Siren Sheean & @Taylor Wynter

 
       

30 juin 2039 ✦ Même si je me sens traquée et constamment en danger, je ne regrette pas ma décision de me barrer du repaire de la Rébellion. C'est clair, mon manque de Red m'a clairement animé cette braise, presque instable, même carrément instable de ma personnalité. Mais il est clair que je ne cautionnais plus les méthodes des déviants envers les humains. Enfermer des humains, les traiter ainsi ? Je ne suis pas certaine que les humains traitaient les androïdes aussi cruellement à l'époque. J'ai jamais vu d'humains enfermer des androïdes dans des cages, et les torturer. Cette "guerre" en devient ridicule, et les déviants ne sont pas plus malins que les humains. Alors, ouais, je ne souhaite plus travailler pour leur compte, je ne souhaite plus participer indirectement à cette torture, et à cette haine idiote des déviants envers les humains. Je suis humaine, pourquoi je ferai ça ? Je ne me sentais pas libre et détendue auprès des déviants, et j'avais conscience que je n'étais pas dans une cage uniquement parce que je pouvais leur servir à quelque chose. Simplement pour ça. J'aurais pu me tirer de la ville sans problème, il suffisait juste que je me creuse la tête, malgré les nombreux gardes de la Rébellion qui rôdent. Mais je n'oublie pas mon frère dont je sais qu'il se trouve encore à Detroit… Je ne l'ai pas encore trouvé, mais j'aimerais beaucoup pour… pour lui coller une balle entre les deux yeux pour tout le mal qu'il m'a fait à moi et à notre mère. Mais je ne ferai rien, ça reste mon frère après tout.

Mais c'est vrai que ces derniers temps, je pense plus à me défoncer qu'autre chose afin de satisfaire mon manque. Alors je traîne en ville, de gauche à droite, dans des lieux pas fréquentables où se retrouvent junkies, et sans-abris. Suis-je moi-même dorénavant une junkie sans-abri ? Certainement, mais je préfère être ainsi, car ma dépendance pour la red est trop forte, plutôt que de me sentir sous la menace des déviants comme une prisonnière et dans l'angoisse grandissante. J'aime avoir mon libre-arbitre, et avec eux, je ne l'avais pas. Aujourd'hui, je rôde dans la forêt, il m'arrive parfois de tomber sur des gardes, que j'arrive toujours à éviter. Je n'ai jamais eu de réels problèmes depuis ma fuite, à l'exception d'une fois où j'ai bien compris que j'étais recherchée. C'est d'ailleurs en éliminant ce déviant par mes propres moyens que j'ai pu récupérer ce fusil à lunette dont je ne me sépare plus. À vrai dire, à l'image d'un vautour, j'ai récupéré tout ce qui aurait pu m'être utile sur cette machine. De base, je ne suis pas arme à feu, mais il fallait bien que j'ai une défense si jamais les choses tourneraient mal… Malgré que je m'en suis toujours sortie uniquement grâce à ma tête jusqu'à là. Mais j'ai appris à tirer, seule, en forêt, et il faut croire que j'ai un don avec un fusil à lunette en mains. Lorsque je suis en forêt, je suis en général apte de toutes mes capacités. Je ne suis pas sous Red lorsque je suis dans la forêt, alors je suis bien moins vulnérable lorsque je suis en ville, et sous Red. Je fais attention à ne pas laisser de trace lorsque je campe en forêt, je fais attention à ne pas me dévoiler et à être sur mes gardes à chaque bruit qui arrive à mes oreilles.

Sac à dos sur mon dos, et bien évidemment, fusil en mains, j'enjambe chaque bout de bois au sol jusqu'à que je suis interpellée par une silhouette qui apparaît entre les arbres au loin, sur une route de terre. Je suis encore camouflée par la nature au abord de cette route, mais j'agis immédiatement en me cachant dans la nature, allongée sur le ventre pour observer. J'observe à travers la lunette, ce qui me permet d'identifier la personne et à ma surprise, je reconnais cette tête blonde. Il s'agit de River, je l'ai rencontrée au repaire, on bossait souvent ensemble et je m'entendais plutôt bien avec. Évidemment, c'est une humaine, comme moi. Je n'ai aucune idée de la raison de sa présence ici… j'ai dans l'espoir qu'elle aussi a pris conscience de sa situation et s'est barrée de la "prison" des déviants. Mais je ne sais pas si je dois la considérer comme une "amie" ? Je suis méfiante et prudente. Lorsqu'elle mentionne mon nom de code : Océan. Je grimace légèrement de frustration… Mais au moins, je comprends la raison de sa venue même si j'ignore et je stresse suite à ça. Comment elle sait que je peux être là aujourd'hui ? Je crains alors qu'elle soit suivie, ou surveillée, un truc comme ça… Simplement pour me piéger ? Ça ne marchera pas. Sans aucune hésitation, je tire, le viseur désormais entre ses pieds, je tire une balle d'avertissement au sol. << Ne m'appelle plus comme ça ! Barre-toi, ou alors la prochaine balle sera mortelle pour toi. >> Peut-être que je fais une erreur en me dévoilant comme ça, même si elle ne sait pas où je me trouve exactement, elle sait maintenant qu'il s'agit bien de moi. Je ne veux plus qu'elle m'appelle Océan, je ne veux pas qu'elle s'approche, et la tuer est la dernière chose que je souhaite uniquement parce que c'est une humaine, et que je suis loin d'être une assassin. Maintenant que ma voix a résonnée dans le secteur, je me prépare à prendre la fuite à chaque instant. << Je ne plaisante pas. >> Je suis entièrement sérieuse pourtant, et j'espère pour elle qu'elle le comprend. Je ne suis pas sereine, mais je suis au qui-vive.  

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