Je suis encore en retard. Je cours, un café dans la main, mes affaires dans l'autre, à travers le département de police avec une agilité digne d'un singe. Je forme une jolie glissade jusqu'aux salles d'interrogatoires, le tout sans renverser le liquide brûlant dont je bois une gorgée, les cheveux dans les yeux. Tout mon bazar est déposé sur une table sous le regard amusé d'autres policiers. L'un d'eux me fait signe de la main, indiquant une des salles. « Ils viennent de rentrer, McAdams, pas de panique.» J'ai un petit soupir et, après avoir levé les deux pouces en l'air, je replace ma crinière brune et pénètre dans l'habitacle. J'ai laissé tout mon barda dehors. Je suis habillé professionellement - pantalon noir à pince, chemise blanche, lunettes. Si je n'avais pas les cheveux embroussaillés et l'air aussi ennuyé, ce serait parfait. Je fais un signe à l'autre policier - Hank Anderson. Apparemment, ils ont dû mal à faire avancer cette affaire parce que le suspect ne craque pas. Ils n'ont pas assez de preuves pour l'inculper, et je suis là pour jouer avec ce petit cerveau face à moi. Parfait - j'ai passé une très mauvaise nuit, je suis à peine caféinée et mon - si léger - retard m'a mise en pétard. J'inspire doucement et m'installe face au criminel devant moi - enfin, supposé criminel, restons indulgents pour le moment. Et comme je ne sais pas si Anderson sait qui je suis - est-ce qu'on lui a dit que j'allais venir ? Ce ne serait pas surprenant qu'ils n'aient même pas passé l'info ..
« Monsieur Carter, je suis Mademoiselle McAdams. Je suis spécialisée en psychologie criminelle et on m'a demandé de venir suivre cette affaire de près » que je confie avec un petit sourire en coin, en rattachant mes cheveux en un chignon imparfait. J'ai repris mes esprits et à présent que je glisse dans mon élément, c'est à dire l'analyse psychologique, la demoiselle un brin paniquée fait place à la jeune femme avide de savoir, de justice, à l'intelligence farouche et au regard scrutateur. J'observe l'homme en face de moi - grand, déguingandé, pâle. Je sais que le dossier fait état de drogues, d'alcoolémie, de passé violent. L'affaire sur laquelle ont est représente l'une des nombreuses actions brutales du suspect - il aurait battu une femme presque à mort. Et, parce que je le soupçonne d'avoir pas mal de monde à sa botte dans le coin, personne n'ose témoigner contre lui. Hélas, sans témoin, sans preuve et comme la victime n'a pas porté plainte, on est face au mur même s'il a déjà eu des inculpations précédentes. C'est frustrant - mais je compte bien le forcer à avouer, en me basant sur le peu de faits dont l'on dispose. Cependant, je ne dois pas oublier que je ne suis pas seule. Je me tourne vers Hank Anderson en croisant mes bras sur ma poitrine. On me l'a vendu comme un ronchon, un bon flic, mais du genre à râler et à faire fuir les coéquipiers. Paraît qu'il bosse avec un androïde sur certaines affaires. Je mets ma curiosité de côté. « Monsieur Anderson et moi-même avons vos antécédents devant les yeux » et j'étale quelques papiers devant nous pour lui monter les anciennes dépositions. « Cela fait état d'une nature violente, impulsive aux tendances homicides, ne pensez-vous pas, monsieur Carter ? » Il cligne nerveusement des yeux puis se tourne vers Hank - parce que je suis une femme et que je ne mérite pas son attention ? Il semble clairement misogyne - beaucoup de femmes battues dans son passif, altercations contre elles, insultes, et j'en passe. « Vous avez zéro preuve contre moi ! L'autre salope a même pas porté plainte, je le sais ! Vous avez rien - et je connais mes droits, dans une heure, vous devrez me relâcher ! Et mon avocat va arriver ! » L'homme est loin d'être bête ; il doit s'y connaître en procédures, vu son passé. La police ne peut le retenir éternellement sans preuves, et son avocat arrivé, il lui demandera de commenter sans commentaire le temps que notre entrevue soit écoulée. Il va falloir jouer serré. « Moi, je pense que vous avez un problème avec les femmes. Un désorde de nature ... personnelle. Qu'en pensez-vous, Monsieur Anderson ? Vous pensez qu'il appelle toutes les femmes salopes ? » que je glisse, imperturbable, sous l'air soudain énervé du suspect qui me jette un regard sans équivoque - si j'étais seule avec lui, je passerai un mauvais quart d'heure. Qu'il tente de m'intimider - ça ne marchera pas. Et si j'arrive à gagner du temps, à l'énerver assez ou à le pousser à avouer des choses, ça sera ça de gagné !
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Hank Anderson
Humain
Âge : 53 Messages : 198 Date d'inscription : 15/07/2020 Localisation : 115 Michigan Drive, Detroit Emploi/loisirs : Lieutenant de la police de Detroit (DPD)
Sujet: Re: good cop, bad cop ((HANK)) Jeu 8 Avr - 13:49
Good Cop, Bad Cop ! Hank Anderson & @Lily McAdams 15 juillet 2039:
Par ce jour ensoleillé d'été, j'étais à la DPD pour une affaire assez virulente. J'étais habillé d'un simple jean noir et d'une chemise légère hawaïenne rouge. On avait coincé un homme qui avait un sérieux problème avec les femmes et qui était très violent. Cependant, l'enquête n'avançait pas, car le suspect refusait de parler. Fowler m'avait prévenu que quelqu'un allait venir nous aider.
Je rentrais dans la salle d'interrogatoire après avoir avalé un café bien serré. J'étais de mauvais poil, car l'aide, qui a été demandée, n'était pas là. De plus, cette enquête me mettait en rogne vu que cela ne menait à rien et qu'on tournait en rond. Alors que je m’apprêtais à débuter un énième interrogatoire, une femme rentrait dans la pièce. Elle se présentait au suspect et je compris que c'était l'aide dont Fowler m'avait parlé. Il s'agissait de Mademoiselle McAdams et elle était spécialiste en criminologie.
Elle s'était adressée directement à monsieur Carter me laissant presque de côté et limite comme si je n'existais pas. Alors déjà ça, je n'appréciais pas, mais en plus, elle était en retard. Tout pour que je passe une journée de merde en quelque sorte. Alors que j'étais sur le point de grogner et de râler pour manifester ma présence, elle se retournait vers moi en croisant les bras. Je fronçais les sourcils et j'avais croisé mes bras.
La spécialiste étalait par la suite les papiers avec toutes les preuves qu'on avait contre lui et je me permis ainsi d'intervenir pour appuyer et soutenir ses propos :
« Les preuves sont toute ici. Le plus simple pour vous sera d'avouer tout ce que vous avez fait ! »
Je venais de mettre mon petit grain de sable, mais il fallait que Carter parle coûte que coûte et par tous les moyens. D'ailleurs, il se tournait vers moi et commençait à débiter des paroles virulentes et bien vulgaires. Visiblement, il était aussi calé en droit ce qui ne faisait pas nos affaires. S'il pensait me faire peur, c'était mal barré. Ce que je trouvais étrange en revanche, c'est qu'il avait ignoré la spécialiste et était centré sur moi.
J'écoutais ce que disait mademoiselle McAdams puis elle me demandait mon avis, ce qui n'était pas trop tôt. Je m'étais senti presque seul de mon côté, comme une personne inexistante. Je grattais ma barbe, c'était ma fâcheuse manie. Je voyais plus ou moins ou elle voulait en venir et je décidais de jouer le jeu. Je m'adressais à elle tout en la regardant :
« Je pense qu'utiliser le mot salope est quelque chose de très révélateur. De plus, il s'est énervé tout seul alors que l'interrogatoire ne fait que de débuter. »
J'étais loin d'être un analyste ou un spécialiste, mais c'était ma longue carrière et mes expériences en tant que lieutenant qui parlait. Je fis face au suspect et je lui lançais :
« Comme je vous le disais, toutes les preuves sont ici. Il ne vous reste qu'à avouer si vous voulez une réduction de peine. De toute façon, vous ne pouvez plus rien faire puisque vous êtes coincé.»
Je me retenais d'utiliser mon bon vieux sale caractère, il valait mieux que je me tienne à carreau. La balle était dans son camp. :copyright: CRIMSON DAY