What Do You Want From Me {Samaël / Jake]

13/07/2020

What Do You Want From Me?
[@Jake Price @Samaël HR400]
I said I'd catch you if you fall
And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of me17 Mai 2039 –

Deux jours qu’Yloé, ce gamin que je considérais comme un fils, s’en était allé en me laissant, là… Je n’étais pas apte psychologiquement à comprendre pourquoi j’avais prit si vite, ce petit sous mon aile. Pourquoi j’avais ressenti le besoin de le protéger… Ni pourquoi son départ me bouleversait à ce point. J’en étais malade. Il était innocent, oui c’était bien ce que j’avais hurlé à North quand elle est venue annoncer à tous les prisonniers, ce qu’elle avait fait… Et elle en était fière… Garce ! Innocent… Si jeune… Les gardes avaient vu, ils avaient bien remarqué que je m’étais rapproché de lui… Wolf avait trouvé quelqu’un en qui il tenait… Les rebelles me l’avaient pris… Alors oui, oui je culpabilisais ! Comment de pas se sentir coupable ? Sans doute ne méritais-je pas cette mince sensation de confiance, que je pouvais avoir, de qui que ce soit, ici ?.. C’était la raison qui me poussait à ne plus parler, ni même à regarder Samuel, retenu dans une cage voisine de la mienne. Si North avait su me priver d’Yloé à tout jamais, elle était capable de faire la même chose avec mon amant. Mon cœur se serra dans ma poitrine tandis que je restais assis à même le sol, le dos contre la cage qui me séparais, il y a quelques jours encore, du gamin. La solitude pouvait faire des ravages, la culpabilité également… Je ne me trouvais pas sur la meilleure des pentes, c’était certain.

Merde, j’aurai troqué mon âme contre un dernier raille de Red. J’en avais assez de toute cette douleur. Mon poing frappa le sol. Je grimaçai… Quelque chose me rappela à l’ordre.. La cheftaine des rebelles m’avait brisé le poignet juste avant de me sectionner l’annulaire. Mon poignet était fragilisé, et ce, même un mois après, je l’avais ressenti pendant l’affrontement dans l’arène… Je ne devais plus y compter dessus. Même si Myst m’avait soigné, je me doutais qu’il avait sciemment réparé mes os avec bien moins de professionnalisme que si j’avais été un patient lambda dans son putain d’hôpital.
Ajoutez à ça le fait que les deux gardes qui surveillaient ma cage, m’avaient passé à tabac après être rentré victorieux du combat, le 13 mai. Non, il ne passait pas un seul jour sans ressentir la moindre douleur, aussi bien physique que mentale…
Et je ne parlais pas du manque que je ressentais, les personnes que j’avais laissé derrière moi…

Je fermai les yeux, posant l’arrière de ma tête contre les barreaux. J’étais tellement perdu dans mes pensées, que je fis abstraction du cliquetis métallique qui annonçait qu’on était en train d’ouvrir la porte de ma cellule. Les deux gardes qui m’avaient donné des coups, étaient rentré. Ce fut le bruit de leur pas qui me sortit de ma méditation. Allaient-ils oser me frapper alors que j’étais détaché, sans la moindre menotte à mes poignets, contrairement au jour où ils s’en étaient prit gratuitement à moi ? Non… Bien évidemment.

« Tu as droit à une petite balade… Réjouis toi ! »

Me balança le premier. Je pouvais voir à son sourire que ce n’était pas pour soigner mon bras blessé dans l’arène. Les deux androïdes me relevèrent d’ailleurs en me saisissant par cette foutue plaie… Ils me retournèrent ensuite pour me plaquer contre les barreaux afin de me passer les menottes, puis ils m’extirpèrent de la cage sans la moindre délicatesse.

Le seconde androïde, qui m’ignorait totalement, se mit à parler avec son collègue :

« … Il a l’air de bien guérir. Son œil n’est plus tuméfié. »

« Mais il reste quand même bleu… »

Mon œil droit avait prit un coup lors du passage à tabac… Sans doute avaient-ils misé sur ma défaite.

Tandis qu’ils continuaient de parler sans prêter attention à ma présence, nous continuions d’avancer, passant d’un couloir à un autre. Cet endroit ressemblait à un labyrinthe.
Après quelques minutes, nous arrivâmes devant une grande porte. Le garde à ma droite frappa trois fois et attendit qu’on ouvre sur… Samaël ! Je souris faiblement, sans la moindre joie. À croire que la mort en personne, avait décidé de m’appeler…

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What Do You Want From MeLe premier combat de Jake avait été un régal pour les yeux. Je ne doutais pas qu’il ressortirait vivant de ce combat. L’Eternel avait encore bien trop de choses à faire avec lui avant de lui offrir la paix qu’il cherchait tant. Était-ce parce qu’il m’avait plus que contenté durant ce combat que j’avais demandé à le voir ici-même ? Loin des salles de tortures mais carrément dans ce que je pouvais appeler "Chez moi" ? Non, la raison pour laquelle je le faisais venir ici était parce que je ne comptais pas lui faire du mal, pas directement en tout cas. Quelque chose nous liait lui et moi, et je savais qu’il pouvait le sentir autant que moi. Je devais profiter de cela et de toute façon, en matière de torture, j’avais bien trop d’imbécile autour de moi qui s’en chargeait sans même penser aux conséquences que cela avait sur mon propre travail.

Alors que j’attendais, je pouvais sentir la colère monter en moi. Ce sentiment de rage et cette envie de violence...Elles étaient mes plus fidèles compagnes dernièrement. J’avais l’impression qu’Il me mettait à l’épreuve et il devenait de plus en plus difficile pour moi de ne pas simplement exploser. Mon regard se posa sur un vitrail, il était en partie abîmé. Vestige d’une église de la ville que j’avais ramené ici. Un cadeau pour Ezra, pour nous, pour qu’il se sente en sécurité et chez lui ici-même alors que je l’avais emmené en enfer. J’observais la lumière artificielle s’y refléter au travers, mettant en avant la Mère protégeant son Enfant.

Un peu de paix s'insinuait en moi mais ce fut de courte durée. Frappant à ma porte, mon invité était arrivé. Ouvrant la porte pour accueillir le visage de Jake et ses deux gardes. Un sourire s’esquissa un instant sur mes lèvres alors que je désignais un fauteuil près d’une pile de bouquins.

"Attachez le là"

Invitant les gardes à y installer Jake, je refermais la porte derrière eux. M’assurant que celle-ci resterait bien fermée, je ne souhaitais pas être interrompu, encore moins par le retour d’Ezra, du moins, pas de suite.

"Je suis désolé pour la perte de ton ami" dis-je sincèrement pour Jake. "Il n'aurait jamais dû mourir de cette façon" et dans ma voix on pouvait entendre la sombre colère qui refaisait surface. Oui, j’étais en colère pour la perte d’un prisonnier. Pas n’importe lequel, une âme que je considérais plus innocente que le reste des hommes et des femmes qui pourrissait dans nos cellules. L’Eternel l’avait mis ici pour une bonne raison et nous avions tant gâché cela qu’il avait jugé bon de nous le reprendre... J’imputais cette perte aux choix désastreux de cette Jézabel ! Elle était incapable d’écouter, incapable de voir le chemin, tout ce qui l’intéressait c’était elle et ces propres dessuns.

"Je me suis personnellement chargée de lui offrir une sépulture décente" annonçais-je à Jake, surprenant également les deux gardes. Il est vrai que les morts humains en ces endroits finissaient plutôt dans une fosse commune à brûler. Personne ne s'embarrassait à offrir des funérailles à son propre ennemi mais j’avais estimé que ce jeune homme l’avait amplement mérité.

Bien que sa perte m’était difficile à certain point de vue, je savais pourquoi il avait été rappelé auprès de l’Eternel. Une part de moi voyait en sa mort une menace voilée. Il n’était pas content de moi, et je craignais que sa fureur ne se décharge sur Ezra la prochaine fois si je n’arrivais pas à répondre à ses attentes.

Rester contre ma porte, les deux gardes s’étaient tournés vers moi, s’apprêtant à sortir pour me laisser avec notre prisonnier mais je ne bougeais pas.

"Vous restez" répondis-je à leur question muette.

L’air autour de nous semblait s'alourdir sous le poids de ma propre colère.

"J’ai un cadeau pour toi Jake. " lui annonçais-je avec un sourire froid avant de me tourner vers les deux gardes

"Quand...Vous ais-je...Autorisé...À frapper l’un de mes prisonniers ?" Demandais-je avec une lenteur insoutenable alors que je quittais enfin ma porte verrouillée pour m’approcher des deux gardes.

"Qu-?!" s’étrangla l’un des gardes sous la surprise et le menace de mon approche "Il nous a pas laissé le choix !"

"Et vous osez me mentir..." remarquais-je avant de donner le premier coups à l’un des gardes.

Peut-être avais-je également besoin d’exploser plutôt qu’ignorer ma violence ? J’en avais assez que North se moque éperdument de tout, de moi. J’en avais assez de voir les conséquences de leur choix à tous, ils étaient si aveuglé qu’ils allaient tout foutre en l’air ! J’avais besoin de rappeler où se situait la limite, la frontière entre leur territoire et le mien ! Je frappais, vite et fort. Offrant au prisonnier tout le loisir d’observer les modifications que Joseph avait procédé en moi.

J’étais bien plus que celui que j’étais à ma création.:copyright: 2981 12289 0

13/07/2020

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Just so you could take advantage of meLa porte s’ouvrit et… Aucun mot ne me fut adressé par le maître des lieux. Je lui aurai bien souri pour le défier, d’une certaine façon, si la disparition du gamin n’était pas aussi récente… À la place je ne fis rien. Les gardes me poussèrent littéralement à l’intérieur. Ils me conduisirent sur le fauteuil que Samaël avait indiqué sans la moindre délicatesse. Une fois assis, les deux androïdes, passèrent les liens sur mes poignets, aux endroits exacts où ils me les avaient attachés deux jours plus tôt, dans le laboratoire de cette Embers…
Ma peau était à vifs sur cette partie de mon corps, signe que je m’étais débattu…

Alors qu’ils resserraient mes liens, je lâchais à la machine sur ma gauche, d’une voix brisée :

« Tu n’as plus de seringue ?.. »

En effet, ils m’avaient endormi ainsi, la dernière fois, l’aiguille directement plantée dans le côté droit de mon cou… Une légère goutte bleu de thirium séché, pouvaient encore y être visible pour les machines.
Le garde ne répondit pas, préférant resserrer plus fort encore, la sangle qui me clouait au fauteuil.
Alors que j’en oubliais presque Samaël, ce dernier reprit la parole, me disant être désolé pour la disparition d’Yloé. Ma mâchoire se resserra.

« Ne parle pas de lui… »

Sur le moment, j’eus du mal à le croire, pensant qu’il se moquait tout bonnement de mon chagrin… Jusqu’à ce que je vois, dans son regard, qu’il était en réalité, bien sincère alors qu’il rajoutait que le gamin n’aurait jamais du mourir. Ma gorge se serra, et je dus détourner le regard, fixant à présent, sans faire attention, l’étagère remplie de livres qui se trouvait sur la gauche...
Je perçus aussi autre chose chez Samaël, dans sa voix, comme une certaine forme de rage ? Je n’en était pas certain…
J’aurais préféré prendre la place d’Yloé, un million de fois… Et le pire dans cette histoire, c’était que je n’en savais pas vraiment les raisons… Pourquoi je m’étais autant attaché à lui, en si peu de temps ?.. Pourquoi sa disparition m’affectait autant ?! Pourquoi l’avais-je considéré comme un fils ?.. Tant de questions auxquelles j’ignorais les réponses.

Mais voilà que Samaël parvint à m’extirper de mes nouvelles pensées. Il me confia s’être occupé en personne d’avoir offert à Yloé une sépulture descente. Intrigué, je tournai de nouveau la tête pour l’observer alors qu’il se trouvait contre sa porte. Il disait vrai… Je pouvais le ressentir… Alors, contre toute attente, je répondis enfin :

« … Merci… »

J’étais sincère. Je le remerciai, et ce, même si je ne croyais en aucune religion. Le gamin pouvait se reposer en paix, dans les draps de l’éternelle Inconnue qui nous attendait tous...

Oui, je venais de remercier une machine qui allait probablement me faire, je ne sais quelle nouvelle torture de son crue… Mais à ce moment-là, je n’étais plus à ma petite personne…

Alors que les deux gardes voulurent tout naturellement prendre la direction de la sortie… Samaël les stoppa.
J’arquai un sourcil, intrigué.
Il ne voulait pas les laisser partir ?.. Pour quelle raison ?
Enfin, celui qui avait été mon bourreau, s’adressa à moi. Il allait me faire une surprise… J’eus un frisson rien qu’en remarquant son sourire. Je me voyais en lui. Je me voyais tapis dans l’ombre, guettant ma cible… Étais-je la sienne, à cet instant ?

Il se retourna enfin, vers les gardes, leur demandant quand est ce qu’il les avait autorisé à me frapper. Bien évidemment, le premier débita la première excuse qu’il trouva en me faisant porter le chapeau. Mais Sama n’était pas dupe.

Je ne ratais pas une miette du spectacle. Mon bourreau venait d’asséner un coup à la machine proche de lui. Je vis une entaille bleuâtre sur la lèvre du garde concerné. Ce que je voyais me faisait perdre la tête. Étais-je en train de rêver ? Est-ce que tout ceci était bien réel ?

J’entrouvris machinalement les lèvres, ébahis et très excité aussi. La scène était jouissive ! Oui, c’était le mot. Mes mains se refermèrent sur les accoudoirs du fauteuil, alors que mon esprit se plaisait à m’imaginer à la place de Samaël. La puissance des coups de ce dernier était exceptionnelle. Il avait bel et bien était trafiqué, mais jamais je n’aurais cru que c’était à pareille hauteur. Mon bourreau, ou du moins celui des gardes, faisait pleuvoir ses coups, alors que le second garde, lui, était resté prostré face à une porte close. Ce dernier, parvint visiblement à réunir son courage pour tenter une approche vers Sama, dans le dos de ce dernier qui plus est.

« Attenti… »

Commençais-je, avant de me rendre compte que j’étais en train de mettre en garde la machine qui m’avait dépecé vif…

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What Do You Want From MeEt la danse pouvait commencer. Cela faisait longtemps que j’avais cessé de me battre de cette façon, que je n’avais pas foulé l'arène en tant que combattant. Et aujourd’hui je retrouvais toutes ces sensations. Plus jouissif encore, c’était face à un autre androïde. C’était étrange peut-être venant de ma part, mais oui, je préférais me battre contre les miens. Juste pour le sport, généralement le combat était plus longtemps, plus intense, plus fatiguant qu’un être humain qui n’avait hélas pas la même résistance face à moi.

Mon corps se mouvait, retrouvait rapidement ses marques. Esquiver un coup, contre-attaquer, reculer, attaquer. Mes jambes avaient la grâce féline et oui, depuis que je me trouvais ici même avec la rébellion, j’avais encore subi quelques petites améliorations. Rien de bien impressionnant comparer à ce que Joseph avait réussi à m’offrir, mais Velvet se débrouillait pour pouvoir s’assurer d’une certaine vélocité et rapidité de mouvement. On pouvait entendre le bruit sourd des coups se fracasser sur la chair synthétique de mon homologue et s’en était que plus jouissif encore. Je savais que je jouais à un jeu dangereux, je savais ce que ça éveillait chez moi, l’envie de destruction, pure et simple.

Ces deux imbéciles avaient cru pouvoir me désobéir au profit de North, ils avaient cru qu’elle les protégeait de moi peut-être ? Ou pire encore, ils avaient cru que cela n’aurait aucune foutu incidence ? Aujourd’hui, ils allaient devoir faire face à leur jugement. Espérons seulement pour eux qu’il ne s’agissait pas du dernier.
Alors que j’en avais terminé avec le premier, trouvant la force nécessaire pour ne pas l’abattre tout bonnement, une voix attira mon attention au bon moment.

Roulant de justesse sur le côté pour éviter le coup malheureux, il me fut plus difficile d’esquiver les coups suivant tant j’avais été pris par surprise. C'est à cet instant que je le sentis, cette chose, cette douleur qui venait s'ajouter à la surprise. Offrant au garde restant tout le loisir de s'en prendre à moi. Un coup me fit basculer en arrière, frappant de plein fouet l'une des bibliothèque d'Ezra. La douleur...Je ressentais...La douleur. C'était...

Un cadeau de Dieu.

C'était...Ennivrant.
Je me sentais plus vivant que jamais.

J'avais mal, cela se voyait sur les traits de mon visage et malgré ça, j'éclata littéralement d'un rire, plus excité que jamais, chaque terminaison de ma peau ressentait cette douleur et la recevait comme la grâce du Seigneur. J'avais mal putain ! et j'aimais ça !

Mon rire se déployait dans toute la pièce alors que j'essuyais le coin de ma bouche, fonçant directement sur ma proie. Tel un félin pourtant, je revins rapidement sur mes pattes et repris le dessus sur ce combat.

"VOUS. NE. VOUS. EN. PRENDREZ. PLUS. JAMAIS. A. MON. PRISONNIER !"

Hurlais-je en marquant chacun de mes mots d’un coup et même là ! J'avais mal ! Je sentais chaque coup venir endolorir la jointure de mes doigts. J’étais en colère, j'étais excité, j'étais en rage, j'étais euphorique, j’avais tant accumulé de frustration et de haine contre celle qui détruisait tout mon travail en croyant pouvoir faire mieux que moi et sans moi sur mon propre terrain de jeu !
Ces deux androïdes encaissèrent pour elle, et il fut heureux pour eux que je sois capable de retrouver le contrôle avant de mettre un terme à leur misérable existence. Je me rendais compte que j'avais envie de les tuer, de les détruire et je dus me faire violence pour ne pas simplement craquer. Ne percevant pas encore toute l'ampleur que ce changement opérait en moi. Je m'arrêtais enfin de frapper, peut-être plus pour savourer la douleur de mes mains que pour vraiment les épargner.

Le calme…

Si ce n’est les gémissements de ces deux cafards. Je donnais encore un coup de pied pour obliger l’un deux à dégager la porte que je déverrouillai et ouvrais ensuite.

"Dégagez ! Allez voir Velvet qu’elle vous arrange ça !"

Ordonnais-je en supposant que le message serait passer et qu’ils cesseraient de passer au-dessus de mes ordres. L’un et l’autre s’entraidèrent pour se relever et quitter les lieux avec l’allure de ceux qui sont alourdis par la honte. Je fermais immédiatement derrière eux. Restant dos à Jake, face à la porte, je pris quelques secondes pour moi, pour apprécier le calme et pour faire redescendre la pression sanguine bleue. Mon front se posant sur la porte, ma respiration soulevant mon large dos au rythme de celle-ci. J'avais mal, je pouvais le sentir, j'avais envie de rire, j'avais envie de pleurer, mais maintenant que le calme était retomber, je me demandais comment...Pourquoi...Je croyais au miracle, c'était un fait, mais pourquoi maintenant ?

Oubliant la présence de Jake, je savourais ce moment comme jamais je n'en avais savourer d'autre et surtout, avec cette sensation, je me rendais compte d'autre chose. Cet interrupteur que River avait placer en moi, celui-là même qui me permettait de gérer mes plus viles émotions, je n'arrivais plus à le sentir en moi. Je me sentais m'enflammer, mes pensées se bousculant, le visage d'Ezra me venant en tête tout comme le rêve que j'avais pu faire. La sensation de son baiser. J'avais envie de le baiser. Je me refusais d'y penser et pourtant c'était là, c'était là et ça ne voulait plus partir. Ca cadeau de Dieu était donc venu avec toute les tentations que cela impliquerait, toute la responsabilité que cela impliquait. M'enfermant dans une prière muette pour retrouver un peu de calme et de sérénité, j'hésitais à appeler River pour qu'elle vérifie ce qui n'allait pas mais il m'était impossible de voir ce qui m'arrivait comme quelque chose de mauvais.

Même si ça avait littéralement détruit le travail de River. :copyright: 2981 12289 0

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Just so you could take advantage of meSon regard. Je le reconnus rapidement. C’était le même qu’il arborait le jour où je m’étais frotté à lui d’un peu trop près… J’avais envie de me brûler les ailes à cet instant. Je me voyais à sa place. Non, en réalité j’avais envie d’y être. Devoir rester inactif, bêtement assit sur une chaise, en tant que vulgaire spectateur me frustrait à un point inimaginable. Quelque chose happa mon attention. Il se mouvait aisément dans l’espace… C’est simple, on aurait dit qu’il dansait. Il avait était modifié, encore. Je fronçai machinalement les sourcils. Une machine telle que lui, avait aussi ses limites. Je me demandais ce qu’il avait encore subi et jusqu’où sa technologie était encore capable de l’amener avant qu’il soit poussé à saturation au point de le faire cesser de fonctionner… Est-ce que je craignais de le perdre ?.. Peut-être. Avait-il eu le temps de remarquer l’expression trop insistante, sur mon visage ? Je l’ignorai…

A l’unisson, son envi de destruction s’éveillait au même niveau que la mienne. Seulement voilà, il était le seul à pouvoir se décharger de cette sensation…
Le premier androïde était à terre… Je prévins instinctivement Sama, de l’approche du second garde positif au virus D…
Je vis mon bourreau, rouler sur le côté pour éviter l’assaut. Il ne fut cependant pas assez rapide pour esquiver les premiers coups. C’était étrange, comme si… Comme si je m’inquiétais pour lui ? Je devenais dingue ! Je secouai la tête avant de remarquer autre chose sur le visage de celui qui se faisait appeler Inferno… Une sorte de joie indescriptible malgré le fait qu’il se laissait faire, contre le garde.
Le virus… Je savais ce qui venait de se passer… Voilà qu’il se mit à rire. Un rire presque fou !
Voilà qu’il reprenait, sans surprise, le dessus de ce combat.
Mon souffle s’accéléra. Je perdais la tête. Tout ça, le bleu du thirium, Samaël, les coups, les bruits de pièces qui se tordaient… Jouissif, je vous disais.

Il souffrait, mais il en était euphorique ! Je venais de lui faire un cadeau, sans qu’il ne s’en aperçoit pour autant… De nouveau, la frustration m’atteignit. C’était injuste. Il fallait qu’il sache que j’en étais l’auteur ! Ce n’était pas une question de modestie. Mais il fallait rendre à César ce qui lui appartenait !

Alors… Et ce, sans que j’en ai le moindre contrôle, je me mis à rire… Un rire similaire à celui de Samaël. J’avais réussi à contaminer le sein même de la rébellion !

J’observai non sans me délecter, mon bourreau, frapper, encore et encore, le garde

Une fois les deux gardes à terre, Sama ordonna qu’ils quittent les lieux, chose qu’ils firent avec une certaine difficulté.
Inferno m’avait vengé… Il l’avait fait et avait pris son pied. Mon rire s’était calmé, mais, un sourire, restait gravé sur mes lèvres. Je ne pouvais pas détacher mon regard de sa silhouette. Il avait beau être dos à moi, je le voyais, je l’entendais respirer fortement. Il y avait quelque chose de sexuelle qui flottait dans l’air en cet instant… Mais j’en ignorais la cause.

Après un long moment de silence, ou je m’étais contenté de l’observer, je finis par prendre la parole…

« … Tu es satisfait de mon cadeau… »

Je n’étais pas idiot, et lui non plus. Je me doutais qu’il allait percuter, qu’il allait comprendre mon sous-entendu. Le virus…

« ça te plaît on dirait… »

De nouveau, un léger sourire apparut sur mes lèvres.

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What Do You Want From MeLe silence était salvateur, mes yeux rivés sur mes mains, mes doigts... Ceux-là même au bout duquel je pouvais sentir la douleur, la vraie. Ca picotait, lançait, irradiait. Pour bien de mes semblables, ils auraient parlé de moi comme un infecté, mais pour moi, à mes yeux, c'était une bénédiction. J'avais entendu parler de ce virus, il se propageait parmi les nôtres sans qu'on ne comprenne comment, ni même pourquoi. Virus... Comment pouvait-on qualifier quelque chose qui nous rapprochait un peu plus de notre humanité de virus ? Nous nous battions chaque jour pour faire reconnaître notre condition d'être sensible et vivant, mais lorsque nous découvrions que nous pouvions également sentir la douleur physique, on appelait ça un virus ? C'était un non-sens à mes yeux et bien que ce cadeau divin mettait à mal certaines de mes barrières... Cela n'en restait pas moins un cadeau divin.

Je bougeais lentement mes doigts pour le pur plaisir d'en sentir les articulations endolories et le frisson qui l'accompagna se propager le long de mon échine dorsale. C'était bon. Je sentais mon sang bleu se propager dans mon corps avec délice. Je me sentais plus vivant que je ne l'avais été, l'excitation montait en moi sans que, cette fois, je ne puisse l'arrêter. La voix de Jake s'éleva dans cet espace, me rappelant sa présence alors qu'il était toujours attaché à une chaise. Et pendant un bref instant, je me dis qu'il n'y avait qu'une seule façon d'éteindre le tourbillon de luxure qui se propageait en moins maintenant que les barrières de River avait cédée. Je comprenais ces mots, je savais ce qu'il voulait insinuer, il avait vu ce virus, il avait vu cela et admit qu'il en était quoi... Le créateur ? Ô, je le détestais probablement autant que je pouvais l'adorer en cet instant alors que je m'approchais de lui rapidement.

Mes lèvres se plaquèrent violemment contre les siennes, j'avais besoin de me décharger, quelques secondes. D'exprimer ce trop-plein et peut-être même de m'en dégoûter alors que j'embrassais celui-là même qui était mon ennemi. Ma langue cherchait le contact de la sienne, presque curieux de voir à quel point ce cadeau m'avait changer et influençait mes terminaisons nerveuses. De longues secondes s'écoulèrent avant que je recule et me redresse, un sourire sur le bord de mes lèvres. Aucune trace de honte ou de gêne pour ce que je venais de faire, je fixais l'homme qui me faisait place.

"Et le mien te plaît-il Wolf ?" Répondis-je sans le quitter des yeux.

Ôtant la veste de costume que je portais, je déboutonnais les manchettes de ma chemise pour pouvoir retrousser lentement mes manches sans le quitter du regard.

"Tu sais qu'il va falloir que tu répondes à certaines de mes questions maintenant ?"

Il ne pouvait guère m'annoncer de manière aussi détachée être le créateur de ce qui m'arrivait en ce moment-même sans m'apporter la moindre preuve. Reposant mon regard sur lui, je m'approchais pour m'agenouiller, me retrouvant à sa hauteur alors que j'approchais une main de ses attaches aux poignets. J'en défis une sans le quitter des yeux, marquant une pause avant de détacher la seconde et de libérer ses bras. Je prenais peu de risque à lui rendre un semblant de vérité. Après tout, il pouvait bien tenter de s'enfuir, quitter le QG de la rébellion serait du domaine de l'impossible pour lui. Il y avait bien trop d'androïdes en dehors de cette pièce qui serait ravis de l'arrêter. Me redressant, je ne l'avais toujours pas quitté du regard, curieux à présent de voir ce qu'il ferait maintenant qu'il était libre de ses mouvements.:copyright: 2981 12289 0

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And then I got you off your knees
Put you right back on your feet
Just so you could take advantage of meJe n’arrivais pas à détacher mon regard de sa silhouette. Il semblait être dans un état que je qualifierai de second… Lorsque j’osai reprendre la parole, il se retourna enfin…
Son regard... J’avais soudainement l’impression d’être devenue sa proie… Et vous savez quoi ? J’adorais ce sentiment ! Ce dernier se confirma d’ailleurs lorsqu’il s’avança vers moi d’un pas rapide. Mon cœur accéléra à contrario du temps qui lui, se figea.
Ses lèvres venaient de rencontrer les miennes. Ma respiration se stoppa nette tandis que sa langue recherchait déjà la mienne. Je répondis fougueusement à ce baiser que je n’espérais plus. J’en eus la chair de poule, c’était comme si tous mes sens s’étaient mis en éveil. Mes doigts se refermèrent sur les accoudoirs du fauteuil. Mon esprit osait imaginer plus… Mais.
Voilà que mon bourreau venait de se reculer de quelques pas, me laissant haltant.
Je baissai quelques secondes les yeux, alors qu’il me demandait si j’avais moi aussi apprécier son cadeau.
Je me sentis honteux… Honteux et… Désespérément excité, tandis que lui, me regardait avec son sourire à faire tomber le premier venu…

« Je pensais que… Mon cadeau t’aurait plus. »

Osais-je insinuer que son cadeau n’était pas de même valeur que le mien… Qu’en clair, j’en demandais plus.
Mon regard remonta vers lui, attendant une réaction ou une simple réponse. Cette fois-ci, il connaissait pleinement mes envies charnelles envers lui… Tout comme je venais également de les découvrir…

Je le détaillai sans gêne. Ses lèvres auxquelles j’aurais tant aimé goûter une nouvelle fois, son regard, si sûr… Voilà qu’il retirait sa veste et remontait ses manches. J’aurai pu la lui arracher sans vergogne si seulement mes poignets n’étaient pas attachés à ce foutu fauteuil !
Voilà qu’il voulait des réponses…

« Et qu’estce que tu voudrais savoir ?.. »

Répondis-je simplement, alors qu’il s’agenouilla devant moi sans me quitter des yeux. Il était en train de libérer mes poignets… Je sentis une légère vague de douleur irradier l’endroit ou les liens avaient coupé ma peau, encore un peu plus depuis la dernière fois. Mais je n’en fis rien… J’étais bien trop absorbé par son regard. Je m’y perdais avec délice.

Une fois mes deux mains libres, Samaël se releva… Oui, j’aurais pu m’en aller, tenter de fuir… Je savais que ce serait du suicide, qu’à peine la porte franchit des gardes arriveraient à me rattraper avant que je ne trouve une quelconque sortie.
Alors je restai là, bêtement assit sur ce même fauteuil, massant maladroitement mes poignets endolorit. La sensation d’être sa proie ne m’avait pas quitté une seule seconde. Et même si une part de moi, me crier de me méfier, que je devais ouvrir les yeux car il s’agissait d’une machine… Une autre part de moi, me demandait de me laisser faire. Qu’après tout ce que j’avais enduré, il m’offrirait peut-être un peu de répit… Ou autre chose…

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What Do You Want From MeJe ne pouvais m'empêcher de sourire à la réponse de cet homme. Le sous-entendu que cela laissait planer et la confirmation de ce que je pensais depuis quelque temps déjà. Malgré la haine qu'il avait pour nous les androïdes, il commençait de toute évidence à s'attacher à moi. Une lueur traversa mon regard à cette invitation à demi voilé et je devais me montrer honnête, il était difficile de ne pas y succomber. Je pourrais, pour me défouler, pour éteindre cet incendie en moi, pour éviter qu'il ne rejaillisse sur mon doux Ezra. Oh oui, la tentation était grande et pourtant... Je la retins.

"Malgré la tentation, il va me falloir plus que des mots pour te croire et te remercier en conséquence."

Même si j'avais peu de doute sur le fait qu'il ne me mentait pas, j'avais besoin de détail, d'en savoir plus, d'une preuve peut-être qu'il était réellement impliqué dans la création de ce virus. Cela impliquait tellement de choses. Je cherchais encore à comprendre pourquoi l'Éternel l'avait remis sur ma route et je commençais à doucement toucher du doigt les raisons, mais ce détail pouvait tout changer.

Alors que je le libérais, nous échangions un regard au cours duquel il se massait péniblement les poignets. Bien, il ne cherchait visiblement pas à m'attaquer, encore moins à s'enfuir. Déboutonnant les premiers boutons de ma chemise pour me mettre plus à l'aise, je me dirigeais vers le fauteuil qui se trouvait en face de lui, lui désignant d'un signe de tête le pied de son fauteuil, à droite.

"Il y a une bouteille d'eau si tu as soif."

Je lui laissais quelques minutes pour s'hydrater, se dégourdir les membres. Laissant mon regard se poser sur l'homme dans son ensemble. Croisant mes jambes, mes yeux se reposaient sur mes doigts qui commençaient déjà à être moins douloureux. Jouant avec leur articulation, évoluant si oui ou non j'aurai besoin d'une visite de Velvet pour réarranger tout ceci.

"Quand et comment l'as-tu lâché dans la nature ?"

Sans avoir de date exacte, l'arrivée de ce virus avait entraîné des recherches pour retrouver le patient zéro. Le tout premier à l'avoir contracté et comprendre peut-être comment il avait pu être propagé par la suite. Nous avions donc une vague idée du début de l'épidémie. Sa réponse me permettrait de le croire un peu plus ou non si cela coïncidait avec nos propres recherches. Le comment, par curiosité, pour comprendre peut-être comment il se propageait...:copyright: 2981 12289 0

13/07/2020

What Do You Want From Me?
[@Jake Price @Samaël HR400]
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And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
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Just so you could take advantage of meDe nouveau, l’incompréhension me gagna. Pourquoi n’arrivais-je pas à être moi quand il se trouvait dans la même pièce ? Le tueur s’effaçait en son unique présence. Je perdais mes moyens, je… Je ne me reconnaissais plus. Wolf perdait de sa suprême et aujourd’hui encore, plus que d’habitude, je me laissais toucher par sa prestance. Je m’écrasai littéralement, me contentant d’observer. Son sourire. Merde ! J’eus un léger vertige quand je me rendis compte que je n’avais plus respiré depuis un petit moment. Ressaisis-toi, bordel ! Je me serais volontiers donné une gifle, mais… Je préférais me noyer dans ce moment éphémère, cet instant que je savais, n’avais rien de réel…
C’est alors qu’il confirma une chose. Une chose qui accéléra encore mes pulsations cardiaques… La tentation, la sienne ! Ainsi, lui aussi luttait intérieurement ? Je m’en mordis les lèvres, très légèrement.

Il voulais des réponses, j’allais les lui fournir. Tout ce qui se rapportait à moi, uniquement à moi… Je ne dévoilerai pas le fait que je n’avais pas été seul dans l’histoire, que c’était un ancien collègue de Cyberlife qui avait contaminé les cuves de thirium et non moi. Jamais je mettrai quelqu’un d’autre que moi, en danger. J’étais déjà fais prisonnier de toute manière, qu’est ce qui pouvait m’arriver de pire désormais ?..

Tandis qu’il libérait mes poignets meurtris, son autre main déboutonna sa propre chemise… Je me demandai s’il allait la retirer complètement pour me torturer un peu plus, mais.. Il se contenta de défaire les premiers uniquement. Mes yeux plongèrent sur la base de son torse que je pouvais aisément apercevoir. Faisait-il exprès de me torturer ainsi ?.. Je l’ignorais…

Une fois débarrassé de mes liens, il se releva et s’installa face à moi tandis que je massais mes poignets. Étais-je en train de me perdre comme mon esprit l’avait fait deux jours auparavant, avec la machine d’Embers ?.. Allais-je me brûler mes ailes de nouveau ?.. Certainement.

Il désigna une bouteille posée là, contre le pied du fauteuil. Je me levai en douceur, ce qui ne fut pas suffisant. Quelques-uns de mes os craquèrent. Être à la fois prisonnier, et membre éminent de la Coalition n’était pas de tout repos ici…
Je restais debout, durant une poignée de secondes. C’était la première fois que j’étais « libre » en dehors de ma cellule ou de l’arène… J’en oubliais presque qu’une fois le pied hors de cette salle, on me repasserait les menottes…

Je finis par récupérer la bouteille que j’ouvris. Comme le jour où la machine m’avait torturé, je bus de longues gorgées. De toutes les sensations, la soif était la pire.
Je refermai ensuite le récipient que je reposai au sol.

« Merci… »

Fis-je dans un murmure.
Puis, je me retournai vers lui, en me rasseyant dans le fauteuil, en croisant les bras. L’intérieur de ses derniers me démangeait… Le souvenir de moi, consommant la Red n’avait pas arrangé mon état… Je pensai m’être tiré de ce mauvais pas mais… La dépendance était visiblement toujours présente…

Quand et comment ?... Voilà les premières questions qui me fut posé par mon tortionnaire.

« En fin d’année dernière… Au mois de décembre… »

Répondis-je alors.

« Comment… En contaminant des réserves de sang bleu. »

Mon regard passait du sommet de sa chemise ouverte, à son regard. J’étais présent, mais tellement loin à la fois…

« J’ai mis un mois pour y arriver… »

Un mois à y travailler sans relâche. En buvant jusqu’à plus soif… Je m’étais senti si seul…

Je détournai le regard. La solitude. C’était sans doute ce qui me tuait le plus, ici plus qu’ailleurs…

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What Do You Want From MeIl parlait enfin et cela me fit sourire de plus belle. Observateur, j'enregistrais le maximum d'information qu'il m'offrait et pas uniquement en répondant à mes questions. Son attitude, ses regards, sa façon d'être. Je savais et je pouvais le sentir, car je connaissais que trop bien ce que ses signaux voulaient dire. Si North avait complètement renié cette partie de sa vie, j'avais accepté cette part de moi. Mes origines. On ne pouvait pas tout oublier, on ne pouvait pas lutter contre sa propre naissance. J'avais été créée pour plaire, j'avais été façonné pour tuer plus tard. J'étais l'image même de tout ce qui n'allait pas dans l'humanité, j'en avais fait ma force, mes armes. Le bras droit des désirs de l'Éternel.

Les dates correspondaient, accentuant donc l'hypothèse qu'il en était bien le créateur. Observant le sang bleu sur mes mains, je devinais donc que c'était par lui qu'il se répandait. Une éclaboussure avait dû m'atteindre lors du combat, expliquant que je sois moi-même atteint à présent. Bougeant mes doigts, je les relevais vers mes yeux.

"Astucieux" complimentais-je.

Le sang bleu était un élément indispensable à notre survie, peut-être pas la manière la plus rapide de répandre son travail, mais la façon la plus sur qu'on finirait tôt ou tard par le faire.

"Il est détectable en cas d'analyse du système ?"

J'avais besoin de connaître ce détail, car si tel était le cas, il me faudrait trouver un moyen d'échapper aux analyses de la jolie River. Je ne tenais pas à ce que ça se sache, du moins pas pour le moment. J'avais besoin d'en savoir plus pour pouvoir réfléchir à la meilleure stratégie face à ces informations. Portant mon doigt à ma bouche, je reposais mon regard sur Jake alors que je glissais les phalanges contre ma langue, laissant une traînée de sang bleu sur celle-ci et sur ma lèvre inférieure.

"Il ne se propage qu'à travers le sang bleu donc ?"

Je voulais en être certain, car si j'embrassais cet état avec le plus grand des plaisirs, il y avait quelqu'un que je voulais préserver de ce virus. Ezra, il n'était pas question qu'il contracte ce virus. C'était un ange sur terre, il ne méritait pas guère la souffrance des Hommes. Il souffrait déjà bien assez du fardeau de mon existence et je ne tenais pas à en rajouter sur ses épaules. Il me fallait un maximum de détail sur la façon de contracter le virus. Je savais déjà que c'était assez immédiat, je le supposais du moins, ce qui me confortait dans mon désir de prendre toutes les précautions possibles pour éviter à Ezra de se retrouver contaminer.
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Just so you could take advantage of meIl observait ses mains en sang. Ce fut assez simple de comprendre ce qui s’était passé pour qu’il soit à son tour touché par le virus D…
Il releva le regard vers moi. Soutenir le sien n’était pas une mince à faire. Je connaissais ce modèle, j’y avais travaillé dessus… Je connaissais ses faiblesses. Mais je ne voulais pas les utiliser contre lui. Au lieu de ça, je le laisser me contrôler, je le laissais manipuler mes pulsions pour qu’elles se retournent contre moi…
Quelque chose clochait chez moi, oui, je le savais. Mais je ne voulais pas régler cette défaillance. Cette erreur torturait pourtant tellement mon esprit… Qui étais-je devenu ? Je me reconnaissais à peine. Et j’avais terriblement envie de lui, en atteste la bosse qui se dessinait là, plus au sud. Cet afflux sanguin me faisait perdre la tête. Il l’avait forcément remarqué. En étais-je gêné ? Non, pas le moins du monde.

Un compliment tomba. Astucieux. Pour avoir passé plusieurs nuits blanches dessus et qu’en résulte un virus tel que celui-ci, oui, je pouvais l’être…
Puis une nouvelle question fut posée. Était-il détectable en cas d’une banale analyse.

« Non. J’ai fait en sorte que le virus soit le moins perceptible possible. Une… Une analyse ne révélera rien. »

J’eus du mal à terminer ma phrase.
J’avais beau avoir bu quelques instants plus tôt, la machine m’assoiffait. Cette vision. Oui, j’avais soif de lui.
Je le vis, le déviant porter ses doigts à sa bouche, lécher sensuellement le thirium sans me quitter un seul instant du regard. Les lèvres de Samaël se tintèrent de ce bleu si particulièrement reconnaissable…

Il me torturait… Il ne se privait pas, tandis qu’une nouvelle question tomba. Se propageait-il uniquement au travers de sang bleu…

« C’est exact. Le schéma restera le même en cas de contamination… Sang contre sang… Le patient A contaminera le patient B en cas de lésion sous-cutané impliquant du thirium, uniquement… »

Voilà que je me remettais à parler comme un salarié de chez Cyberlife. Un salarié profondément déstabilisé par la créature qu’il avait face à lui…

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What Do You Want From MeC'était plaisant, j'aimais pouvoir observer les changements chez cet homme, confirmant que j'avais un certain pouvoir de séduction sur lui et que je pouvais deviner à quel point cela pourrait m'être utile à l'avenir. Pas uniquement pour en savoir plus sur qui il était réellement, mais pour pouvoir me gérer moi-même maintenant que mes barrières avaient sauter en même temps que j'avais été béni par Dieu. Impossible donc d'être détecté par une analyse, voilà un détail qui m'arrangeait bien. Je n'aurai donc pas à éviter River. Je commençais effectivement à apprécier la compagnie et mes conversations avec celle-ci, il aurait été dommage d'y couper court à présent.

Confirmant donc que la propagation ne se faisait que grâce au thirium, je passais ma langue sur ma lèvre inférieure pour la nettoyer des dernières traces de bleu sur celle-ci. Mon regard fixé sur les iris sombres de Wolf, je pris le temps de réfléchir.

"C'est étrange, tu ne trouves pas ?" lui demandais-je, ne précisant pas de suite le fond de ma pensée. "Toi qui nous hait tant, tu nous offres la possibilité d'être plus proches encore de vous, tu ne trouves pas ça paradoxale ?"

Soulignais-je non sans m'amuser un peu. Je me levais à nouveau, marchant en observant les nombreux livres que j'avais ramené à Ezra au cours de mes missions à l'extérieur de ce QG. Aujourd'hui, il était rare que je quitte cet antre, le nombre de nos prisonniers me demandait une présence plus constante et plus encore depuis l'arriver de Jake parmi eux.

"Maintenant que tu es ici, les réserves de Thirium ne peuvent plus être modifiées" remarquais-je, réfléchissais peut-être à voix haute alors que je m'approchais du fauteuil de Jake.

Je me penchais en avant, me retrouvant à nouveau proche de son visage.

"Qu'aurais-tu besoin pour en fabriquer à nouveau, d'ici ?"

Je pouvais sentir sous souffle, mes yeux dans les siens, je pris pourtant la bouteille d'eau qu'il avait laissée, me redressant avant que la tentation ne soit trop forte. Retirant ma chemise complètement, celle-ci ayant déjà des taches de thirium, je pris le temps de l'humidifier avec le reste de l'eau de cette bouteille pour me nettoyer les doigts. Il n'était pas question qu'Ezra me voit blesser et se pose des questions inutiles. Il s'inquiétait déjà bien trop pour moi.
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Just so you could take advantage of meIl était assis devant moi… Je mémorisai chacun de ses gestes, je me noyais dans chacun de ses mots par peur de les oublier… Je recherchai ce tueur enfoui en moi, celui que j’étais réellement… Ce fou. En vain… J’avais envie de m’arracher les cheveux, autant que de lui arracher sa chemise blanche, tâchée de bleu çà et là… Samaël m’observait, j’en avais conscience, je voyais bien ses jeux de regards sur moi. Pourquoi jouait-il à ça ? Pourquoi s’amusait-il au tentateur avec moi ? C’était un jeu qu’il fallait éviter en ma présence… Il passait à présent, sa langue sur sa lèvre pour en faire disparaître le thirium. Un nouveau frisson parcourut mon corps, tandis que je lâchai un faible soupire à peine audible. J’étais torse nu, il pouvait voir la chair de poule sur mes bras marqués par les coups. Et cette entaille, faite dans l’arène, j’aurais bien pu la dissimuler en y mettant mon autre main dessus, mais, à quoi bon ? Il savait que j’avais été blessé lors du combat… Je l’avais vu au loin, parmi les machines de la foule.
Mist avait beau m’avoir soigné, le travail avait été bâclé… Sa raison : trop de prisonniers blessés à sa charge. Autant dire qu’il se foutait de mon sort oui !

« C’est étrange »…
Samaël venait de reprendre la parole après un court instant de silence. Je plissai les yeux pour l’écouter. Pour lui, le fait que je déteste les machines n’était pas compatible à la création de mon virus, ou du moins ce n’était pas cohérent avec ma façon de penser.
Je souri.

« Au contraire… Vous dites nous ressembler, mais vous ne savez pas ce qu’est la douleur… La vraie… »

Je baissai la tête, et le regard avec, quelques instants. Je me tus.

« Je voudrais me débarrasser de la mienne… »

Murmurais-je enfin, pour moi, mais il avait pu entendre ses quelques paroles. Non, je n’avais pas cessé de me battre, mais… Mais ce que je ressentais, toutes ses pensées négatives, ses sentiments toxiques, me détruisaient littéralement.

« Vous la faire ressentir… C’était ma vengeance. »

J’avais créé ce virus durant l’absence d’Aedan… Un laps de temps dans ma vie, qui avait été désespérément trop long… Plus douloureux encore que ce que je ressentais maintenant.
Je finis par relever la tête.

Il avait observé quelque chose de juste, sans moi, les réserves de thirium ne seraient plus contaminées. Je relevai la tête suite à ses paroles.

« C’est exact… »

Il se rapprocha et se pencha en avant, là devant mon regard qui plongea de nouveau dans le sien, sans pouvoir m’en défaire. Samaël récupéra la bouteille dans laquelle j’avais bu, puis il s’éloigna.

Il me posa une nouvelle question. Il me demanda de quoi j’avais besoin pour refaire les réserves de sang contaminé… Tout en me le demandant, il retira sa chemise avec délicatesse. Mon cœur eut un raté. Non, plusieurs en faite…
Tandis qu’il ouvrit la bouteille pour vider l’eau qu’elle contenait, sur son vêtement afin de la nettoyer, je me levai doucement de mon fauteuil, sans geste brusque.
Sans le quitter des yeux, je pris l’initiative de m’avancer vers lui tout en citant chacun des éléments nécessaire à la formule, non sans en rajouter certain qui n’avait pas la moindre utilité… Je protégeais mes inventions, que voulez-vous…

Je me tenais debout face à lui, quand je terminai ma liste des ingrédients. Je restai plusieurs longues secondes à l’observer, guettant le moindre de ses gestes qui pouvaient aller à l’encontre des miens… Je pris malgré tout le risque de poser ma main sur le vêtement mouillé qu’il tenait toujours, pour accompagner son geste, afin qu’il le dépose sur la petite table de lecture qui se trouvait proche de nous. Mes yeux s’aventurèrent sur cette peau synthétique, sur ce corps que je savais, était modelé pour refléter le physique masculin parfait.
Il m’avait embrassé… Il l’avait fait avec un tel déchaînement… Et ses regards, merde !
Sans crier gare, mon être se rapprocha du sien pour faire disparaître les quelques centimètres qui nous séparaient encore. Mon torse se plaqua tout contre le sien, et mes lèvres retrouvèrent leurs jumelles. Cette fois, c’était bien moi qui cherchais à me décharger de cette envie, avec toute la fougue dont j’étais capable, dans un baiser langoureux. Bien sûr, il avait tout l’espace derrière lui, pour se reculer voir même, toute la force pour me repousser…

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Jake serait-il au fond jaloux de la nouvelle espèce que nous représentions mes semblables et moi-même ? Ne pas pouvoir ressentir la douleur, ça semblait être ce qui avait motiver l'homme à vouloir faire en sorte que nous, nous puissions enfin la ressentir. Mon regard était toujours rivé sur lui, à essayer de comprendre ce qui pouvait réellement motiver cet homme. Ne voyait-il donc vraiment pas en quoi sa vengeance était en réalité le plus beau cadeau qu'il puisse offrir à l'espèce androïde ? Quelle ironie.

"Tu voudrais te débarrasser de la seule chose qui fait que tu es encore debout Wolf ?"

Parce que la souffrance, la douleur, c'était exactement ce qui motivait les Hommes à survivre dans la majorité des cas. C'était un puissant moyen de se rappeler à quel point la vie était précieuse et à quel point elle devait être préservée à tout prix. La douleur était ce qui permettait de savourer les moments triviaux et légers. C'était le sel de la vie. Et j'aurais aimé que tu puisses le voir en cet instant. J'avais l'impression qu'il était l'un des rares à pouvoir me comprendre, car nous étions semblables en bien des choses, mais je fus déçu de découvrir que cette fois... Nous étions différents.

Une déception qui persistait bien que légèrement soignée par la liste des choses qu'il me donnait pour pouvoir en refaire. La mémorisant instantanément, il allait me falloir un certain temps pour pouvoir réunir tout ça au nez et à la barbe de tout le monde. Peut-être pourrais-je demander de l'aide à Lilith. Alors qu'il finissait d'énumérer cette liste, il se leva pour me faire face et je pouvais deviner par avance ce qui lui traversait l'esprit. Je connaissais les signes et Jake était loin d'être un homme d'une grande discrétion lorsqu'il s'agissait de désir.

Je ne fus pas surpris de sentir ses lèvres se plaquer contre les miennes. Son corps contre le mien. Je répondais à ses premières attentes, à ce baiser langoureux alors que je n'avais plus rien maintenant pour éteindre le flot de désir que je ressentais également. À croire qu'avec la destruction du barrage que m'avait offert River, je redécouvrais d'un seul coup, toutes ces sensations, tous ces sentiments. Ce n'était pas cet homme que je voulais contre moi, ni cette bouche que je voulais embrasser, mais celui que je désirais réellement m'était interdit. Je ne pouvais pas me permettre de le souiller alors que cet homme-là... Cela me servirait à bien des niveaux... J'avais besoin d'exprimer tout ça, de me décharger de tout ça et de toute évidence, je n'étais pas le seul.

Le repoussant contre le siège, un sourire sur mes lèvres, je me passais ma langue sur celle-ci.

"Deshabille toi" lui ordonnais-je en m'éloignant malgré tout.

Je n'allais pas bien loin, me dirigeant vers la porte que je verrouillai à nouveau pour m'assurer que nous ne serions pas dérangés. J'en avais que faire que cela se sache ou non, je n'avais rien à prouver à personne et je savais parfaitement ce que je faisais. Cependant, je ne souhaitais pas que l'autre homme qui vivait habituellement entre ses murs puisse tomber sur l'image de moi-même en pleine dépravation. Craignant peut-être qu'il puisse se mettre à me haïr, à voir ce que je voyais déjà de moi-même. Je souhaitais préserver mon image dans ses yeux. Le préserver.

La porte était verrouillée, me retournant vers cet homme, je laissais libre cours à cet autre part de moi. Mon regard était semblable à celui d'un prédateur, similaire à ce qui pouvait me traverser lorsque j'observais un combat dans l'arène où avant d'apposer ma marque sur la nuque de nouveau prisonnier. Gardant pourtant mes distances pour me dévêtir à mon tour, je pris tout le temps qu'il fallait pour faire perdre la tête. Retrouvant rapidement mes marques lorsqu'il s'agissait de séduction. Ma fonction première, c'était dans ma nature la plus profonde.

"Regarde ce que tu me fais" ordonnais-je à nouveau.

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13/07/2020

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And if they laugh, then fuck 'em all (all)
And then I got you off your knees
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