On l’avait tiré de sa cellule, il aurait pu demander pourquoi, se battre ou manifester tout autre désaccord avec les conditions de sa détention mais ça faisait déjà plus d’une semaine qu’il avait comprit que cela ne faisait que leur donner un prétexte supplémentaire pour le roué de coup. Ses côtes lui faisait mal alors qu’on le sommet de les suivre. Pieds et poings liés, on pouvait entendre le cliquetie des chaînes au rythme de ses pas alors qu’on le menait vers la salle d’interrogatoire. Sur place, on rajouta une chaîne supplémentaire pour que ses bras reste bien sur la table et entraver au maximum ses mouvements. Maintenant il n’avait plus qu’à attendre, il supposait qu’il allait revoir un des précédents visages qui l’avait passer à tabac mais ce fut loin d’être le cas.

Lorsque la porte s’ouvrit, ce fut sur le visage de Hank. La surprise fut lisible sur le visage d’Aedan qui ne comprenait pas ce que foutait l’un des clients régulier du Jimmy’s Bar ici. Il savait qu’Hank était lieutenant de police mais pourquoi se trouvait-il là ? Durant une brève seconde, il crut que c’était le lieutenant qui avait dû enquêter sur lui et qui était derrière son arrestation mais non, ça ne collait pas. Il serait venu plus tôt non ? Le doute s’installait en lui alors qu’il le laissait s’installer en face de lui. Ce n’était pas comme s’il avait le choix.

Il le fixa, longtemps, cherchant à comprendre quelques choses sur les expressions faciales du flic. Aedan était fatigué, et cela se voyait sur les traits tiré de son visage. Il était également maltraité, comme en attestait sa lèvre fendu et l’oeil au beurre noir. Son oreille gauche était également gonflée. Et sous sa tenue de détenu se cachait bien trop ecchymose. Aedan savait que la vie carcérale n’avait rien de reposant mais il était loin de se douter qu’il aurait bien plus à se méfier des flics et autres gardiens que des autres détenus. De toute façon, ce n’était pas comme si on le laissait voir d’autre personne. Dix jours qu’il était enfermé sans voir la lumière du jour, il supposait que cela faisait dix jour grâce aux repas qu’on daignait lui apporter.  

Les yeux d’Aedan se verrouillèrent dans ceux de Hank, l’ancien serveur était sur la défensive. Il aurait aimé pouvoir faire confiance à Hank mais il était un flic et pour l’heure, la totalité des flics qu’il avait vu jusqu’à aujourd’hui voulait des informations qu’il n’allait pas donné, ou alors ils voulaient soit le faire souffrir.
Il savait que les androïdes avaient dû mettre un sacré bordel à l’extérieur parce qu’il en avait subit les conséquences et entendu les mots qu’on lui crachait au visage entre chaque coups. Hank était un client du Jimmy’s Bar alors oui, il avait fini par supposer que lui aussi était là pour lui cracher sa colère.

"J’étais tout seul" dit-il froidement, sachant que la raison principale pour laquelle il était toujours en vie et qu’il était ici c’était pour démanteler le supposer réseau dont il faisait partie mais Aedan n’était pas ce genre d’homme. Visage familier ou non, il n’allait pas dénoncer qui que ce soit.

Caméra de surveillance, agent de sécurité en place. C’était tellement de ressource déployer pour un pauvre mec comme lui. Cela le faisait presque sourire mais il fut surpris d’entendre Hank chasser le gardien. Sérieusement ? Il haussa un sourcil en fixant le lieutenant. Une partie de son esprit lui souffla que peut-être son ancien pilier de comptoire était ici pour une tout autre raison qu’un interrogatoire mais il était compliqué d’en avoir le coeur net. Hank n’allait pas le lui dire ouvertement avec une caméra qui les filmait alors il préféra rester prudent.

Ils étaient à présent en tête à tête et Aedan s’installa plus "confortablement" sur son dossier, attendant la suite de ce numéro pour savoir sur quel pied danser.

« A ce que je vois ils ne t'ont pas loupé »

Il eut un rire et haussa les épaules

"Je suis un gay accusé de terrorisme, en taule, c’est byzance pour eux"

Il préféra dire "eux" plutôt "vous", essayant encore de savoir s’il devait compter Hank parmis le lot de personne haineuse qui l’entourait ces derniers jours. Face à lui, le lieutenant ouvrit le dossier, parcouru brièvement celui-ci et lui fit un résumé de la situation. La peine de mort, c’était la première menace qu’on lui avait faite et elle n’avait pas fonctionner et à dire vrai, il ne la redoutait pas. Si on voulait réellement lui soutirer des informations, le tuer rendrait les choses plutôt compliquée.

Il n’y avait aucun moyen de s’en sortir, et ça, il le savait. D’ailleurs il avait sourit à Hank à cette phrase...Il pensait réellement que répondre à ces questions allait lui permettre de quitter les lieux ? Putain, il avait l’intime conviction que l’homme qui lui faisait face essayait de lui faire piger un truc. Aedan était un homme franc, parler à demi-mot c’était loin d’être ce qu’il préférait mais il devait se prêter au jeu.

"J’ai aidé des esclaves à quitter un pays esclavagiste...Voilà ce qui s’est passé" dit-il assez simplement sans lacher Hank des yeux. "Mon complice à trois pattes, s’appelle Chance et pour ce que je sais il doit probablement être à la fourière s’il n’a pas déjà été piquer" et quelque part, il espérait que Hank comprenne la demande sous jacente à cette "révélation".

"Quant au pourquoi..." Il eut un nouveau sourire, se montrant provocateur, Aedan ne changeait absolument rien à son comportement, jouant le même numéro pour cette même foutu caméra et les même foutu connard qui se cachait derrière...Mais avec un peu de chance, Hank lui comprendrait. "Parce qu’ils méritent de vivre librement."

Il esquissa un sourire à ses paroles, haussant un sourcil incrédule devant un aussi mauvais jeu de mot mais il ne fit aucune remarque. La promesse semblait avoir été comprise et faites et c’était tout ce qu’il comptait. Fixant le bord de la table, il s’évitait littéralement de jeter un oeil à la caméra qui les surveillait l’un comme l’autre. Fermant les yeux alors qu’il sentait la pression et le parfum de Hank non loin de lui, il avait l’air de quelqu’un qui s’attendait à se faire cogner, qui attendait que tout ça passe. Qu’on le renvoie en cellule, moisir là-bas. Rien ne justifiait un acte terroriste, voilà bien une chose avait laquelle ils étaient d’accord…

Qu’avait-il fait pour obtenir cette accusation ? Aider...Rien de plus. Il n’avait pas poser de bombe, n’avait même pas poser de résistance quand on l’avait arrêté, quand on l’avait cogner. Il avait tout encaisser jusqu’à son arrivée ici et même ici, il continuait d’encaisser. Mais Markus...Markus n’arrangeait rien à la situation d’Aedan, faisant passer les androïdes pour des monstres qu’ils ne sont pas… Aedan ignorait à quel point les idées de Markus lui portait préjudices aujourd’hui et c’était suffisant pour accuser l’homme de terrorisme et de complicité.

Les questions s’enchaînaient, encore et encore. La tête basse, le silence s’abattit une nouvelle fois dans la pièce. Les cheveux d’Aedan avait le mérite de cacher son visage en partie, lui permettant de réfléchir à la situation présente, d’essayer de comprendre ce que cherchait Hank.
Un rire, d’abord discret et puis de plus en plus fort alors qu’il finissait par incliner la tête en arrière. Il riait, de folie ou de fatigue, ou pour le rôle qu’on tentait de lui donner. Il riait de bon coeur, il riait, là sous les yeux de Hank jusqu’à ce qu’il cesse aussi nettement qu’il avait commencer, fixant Hank d’un sourire provocateur.

"Lieutenant...Tu crois que tu es le premier à me poser ces questions ?" Lui fit-il remarqué "Tu vas faire quoi si je répond pas ? Me cogner ? On est filmé connard...A la seconde où tu lève la main sur moi je te promets que je te ferai avaler ton insigne..." Cracha-t-il. "Tu sais qui je suis ? Lit mon nom sur le dossier...Lis le bien...Je suis sur que ça te dit quelque chose n’est-ce pas ? Bientôt ma famille sauront où je suis et pourquoi...Et à la seconde où ils l’apprendront, je donne pas cher de chacun de vos postes."

Oh bien sur, sa famille ne lèverait jamais le petit doigt mais en donnant les armes à Hank pour vouloir le briser, peut-être que les gens tourneront la tête, peut-être qu’il pourrait désactiver cette putain de caméra, et peut-être qu’ils pourraient réellement parler...Même qu’une seule minute.

"Ce n’est qu’une question de temps Lieutenant...Et je suis très patient. Si les autres ne m’ont pas fait cracher le morceau, soyons honnête, ce n’est pas un alcoolique de votre genre qui y arrivera."

C’était dur et il détestait ce rôle mais c’était nécessaire et il espérait que Hank le comprendrait et lui pardonnerait.

Il fit un bond sur sa chaise lorsque Hank tapa des poings sur la table. Prit par surprise sur le moment, au moins cela ajoutait de l’authenticité à tout ce numéro. Intérieurement, Aedan riait presque de ce moment, il avait l’impression de revivre exactement la même journée à chaque fois qu’il se faisait interroger. C’était presque toujours les mêmes ficelles, on le menaçait, on lui rappeler ce qu’il risquait à garder le silence, et ça c’était la version sympa. Quand les yeux étaient détourner, ça finissait en tout autre type d’interrogatoire et il n’était pas étonnant qu’avec de pareil traitement, certaines personnes puissent craquer et avouer des choses qu’ils n'avaient jamais commis. Jusqu’à présent, Aedan tenait le coup, du mieux qu’il pouvait, mais il tenait le coup. Il espérait que sa soudaine disparition mettrait la puce aux oreilles des autres membres du réseaux et qu’ils mettraient en place des dispositifs pour être en sécurité. Plus il tenait le coup et plus il leur faisait gagner du temps.

Il ignorait ce que Hank savait exactement sur sa famille. En même temps, s’il était au courant qu’il avait été SDF, pas étonnant qu’il lui rappelle que les membres de sa très richissime famille le laisserais volontier pourrir ici. Le rappel était presque douloureux, mais c’était le prix à payer pour ce numéro. Il tenta d’attaquer Hank, du moins, en apparence, il s’était relevé de sa chaise mais avec les mains directement enchaîner la table, il ne pouvait pas faire grand chose d’autre qu’essayer d’être menaçant.

"Je suis toujours plus que toi Lieutenant !" cracha-t-il. C’était également une manière de se rassurer, il n’avait peut-être pas grand chose à offrir mais il avait fait quelque chose de sa vie, quelque chose dont il pouvait être fier et ça, personne ne pouvait le lui enlever au final.

"Rentre chez toi, va cuver...Tu peux rien faire pour moi et je vais pas t’aider à avoir une foutu promotion pour redorer ton putain d’insigne. Je n’ai absolument rien à te dire, ni à toi..." il se tourna directement vers la caméra "Ni à vous bande d’enculés !"

Il en prenait pour son grade, assez pour qu’Aedan fusille Hank du regard, il restait silencieux au départ mais petit à petit, l’homme laissa encore des "Ferme là", d’abord presque inaudible, puis de plus en plus audible tant et si bien qu’il semblait exploser: "FERME LA PUTAIN !". Il avait l’air fatigué et excédé par cette interrogatoire. Et lorsque Hank se leva pour réclamer une tasse de café, le "terroriste" lui hurlait de plus belle:

"JE VEUX RETOURNER EN CELLULE! RAMENEZ MOI! J’AI DES DROITS !"

Mais bien évidemment, personne ne l’écoutait et bientôt, il se retrouva avec un lieutenant très satisfait de lui qui buvait un putain de café sous ses yeux. S’il ne s’agissait pas de Hank, il aurait très probablement souhaité que le gars face à lui s’étouffe avec son putain de café. Mais ce n’était pas n’importe qui, c’était un visage familier et il espérait encore que tout ceci ne soit qu’un petit jeu, qu’il ne rêvait pas ses brefs regards complices.

"C’est tout ce que tu sais faire n’est-ce pas ? Emmerder un homme attaché..." Il se pencha légèrement sur le côté pour regarder Hank de haut en bas "Tu as pas mieux à faire ?" Un sourire mauvais glissa sur son visage bien qu’il s’en voulait d’avance pour les paroles qui allait suivre. "Pas de femmes ? Pas de gosses ?" Il se repencha du mieux qu’il pouvait vers Hank. "Tu pourrais crever demain...Personne ne s’en soucierait..."

Et lui ? Il savait que sa famille en avait effectivement strictement rien à foutre de lui mais il y avait des gens qui s’inquiéterait. Le visage de Jake arriva en premier dans sa tête, que devait-il penser ? Il avait été arrêté le lendemain d’une des soirées les plus importantes de leur histoire...Penserait-il qu’il lui avait menti et qu’il s’était tiré dès que l’occasion s’était présenté à lui ? Non...Jake le connaissait assez pour savoir qu’il n’aurait jamais fait ça, il devait le chercher. Il ignorait s’il espérait qu’il le fasse ou s’il préférait qu’il ne se mette pas en danger pour lui.

"Même si je devais crever là...Tout de suite...Il y aura des gens pour me pleurer, des gens pour se souvenir de ce que j’ai fais, de l’impacte que j’ai pu avoir dans leur vie" Putain, il détestait s’entendre faire le mégalo "Toi, t’es un flics sur le retour qui espère encore que son boulot est honnête mais tu fais partie du problème...Tu nourris ce foutu système de merde. T’en a rien à branler des gens que t’es censé aider, ce que tu veux, c’est la médaille et le chèque."

Il se réinstalla convenablement sur sa chaise.

"Je crois que je préfère continuer à t’insulter...Ca occupe bien le temps." Il renifla de dédain. "Et toi ? Tu crois toujours pouvoir me faire parler ou tu as enfin compris que tu servais à rien ? Ceci dit, je suis certains que les mecs derrières la caméra doivent se marrer en te regarder essayer désespérément de faire mieux qu’eux."

Il l’avait cherché et il l’avait trouvé. Il se prit le coup de poing de plein fouet à présent, son nez saignait de cette violence. Un peu sonné, sa tête pendait légèrement sur le côté alors qu’il essayait de reprendre ses esprits sous les cris de Hank qui était bien décidé à se décharger de sa colère. Il cracha un mélange de sang et salive à terre. Son nez lui faisait tellement mal qu’il ne remarqua même pas la tasse de café en plastique qui cogna sa tête avant de rebondir et de tomber sur le sol. Levant les yeux sur Hank qui venait lui rappeler son passer, lui-même touchait à une corde bien sensible. Ouais, son casier judiciaire devait effectivement contenir des traces de son passé de prostitution, pas étonnant que Hank soit au courant et le lui balance ainsi à la figure.

Il tenta de rire lorsqu’il parla de femme, dans la colère, le lieutenant semblait avoir oublier que l’homme face à lui était gay. C’était drôle certes mais au fond, ça ne rendait pas moins son long discours plus blessant. Il se pinça les lèvres, son moral en prenant un coup, reniflant pour essayer d’arrêter le saignement de son nez et pour ravaler ses putains de larmes qui menaçaient de couler.

"J’AVAIS UN JOB !" hurla-t-il à son encontre, les larmes de couleurs finissant par couler alors qu’il se rendait compte à quel point tous les efforts qu’il avait pu faire pour reconstruire sa vie partait en fumé maintenant qu’il était ici. "J’avais un boulot ! un appart ! un petit copain !" Il était quelqu’un, il était important pour quelqu’un, il avait fait quelque chose de sa vie et il était important pour lui de s’en souvenir. De s’accrocher à lui, à son image, à ses souvenirs et à l’espoir qu’il allait le revoir. Il allait forcément chercher à le faire sortir non ? Il allait forcément être mis au courant de son arrestation...Il devait déjà l’être.

"Je suis pas un putain de terroriste ! Je sais pas ce que vous essayer de me foutre sur le dos derrière ce mot mais je n’ai tué personne ! Je ne suis pas un putain de poseur de bombe ou un meurtrier, j’ai aidé des gens à quitter le pays, rien de plus !"

Il préférait de loin les coups plutôt que les mots. Hank le connaissait personnellement et il n’hésitait pas à se servir de ce qu’il savait pour enfoncer le clou toujours plus loin. Il encaissait toujours un peu plus et lorsqu’un mouchoir lui fut tendu, il le prit pour le poser contre son nez saignant. Marqué une pause...Oui, il en avait besoin. Cinq minutes suffiraient. Restant silencieux, il regarda Hank se lever, retourner vers la porte et s’adresser au garde de l’autre côté. C’est là qu’il capta le geste, aussi simple que discret mais c’était assez pour lui donner de l’espoir. Détournant le regard, il posa son front contre le bord de la table.

Donnant l’allure d’un homme au bout du rouleau, il épongeait le sang de son nez et tentait de contrôler sa respiration. Ce petit moment d’accalmie lui faisait le plus grand bien alors qu’il essayait d’évaluer la situation. Il ne savait pas ce que Hank avait en tête, il ignorait même pourquoi il semblait vouloir l’aider et une petite voix dans l’esprit d’Aedan lui souffla que peut-être, il était en train d’imaginer tout ça. Peut-être que le lieutenant cherchait à le piéger. La situation était tellement critique que l’ancien sans abris devenait paranoïaque. Ici, il avait bien comprit que le mot justice n’était qu’une excuse pour faire subire des tas d'atrocités à ceux qui dérangent.

Il chassa ses inquiétudes, sa paranoïa, du mieux qu’il le pouvait. Il voulait le croire, il avait besoin de croire que sur cette foutu terre il y avait au moins une personne qui se souciait de lui. Il allait l’aider à sortir, il retrouverait peut-être pas sa vie d’avant mais il pourrait retrouver @Jake Price et Chance. L’espoir qui naissait au creux de sa poitrine lui fit monter les larmes aux yeux, il les fermé, inspira et fini par se redresser lorsque les cafés furent apporter.

Un café, il en avait besoin, ça lui ferait du bien...Regardant Hank, il restait silencieux.

En quelques secondes la situation prit une tout autre tournure. Il avait relevé la tête en voyant que Hank coupait la caméra. Soit ses espoirs étaient juste soit le lieutenant s’apprêtait à lui foutre la raclé de sa vie. Et comme ce n’était pas la première fois depuis qu’il était enfermé ici, il eut un mouvement de recule instinctif lorsque le lieutenant se rapprocha à nouveau de lui. Oui, Aedan était comme ces chiens battus qui s’effrayaient dès qu’ils voyaient une main s’approcher de trop prêt d’eux. Mais les mots du flics su le rassurer en partie. La surprise était lisible sur son visage.

"Tu risque de te faire enfermer ici avec moi, joue pas au con !" lui fit-il remarqué. Bien qu’il voulait sortir, l’idée que son nouvel ami se fasse également enfermé ne lui plaisait guère. "Je t’ai déjà tout raconté...J’aidais des androïdes à passer la frontière...Ils sont vivant Hank, tu dois me croire, ce sont pas que des machines. Je l’ai vu de mes yeux, ils sont...Des sentiments, ils sont comme nous." Toujours attaché à sa place, il ne pouvait s’empêcher de s’agiter alors qu’il parlait à Hank. Il était nerveux, particulièrement stressé et son regard ne cessait de voyager entre la porte de la salle d’interrogatoire et Hank.

"Le..." Il hésita...Et si Hank le menait en bateau ? Secouant la tête pour chasser cet idée "Oui...On est plusieurs à faire ce boulot, à les aider, à croire qu’ils méritent de vivre librement. Ce qu’on leur fait, c’est de l’esclavage Hank...Et...Je veux pas vivre dans ce genre de monde" lui dit-il pour justifier pourquoi il avait fait tout ça. "Il est trop tard pour moi, ne risque pas ta vie, ni ton poste, y a des gens qui ont besoin de toi dehors. Tu peux faire la différence à ma place." Son coeur accélérait tant il avait peur de se tromper, peur de faire confiance à quelqu’un dont il devrait se méfier. "On est pas des terroristes..." promit-il.

La situation devenait critique, Aedan avait du mal à quitter sa place tant il redoutait les retombées que cela pouvait avoir sur la carrière de Hank, d’autant plus que lorsqu’il serait dehors...Qu’est-ce qu’il se passerait ? Son cerveau commençait à réfléchir vite, dehors, il pourrait contacter Jake, il pourrait tout lui dire et ensemble ils pourraient trouver la suite du programme. Le regard posé sur Hank, il n’en restait pas moins qu’il ne souhaitait pas sacrifier la vie du lieutenant, hors, c’était exactement ce qu’il était en train de faire. En l’aidant, il prenait le risque de tout perdre et s’il y avait une chose qu’Aedan avait cru comprendre, c’était que le boulot du flic était probablement la dernière chose qui le maintenait encore de ce monde. Il prit alors une décision sans en parler au vieil homme.

Il hurla en sa direction et aussitôt, le passeur s’était lever et avait attraper Hank en entourant sa gorge de ses chaînes.

"Désolé Hank, mais si ça doit foirer, ils ne doivent pas savoir que tu m’as aidé..." murmura-t-il à son oreille.

Fonçant dans les couloirs en gardant Hank en otage.

"Donne moi le chemin !" prétendant s’énerver et resserrer les chaînes autour de la gorge de Hank. Il suivit les indications de ce dernier à travers le labyrinthe qu’était ce foutu batiment. Il fit attention à vérifier que personne ne les suivait. L’alarme incendie rendait la situation encore plus stressante qu’elle ne l’était déjà. Lorsqu’il fit la rencontre de premiers agens de sécurité, il étrangla légèrement le lieutenant.

"VOUS RECULEZ OU JE LE BUTE !" hurla-t-il, les deux hommes en uniforme se regardèrent, observant Hank un instant. Soit il ne connaissait pas Aedan, soit il connaissait Hank, mais l’un et l’autre n’était pas prêt à risquer d’être la cause de la mort d’un innocent. Tant et si bien qu’ils baissèrent leurs armes et laissèrent Aedan et son otage continuer leur route.

A en croire le lieutenant, ils n’étaient plus très loin d’atteindre la sortie et le coeur du passeur se mit à espérer pouvoir voir la lumière du jour, sentir à nouveau le vent...Entendre les sons de l’extérieur.

Cette grande porte au fond...La sortie…
Allait-il donc pouvoir réellement retrouver l’extérieur. L’espoir de pouvoir respirer à nouveau de l’air frais vint le submerger alors qu’il se dirigeait vers cette porte. L’ouvrant, il gardait toujours Hank entre ses chaînes alors qu’il retrouva enfin l’air extérieur. La fraicheur de l’hiver lui mordait déjà la peau mais c’était une sensation délicieuse. Il plissa les yeux le temps de s’habituer à la lumière du jour. Même ça...C’était incroyablement jouissif. Quelque mètres, c’était tout ce qu’il restait à faire pour pouvoir s’en aller...L’ennuie avec un parking...C’est qu’on était inévitablement à découvert.

Poussé par l’espoir, Aedan n’avait pas réfléchis, il voulait juste être libre, juste sortir, pouvoir s’en aller au canada s’il le fallait. Ailleurs...En sécurité. Un endroit où il pourrait appelé Jake, tout lui expliquer, lui proposer de le rejoindre, lui proposer une nouvelle vie. Recommencer à zéro quelque part, loin de Detroit, loin des androïdes qui les avait toujours séparé.

Un coup de feu raisonna…

Il sentit un vive douleur traverser son mollet, faisant immédiatement lâcher prise Aedan qui hurla sous le coup de la surprise et de la souffrance. Plusieurs hommes en uniforme et armé déboulèrent, éloignant immédiatement Hank des mains d’Aedan. On le plaqua au sol, un genou contre sa gorge, il peinait à respirer. En quelques secondes, l’homme semblait devenir une poupée de chiffon que l’on pouvait malmener à sa guise. Des menottes lui furent à nouveau mise.

"La seule raison pour laquelle on ne t’a pas abattu comme un chien c’est que tu as des infos qui intéressent des gens haut placé" menaça le gardien qui maintenant sa jambe contre la gorge d’Aedan.

Et pendant une brève seconde, il aurait préféré qu’il le soit...Abattu. Il l’aurait été à l’air libre, loin des murs de cette putain de prison.
La grande évasion, ce ne serait pas pour aujourd’hui. Et à présent, tout ce qui comptait, c’était que Hank s’en sorte sans perdre son insigne et surtout sans être accusé d’une quelconque complicité.