Allongé sur le sol de sa cellule, Samuel fixait le plafond sans but réel. Perdu dans ses pensées, il n’avait plus la moindre idée du jour que l’ont pouvait être, ni même du temps qu’il avait passé ici. Il cherchait constamment de nouvelles façons de vous provoquer, espérant peut-être qu’une des raclées qu’on lui refilerait finirait par mettre fin à ses jours. Le jeune homme n’avait plus rien à foutre de son existence depuis déjà bien longtemps, et s’il lui arrivait de tenter la fuite, c’était davantage pour vous énerver que par réel désir de liberté.

Le froid, l’humidité, la crasse, la faim, et la soif. Rien ne semblait venir à bout de Samuel. Oh pas qu’il ne trouvait pas la situation particulièrement déplaisante, mais il refusait tout simplement de vous laisser le plaisir de le briser. De toute façon, n’était-il pas déjà brisé à l’intérieur de lui-même? Et ce depuis jour où son père avait mis une balle dans la tête de Steven. Il se fichait royalement qu’on le tabasse ou le torture. À chaque fois que l’un d’entre vous se pointait le bout du nez, il prenait un malin plaisir à se montrer provocateur, arrogant, ou tout simplement déplaisant. Il n’allait certainement pas faire exception pour toi.

D’abord il ne bougea pas d’un poil en entendant la porte s’ouvrir. Pourquoi s’ennuyerait-il a te donner la moindre attention pour le moment ? Non, il reste allongé là et commence à siffler un air joyeux, comme si de rien n’était. Puis les autres prisonniers commencent à bouger, comme s’ils se précipitaient sur quelque chose, ce qui attire évidemment l’attention du jeune Harris. Il se redresse et constate que tu leurs lance des bout de pain, comme on le ferait à de vulgaire animaux. C’est la première fois qu’il te voit et quelque chose lui dis que tu détestes encore plus les humains que tous tes semblables. Il laisse échapper un sifflement franchement moqueur.

«Oww...mais y s’passe quoi ? On est frustrée parce que les p’tits humains ont oublier de donner la papatte ? »

Il pose les mains devant lui et sort la langue, imitant avec ridicule un chien. Puis il glousse, amusé par son propre comportement.

«Tire pas la tronche comme ça ! J’peux faire le beau ou rouler sur moi-même, si ça peux t'faire plaisir ?»

Propose-t-il, d’une voix toujours aussi moqueuse. Il n’a pas la moindre idée de qui tu es, ni de ce que tu leurs reproche, mais pour le moment il s’en fiche royalement. Humains, Androïdes...franchement il n’y voit pas vraiment de différence. Les deux sont aveuglé par une colère et une rage qui les pousses à commettre des actes horribles. Ne vous êtes-vous pas abaissez à leurs niveau en faisant des Hommes vos esclaves ? Oh certains le mérite amplement, lui-même juge mériter son sort pour n’avoir pas su défendre les Androïdes de sa famille...mais d’autres n’ont pourtant pas leur place ici. Pas plus que vous ne la méritiez auparavant. Toutes ses pensées défilent dans son esprit, mais il se garde pourtant d’en parler. À quoi bon ? Il y a longtemps que la raison n’a plus sa place ici.

Pour en venir a détester leur espèce comme tu semblais le faire, c’est que tu avais du en baver comme Sam ne pouvait peut-être même pas l’imaginer. Pourtant tous les humains n’étaient pas les mêmes, certains avaient cherché à vous aider et même a vous défendre. Ne valait-il pas mieux s’en prendre au vrai coupables ? Le regard du jeune homme scrute ses semblables, certains d’entre eux n’ont peut-être rien à se reprocher, après tout ? Il ne peut s’empêcher de songer à Aedan, cet ancien prisonnier qui avait aider les androïdes a fuir, afin de les protéger. Heureusement il n’était plus ici, mais on l’avait tout de même emprisonner malgré tout ce qu’il avait fait.

Par ces pensées Sam ne cherche pourtant pas à juger son propre sort, bien au contraire. Il a toujours eu l’impression d’être à sa place ici. Sa lâcheté ne doit-elle pas être punie après tout ? Lui, il en est persuadé, a un tel point qu’il ne tient même plus à la vie. A ce stade-ci la mort ne serait qu’une libération.

Tu le fixes de ton regard haineux avant de lui laisser savoir que si les choses n’en tenait qu’à toi, il ne pourrait déjà plus respirer. Ça décroche étrangement un ricanement chez le jeune Harris.

«T’as peut-être raison...mais dans c’cas t’attend quoi pour me buter ? Va y !»

Il reste silencieux un moment, puis fait mine de comprendre.

«Oooh...mais c’est pas toi qui décide c’est ça ? Ta peur que ton boss te tape sur les doigts ?

Mais dis moi, ça sert à quoi de vous battre pour votre liberté, si vous pouvez même pas prendre vos propres décisions ?»

Oh oui, il s’amusait volontairement à la provoquer. Peut-être parce que quelque part au fond de lui, il espérait en finir...en finir avec la souffrance, mais surtout avec la culpabilité. Il n’en pouvait plus de revoir sans cesse l’expression que lui avait lancé Steven juste avant qu’on ne lui tire une balle en pleine tête. Il n’avait même pas eu la force de tenter une parole...quel lâche !

«Allez, montre moi c’que t’a dans l’ventre !»

Te lance-t-il, comme défi, espérant ainsi te faire réagir.

La provocation; il savait très bien que ce petit jeu était risqué et pourtant il ne pouvait s’empêcher d’en rajouter toujours davantage. Si normalement il s’amusait a provoquer la colère des autres androïde, ça n’allait pas être aussi facile avec toi. Froide et mystérieuse, tu te contentais de le fixer sans la moindre trace d’émotions sur ton visage. À croire qu’ils avaient omis les sentiments lors de ta création ! À moins que tu jouais les dur à cuire afin de te préserver de ce que tu ressentais réellement ? Il n’y avait aucune façon d’en être réellement certain et c’est peut-être ce qui motivait le jeune homme à conserver cette attitude qui ne lui attirait pourtant que des ennuis. Tu semblais prête à lui prendre la vie et pendant un instant, il espéra presque que tu ais le courage de mettre fin a son calvaire. Après tout, que lui restait-il mis a part cette culpabilité qui le rongeait ?

Il ne répond pourtant pas à ta première question, demeurant silencieux, attendant de voir quel sera ta prochaine parole ou ta prochaine action. Il ne s’attendait pourtant pas a te voir entrer dans la cellule, ni même à ce que tu t’approches de lui. Un sourire toujours aussi arrogant au visage; tu as vite fait de le lui effacer à grand coup de pied directement dans la tronche. Un gémissement s’échappe de la bouche du prisonnier, en même temps qu’un filet de sang. Il met un instant a reprendre ses esprits, avant de ricaner comme s’il était complètement fou...ou masochiste, va savoir.

«Putain, t’y vas pas d’main morte...mais si c’est tout c’que t’as, je vais m’en remettre !»

Il faut avouer qu’il a l’habitude de se faire tabasser depuis son arrivé ici, pourtant il ignore encore à qui il a faire. Peut-être aurait-il du arrêter son petit manège, mais pour ça il lui en faudra encore bien plus. Le scintillement de ta lame s’arrête tout prêt de lui et pourtant il ne semble pas le craindre. Sam ose même te regarder droit dans les yeux, lorsque tu siffles ta deuxième question. S’il veux connaître ton jugement ? Il ricane à nouveau.

«Attend, laisse moi réfléchir...qu’est-ce que j’peux bien penser de ton jugement ?»

Le malpoli fait mine de réfléchir, puis de trouver soudainement réponse à sa réflexion.

«Ah oui ! Voilà, quoi : »

D’un geste exagéré, presque comme s’il était au théâtre, il viens planquer son majeur directement sous ton nez, t’offrant ainsi un doigts d’honneur bien assumé. Un grand sourire au visage, il te regard toujours de cette façon à la fois amusé et provocatrice. On pourrait presque penser qu’il a hâte de savoir comment tu vas réagir à ce geste inconvenant.