au cœur aux propos de Wolf. Était-il vraiment si seul que ça ? Gabriel ne savait même pas quoi dire ni comment réagir. S’il le pouvait, il ferait disparaître toute cette négativité, tout ce désespoir qu’il pouvait ressentir venant de son interlocuteur. Et puis, ce dernier lui fit une demande qui le laissa bouche bée. Choqué. « Quoi ? » Être son témoin ? Parce qu’il le considérait presque comme un ami ? En si peu de temps ? Gabriel était vraiment perdu et en même temps, touché. Il finit par esquisser un petit sourire, puis hocha doucement la tête. « Avec plaisir ! Je suis bien curieux de rencontrer la personne qui a su voler ton cœur ! » Il s’avança vers lui et posa doucement une main sur son épaule. « Ça me touche vraiment. Et merci pour ta confiance. » Mais la petite séquence émotions fut rapidement balayée par un Wolf énervé lorsque Gabriel tenta justement de le rassurer, de lui faire voir le côté positif des choses. Qu’il était toujours en vie. « C’est si terrible que ça ? Sans ça, tu ne pourrais pas épouser celui que tu aimes. Je sais que je ne pourrai sans doute jamais comprendre ce que tu traverses, mais…y a quand même des choses qui valent le coup, non ? Ou peut-être que je suis trop optimiste. » Il lâcha un petit rire avant de s’éloigner un peu. « Je devrais y aller. Ils vont se demander où je suis. Attends quelques minutes avant de sortir, d’accord ? » Il était parti depuis trop longtemps déjà.

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13/07/2020

Mauvais Endroit au Mauvais Moment
[Gabriel-Jake]
I said I'd catch you if you fall
And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of meJe me surprenais moi-même de m’être confié à ce point à un type que je ne connaissais finalement pas tant que ça. J’avais pris un risque en parlant autant, je le savais, mais est ce que Panther se risquerait à dévoiler mes secrets ? Il ne valait mieux pas pour lui. Et puis, il semblait sincère alors qu’il s’excusait en n’imaginant pas que mon parcours avait été si chaotique.

« Ne sois pas désolé… Je savais dans quoi, je m’engageais, surtout en devenant aussi proche d’Eagle… »

Être son bras droit, autrement dit, avoir plus de responsabilités, sentir le poids des exigences plus pointues sur mes épaules ou les missions plus dangereuses, oui, je savais ce qui m’attendais, je le savais depuis le début et pas une seule seconde je m’en étais plaind. Je ne voulais pas quitter la Coalition, non. Seulement voilà, la réalité était en train de me rattraper au grand galop.
Puis mon partenaire enchaîna en me demandant de me reposer. Je répondis en riant faussement.

« Si je me repose maintenant, je suis foutu. »

Il me répondit qu’il cherchait à me remonter le moral, mais que je passais mon temps à lui mettre des bâtons dans les roues. Il fallait que je positive un peu, car j’étais chanceux d’avoir trouvé la bonne personne.
Cette fois, je lui souris sincèrement.

« J’en ai conscience, Panther… Crois-moi que j’en ai conscience. Si je me marie, c’est pour profiter encore un peu plus. »

Tant que je le peux encore. Ses derniers mots, je les avais gardés pour moi. Puis il fut heureux de voir que je lui demandais d’être mon témoin. Il accepta et m’avoua être impatient de rencontrer celui qui avait réussi à faire battre mon cœur.

« A ce propos… J’ai une dernière chose à te demander… L’homme que je vais épouser, Eagle le pense mort, et il faut qu’il continue de penser ça. Ne parle jamais de lui, d’accord. Ça pourrait m’attirer de gros ennuis, et à toi aussi. »

Il fallait qu’il m’en fasse la promesse. Jamais Eagle ne devait apprendre que je m’étais joué de lui, en lui faisant croire qu’Aedan était mort. J’étais allé jusqu’à tirer sur mon fiancé sous les yeux du dirigeant de la Coalition. J’avais dit à ce dernier qu’Aedan ne survivrait pas à la blessure que je lui avais infligé. Qu’il s’était enfui, mais qu’il mourrait quelque part dans une rue… J’avais menti oui, mais j’avais sauvé l’homme que j’aimais.

Puis, le sujet changea, déviant sur les pièces robotiques qui constituaient à présent ma gorge. Je savais que sans, je n’aurais pas survécu et que jamais je n’aurais eut la chance de me marier… Mon corps se mit à avoir quelques tremblements. Je m’énervais et mon état de manque aggravait la situation.

« S’il te plaît… Je ne veux plus en parler… »

Il avait certainement dû comprendre car il finit par me dire qu’il serait mieux qu’il retrouve ses hommes. Je pouvais comprendre, oui.

« Vas-y… Et pas un mot sur tout ça, mes emmerdes, la red, le mariage… Compris ?! »

Avec le ton que j’avais employé, on aurait pu penser que je venais de lui donner un ordre en tant que Wolf. Cependant, mon regard paraissait plus être de l’ordre de la supplication.

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mauvais endroit au mauvais momentGabriel ne comprendrait sans doute jamais vraiment ce qu’avait traversé Wolf et ce qu’il traversait encore, mais il ne comptait pas le lâcher. Il voyait bien qu’il avait trop souffert, qu’il souffrait encore, alors inutile d’en rajouter encore, n’est-ce pas ? Il voulait juste être là pour lui, que ce soit lors du plus beau jour de sa vie ou les autres jours. Comme un ami. Bien entendu, il ignorait beaucoup de choses au sujet de cet homme et ça valait sans doute mieux. Pour l’heure, il tentait de lui remonter le moral comme il le pouvait, mais ce n’était pas chose aisée. C’était même presque peine perdue. Wolf lui parla alors de l’homme qu’il allait épouser, lui demandant de ne rien dire à Eagle. C’était quoi, cette histoire ? Il y avait certainement quelque chose dont il n’était pas au courant. S’était-il passé quelque chose entre Wolf, son fiancé et Eagle ? Son fiancé était-il dangereux ? Non, il ne devait pas commencer à se poser ce genre de questions. D’autant plus qu’Eagle était loin d’être un enfant de chœur, très loin. Gabriel avait beau suivre ses ordres au sein de la Coalition, il n’était pas dupe et ne lui était certainement pas aveuglément loyal. « Je ne comptais pas lui en parler, de toute façon. C’est de l’ordre de notre vie privée, ça ne le regarde pas. Tu peux me faire confiance. » Il lui adressa un petit clin d’œil complice pour accentuer ses mots. « Et je ne poserai pas de questions non plus. » Même si, quelque part, ça lui démangeait. Mais il avait appris à se montrer discret quand la situation l’exigeait. Et puis, parfois, il valait mieux ne pas trop en savoir.

L’autre sujet abordé semblait encore plus sensible étant donné que Wolf y coupa court. Pourtant, Gabriel avait tenté de lui faire voir le bon côté des choses. Sans succès. Au moins, il aurait essayé. « Très bien. Je n’insisterai pas. » De toute façon, il était temps pour lui de retrouver ses hommes. Il n’avait pas hâte de leur mentir, mais il n’avait pas le choix. « Je ne dirai rien. Tu as ma parole. Mais en échange… j’aimerais que tu ne dises rien à mon sujet non plus. » Il n’était pas totalement sûr de pouvoir faire confiance à Wolf, il ne le connaissait pas assez bien pour ça, mais il allait choisir de le faire. Après tout, Wolf aussi avait placé sa confiance en lui. « Prends soin de toi. Et n’hésite pas à me contacter si tu as besoin de quoique ce soit. J’attends les détails pour le mariage aussi. » Il lui adressa un petit sourire, suivi d’un signe de la main, avant qu’il ne quitte le bâtiment pour rejoindre ses hommes et leur annoncer, d’un air faussement dépité, qu’il avait perdu le fugitif.
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» Dans cette vie et les Suivantes [Aedan - Gabriel - Wil - Jake]
» Throw The Fight Settle Your Sins [Yloé Turner - Gabriel Park - Jake Price]
» Welcome back Blondie ! ▸Gabriel, Alex & Taylor
» If Everyone Cared (Yloé & Gabriel)
» If there is no risk, there is no reward {ft. Gabriel Park}

Mauvais Endroit au Mauvais Moment {Gabriel-Jake]

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